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Réunification avec Taïwan : rêve chinois ou future réalité ?

Le 15 janvier 2024, Nauru, un État insulaire, a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec Taïwan. Désormais, seulement 12 pays dans le monde reconnaissent officiellement l’île, alors que la Chine la considère toujours comme faisant partie de ses provinces et souhaite une réunification.

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Ainsi, Pékin ne cesse, depuis plusieurs années, d’accentuer la pression sur Taipei. Aujourd’hui, si les États-Unis restent un soutien clé de Taïwan, de nombreux autres acteurs sont concernés, à l’instar du Japon. Article exclusif de Camille Denis.

« Laissez donc la Chine dormir, car lorsque la Chine s’éveillera le monde entier tremblera », prémonition très souvent attribuée à Napoléon Bonaparte. Si ce sommeil chinois est polyphasique, le premier réveil semble avoir eu lieu le 1er octobre 1949, date de la proclamation de la République populaire de Chine à Pékin. Défait durant la guerre civile qui l’a opposé au Parti communiste chinois (PCC) dirigé par Mao Zedong, Tchang Kaï-chek, le dirigeant du parti nationaliste, le Kuomintang, s’est réfugié à Taïwan, y établissant la République de Chine. Le second réveil chinois a été nocturne, dans la nuit du 25 au 26 octobre 1971, quand Pékin a obtenu le siège de Taïwan à l’ONU. Dès lors, l’empire du Milieu n’a cessé de gagner en puissance, économique et politique, refusant les échanges diplomatiques avec les pays qui reconnaissent officiellement Taïwan.

Le soutien américain : une lueur dans la nuit

Bien que les États-Unis aient rompu leurs relations diplomatiques avec Taïwan en 1979, ils demeurent le soutien le plus important que Taipei reçoit, et ils restent également son premier fournisseur d’armes. En août 2022, la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, avait pour but d’afficher le soutien américain.

Ce déplacement a suscité l’ire de la Chine, Pékin qualifiant la posture des États-Unis comme étant « extrêmement dangereuse ». L’État chinois a ensuite conservé sa stratégie quasi-obsidionale, mise en place depuis plusieurs années et illustrée par des incursions régulières d’avions de l’armée chinoise dans l’espace aérien taïwanais, entre autres.

Le Japon souhaite éviter un scénario cauchemardesque

Shinzo Abe, ancien Premier ministre du Japon, disait qu’« une urgence pour Taïwan est une urgence pour le Japon ». En 2022, Pékin avait affirmé qu’en cas de tentative d’indépendance de Taïwan, la Chine n’hésiterait pas à « déclencher une guerre ». Un tel conflit impacterait forcément le Japon, de par sa proximité géographique et par ses liens avec les États-Unis. Le 5 janvier 2024, le Japon, les États-Unis et la Corée du Sud ont tenu un premier dialogue trilatéral sur l’Indopacifique.

Le lendemain, une déclaration conjointe a été publiée, dans laquelle ils ont réaffirmé l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan. Cet enjeu sécuritaire pourrait bien être le plus grand de la décennie pour la terre du Soleil-Levant.

Camille Denis
Intervenant en géopolitique dans plusieurs établissements d’enseignement supérieur. Analyste à l’institut d’études de géopolitique appliquée, en charge du podcast tour d’horizon géopolitique.


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