L’Est de la République Démocratique du Congo fait régulièrement l’objet de débats, particulièrement en matière de sécurité. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Félix Tshisekedi : Effectivement, comme vous le savez, la situation a été très compliquée, mais heureusement, aujourd’hui, notamment grâce à l’aide américaine, nous parvenons à la contrôler.
Comment situez-vous la RDC vis-à-vis du reste du monde ? Y a t-il des chefs d’État avec lesquels vous entretenez des rapports particulièrement chaleureux ?
Nous voulons évoluer avec le reste du monde bien entendu. Oui, il y a des dirigeants avec lesquels les rapports sont plus réguliers, mais enfin, cela n’a pas beaucoup d’importance. Nous voulons nous adresser à tous, sauf à ceux qui nous causeraient trop de problèmes, bien sûr.
Où situez-vous les priorités de la RDC à ce jour ? L’économie – avec l’emploi des jeunes –, l’éducation, la défense ?
D’abord la paix. Parce que tout ce que vous citez est impossible sans paix. Et ensuite l’éducation, par le travail et la santé. Le travail, surtout celui des jeunes et des femmes. Je crois que cela est le moteur d’une nation épanouie.
Nous parlions précédemment d’économie. Sur quels secteurs d’activité repose principalement l’économie de la RDC ?
Pour le moment, surtout sur le secteur minier. Évidemment notre objectif est de diversifier notre économie. En ajoutant un accent particulier sur l’agriculture. Ainsi, nous allons résoudre plusieurs problèmes : celui de la malnutrition, de l’emploi, et de la transformation. Parce qu’en transformant, nous développons de l’emploi, de la richesse… Donc nous développons notre économie.
Tandis que les mines, à ce jour, hormis le fait qu’elles nous aient apporté quelques problèmes sécuritaires, ne nous apportent pas une jouissance totale – car, tout simplement, nous ne transformons pas nos minerais localement. Tout ceci est exporté directement.
Quelles sont les principales exportations agricoles ?
Le thé, le cacao, le café. Mais justement, la politique des 145 territoires qui ont été impulsés vise à accroître tout cela. C’est dans les territoires que se trouve la richesse.
Puisque nous abordons le sujet économique, comment se porte le franc congolais. Il a fait beaucoup parler depuis sa mise en circulation durant la fin des années 1990 et a souffert d’une dépréciation considérable ces dernières années…
Ce matin, il était à 2650 pour un dollar. C’est vrai qu’il a perdu de sa valeur, à cause du fait que nous ayons beaucoup sollicité le dollar. Pour renforcer notre rapport à la francophonie, notre armée, et bien des choses… Tout cela a nécessité un apport de produits importés. Donc on a sollicité le dollar et ça a fait perdre de la valeur au franc congolais, mais ça n’est pas définitif. Nous sommes en train de travailler avec les autorités monétaires pour renforcer les choses.
À ce jour, il n’y a plus de billets émis en franc congolais. Pas définitif non plus ? La banque centrale pourrait à nouveau diffuser des billets en Franc congolais ?
Nous faisons confiance à la banque centrale. Il y a à sa tête une dame qui a une grande expertise. La banque centrale décidera. Je ne suis pas inquiet pour cela. Les équipes sont très compétentes.
Propos recueillis par Tom Benoit
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