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Cette Française qui a créé un paradis écolo en Chine

Benzilan, un village de moins de 10 000 habitants, est un lieu de transit incontournable sur la ligne touristique reliant Shangri-la et la montagne enneigée de Meili. Dans ce petit village, situé sur la route Yunnan-Xizang (Tibet), l’architecte française Estelle Achard a construit un paradis naturel respectueux de l’environnement.

Entreprendre - Cette Française qui a créé un paradis écolo en Chine

« J’aime le Yunnan. Il est devenu mon pays d’adoption », raconte Estelle Achard dans une interview accordée à CGTN Français. En 1991, Estelle s’est rendue pour la première fois au Yunnan, province frontalière au sud-ouest de la Chine. Et pendant 20 ans après ce voyage inoubliable, elle revient à maintes reprises en Chine pendant les vacances, surtout au Yunnan, par amour pour la région.

Lorsqu’elle a voulu changer de travail, elle avait tout de suite l’idée d’acheter ou de louer un logement au Yunnan, parce qu’elle est tellement touchée par la gentillesse des locaux et la diversité de la région. Elle a cherché d’abord une maison à travers le Yunnan, à Kunming, à Jianshui ou à Baoshan… et finalement, en 2012, c’était à Benzilan, petit village près du Shangri-la, qu’elle a fixé son choix sur une grande ferme tibétaine en pisé. Elle voulait faire de ce bâtiment sa maison, tout en accueillant les touristes qui voyagent à Shangri-la.

« C’est de la terre battue, ça me parle. Près de ma région d’origine en France, il y a aussi des maisons construites de cette manière », précise-t-elle. « La maison doit avoir une quarantaine d’années, mais était en très mauvais état, même pas d’électricité », explique Estelle. Architecte professionnelle, elle a utilisé les techniques architecturales d’aujourd’hui pour rénover une maison d’hier d’une manière écologique, en respectant au maximum la maison dans son état original. Au départ, raconte Estelle, l’idée n’était pas tournée spécialement vers l’écologie.

« En fait, c’est la maison qui m’a montré qu’il fallait que je la rénove d’une manière écologique, parce que la terre, il faut la respecter », souligne-t-elle. D’une personnalité claire et nette, Estelle Achard a revalorisé les objets anciens et les a transformés en décoration de chambre, par son admiration pour les objets simples du quotidien.

« Ce sont des objets que j’ai achetés pas cher, ou que les gens jetaient ou m’ont donnés. Tous ces objets-là, je les ai mis en valeur dans la maison, c’est à mon avis une manière de montrer la vraie vie des gens, je n’aime pas les choses trop artificielles », pointe-t-elle. Mais cette modestie ne représente pas tout, la propriétaire de l’auberge souhaite rendre le séjour très confortable, tout en gardant le style traditionnel tibétain. En termes de décoration intérieure, les quatre chambres montrent un mélange de styles. Estelle présente ses idées esthétiques en tant qu’architecte française résidant au Yunnan : quatre chambres sur quatre thèmes différents du Yunnan.

« Il y a une chambre tibétaine, une chambre du sud du Yunnan avec les broderies ethniques du sud du Yunnan, une chambre que j’appelle moi, « la vieille fille » qui évoque la Chine d’autrefois, et enfin une chambre avec des objets des années 60 très colorés et populaires. »

Une auberge 100 % verte

L’auberge d’Estelle se baptise « Tulu Lodge », puisqu’un ruisseau coule en face de la façade du bâtiment, et l’autre bout du ruisseau conduit vers un long chemin de terre sinueux. Les hôtes chez Tulu Lodge ont d’ailleurs la chance de déguster le dîner et le petit déjeuner à la française préparés avec des produits locaux, comme sa propriétaire essaie de fournir la nourriture d’excellente qualité.

« On a beaucoup de chance au Yunnan d’avoir des légumes, des fruits organiques, de la viande, c’est absolument merveilleux. Je fais moi-même le pain avec des farines anciennes de la montagne. Je fais beaucoup de plats avec des produits locaux que je recherche particulièrement pour leur qualité », détaille-t-elle. Dans le formidable jardin autour de l’auberge, Estelle plante des fleurs, des légumes et plein d’herbes pour la cuisine. « Les gens vivent avec moi dans mon village, je me sens très bien », s’exclame-t-elle. « Oui, c’est une forme d’eldorado. Je vis une vie simple avec des gens autour de moi, qui sont très chaleureux. Je vis très bien en réalité, même si je ne suis pas riche », se réjouit-elle. Si l’on cherche l’auberge d’Estelle sur les principales plateformes de tourisme en ligne, il est difficile d’y trouver des informations.

Gerard Meftah


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