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Décès du Contre-Amiral Yann Bordier, héros d’Angers

Copyright des photos A. Bordier et J.-C. Rouxel

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Il est parti sur la pointe des pieds, le moussaillon de l’ombre, qui n’aimait ni la lumière, ni les honneurs. Il est parti au grand large, lui qui avait atteint le grand âge de 94 ans. Né en 1929, près d’Angers, c’était sur les bords de l’Atlantique, à Larmor-Plage, dans le Morbihan, qu’il avait posé, définitivement, son ancre. Dans la petite église, dans son cercueil drapé de bleu-blanc-rouge, il reçoit les derniers hommages familiaux, amicaux et militaires. Reportage sur le héros étoilé de plusieurs guerres, Grand-Officier de la Légion d’Honneur.

Le sud de la Bretagne reste fidèle à lui-même, en cette fin de matinée du mercredi 26 avril 2023. Le crachin breton, celui, plus exactement, du Morbihan est au rendez-vous. Sur les hauteurs de la petite butte qui domine une partie de Larmor-Plage et d’où l’on aperçoit le grand océan Atlantique, se dresse majestueuse, toute de granite vêtue, la petite église Notre-Dame de Larmor-Plage. A l’intérieur, dans la sacristie trois femmes s’activent, des bénévoles. « C’est bien là qu’ont lieu les obsèques du Contre-Amiral Bordier ? » A l’extérieur aucune indication ne le précise. Seules des places de parking ont été réservées pour une « cérémonie ». La sacristine répond : « Oui, oui, venez à 14h30. Nous attendons beaucoup de monde, l’église sera pleine. Il y aura beaucoup de militaires. » Elles finissent par mettre les bandeaux « réservé » sur les bancs où vont se placer les familles, les amiraux, les anciens-combattants, les amis, les proches et le reste des fidèles.

Les lumières s’éteignent. L’église s’assombrit. Il faut repartir de cet écrin breton. Dehors, sous le porche latéral, le style flamboyant s’expose au regard comme autant d’œuvres d’art que l’homme du XVIe siècle a sculpté pour signifier, avec sa douzaine de statues représentant les apôtres entourant le Christ, que l’endroit était chargé d’histoire, une histoire majestueuse. Qu’il était sacré. Il est, aussi, tragique. Au IXe siècle, toute la Bretagne est conquise par les Vikings, qui vont brûler tout ce qu’il y a de catholique. Ainsi, la toute petite chapelle de l’époque est incendiée. Elle sera reconstruite un siècle plus tard. « C’est notre plus beau monument », ajoute la sacristine avant de rentrer chez elle pour le déjeuner. Il est midi, les cloches se mettent à sonner l’Angélus. Le crachin s’est arrêté. Les éclaircies poussent les nuages. Des mouettes virevoltent. Le ciel a presque fini de pleurer. Le Contre-Amiral Yann Bordier est parti dans la matinée du vendredi 21 avril, à pas feutrés, « le chapelet à la main », comme le dit l’un de ses proches. Car c’était un grand chrétien. Il est parti quelques jours après avoir fêté Pâques.       

Ah, la douceur angevine !

Nous sommes le 11 avril 1929. Dans le château de la Houssaye, à Saint-Laurent-du-Mottay, à trois jets de pierre d’Angers, vient de naître Yann Bordier, le numéro 5 de la famille de Jules et Anne Bordier. En tout, la fratrie est composée d’Annick, de Louis, de Jacques, de Maryvonne, de Yann et de Paul (qui naîtra plus tard). Avec la disparition de Yann Bordier, Paul est le dernier représentant de la famille, de cette génération qui finit sa longue et périlleuse course terrestre. Alors que son frère est parti « vers le Ciel », lui, marche à petits pas vers ses 90 ans. D’un côté, l’ancien marin, Yann, de l’autre l’ancien pilote, Paul. Cette famille restée très discrète, est dénommé affectueusement « la petite-muette », en référence à l’armée que l’on appelle « la grande-muette ».

Yann vient, donc, de pousser son premier souffle dans cette vieille famille de banquiers, de joaillers et de militaires. C’est une vieille famille chrétienne angevine. Son arbre généalogique remonterait à Louis XIII. Il y a une branche catholique et une branche protestante. Cette branche de lointains cousins a trouvé refuge en Suisse, à Genève, au XVIIe siècle, lors des persécutions religieuses. Les catholiques sont restés en France. L’histoire de cette famille se mêlerait même à celle de Louis XV, avec une lointaine parente, une marquise, dame d’honneur de Marie Leszczyńska, reine de France. Impossible d’en avoir le cœur net. L’arbre généalogique familiale tapisserait un mur entier. Impossible de lui mettre la main dessus. Ce qui est certain, c’est que coule dans le sang de cette famille du sang noble de chevalier de robe et d’épée. Une noblesse mise au service de la France.

De la Grande Dépression à la Seconde Guerre mondiale

A Angers, pendant leur enfance, les garçons sont attirés par l’armure. Au fil des ans, leur vocation de servir la France en donnant son sang va se préciser. Dans les années 1930, dans le château familial bordé d’arbres et de prairies, d’étangs et de rivières, dans la grande allée des Lièvres, Yann et ses frères et sœurs vivent au grand air. Ils sont plus paysans que châtelains. Ils préfèrent passer leur journée dans les bois, dans les champs et les pâturages. Au milieu des coquelicots et des champs de blé, Yann vit l’insouciance de ses premiers printemps au rythme des floraisons et des moissons. La nature y est reine. Elle y est généreuse. Yann devient scout-marin. Son océan ? C’est le fleuve royal qui porte le joli nom de Loire. Pendant ce temps-là, les parents travaillent, dans leur banque, qui porte leur nom, à Angers.

Yann est né pendant la Grande Dépression. Ce temps d’insouciance décrit plus haut est mis durement entre-parenthèse par la grande crise qui frappe, en octobre, d’abord, les Etats-Unis, puis, la France et le reste du monde. La douceur angevine a fait place à la dureté économique, financière et sociale. Toute la famille se retrouve, alors, à Angers. Finie, la vie de château. La crise mondiale va durer 10 ans, avant … la Seconde Guerre mondiale.

Le temps des hommes qui veulent leur revanche est de retour. Assoiffés de conquêtes et de haines en tout genre, ils sont, surtout, assoiffés de sang. Hitler a les pleins pouvoirs dès 1933. A Angers, dans la grande maison familiale, Yann voit ses frères s’engager, Louis, d’abord, puis, Jacques. Sa sœur Annick, également. Elle devient religieuse. Eux, donnent leur sang à la France, elle, donne son âme à Dieu ! Lui, n’a que 10 ans, en 1939. En 1944-45, il devient, dans l’ombre de son frère Louis, un petit héros. Il en sera médaillé ! Avec ses scouts marins, il est, déjà, un chef. Dès 1939, il était entré, par l’esprit, comme beaucoup, en résistance. Mais, il était trop jeune pour prendre les armes. Même s’il savait les manier. Son père l’avait entraîné lors d’interminables parties de chasse. Sa maman suivait ses exploits. En 1944, il s’engage davantage et tutoie la résistance.

La libération d’Angers

Nous sommes au mois d’août 1944. En Anjou, les batailles font rage. L’armée des Alliés, avec les Américains aux avant-postes, avance vite. Leur tactique est simple : on pilonne d’abord, on nettoie ensuite. Pour quelles raisons ? Le temps joue contre eux. En Europe, sur le front de l’Est et du Centre, l’Armée rouge est, déjà, en Pologne. Avec son opération Bagration, lancée dès le mois de juin, Staline a fait faire à ses troupes une percée de plus de 500 km dans les lignes allemandes sur une ligne de front nord-sud de 1000 km. L’Allemagne vacille enfin.

Cependant, l’Armée rouge fait peur à tout le monde. Car elle libère et étend son drapeau couleur sang, à la faucille et au marteau, sur tous ces pays, qui vivront un temps de libération de trop courte durée. Roosevelt et Churchill ont bien compris qui était Staline. Ils veulent éviter que toute l’Europe devienne bolchévique… 

Angers va-t-elle, donc, être pilonnée, rasée pour obtenir une défaite allemande des plus rapides ? Non, grâce à la résistance, dont fait partie Louis Bordier, avec son frère Yann en arrière-poste, l’armée américaine est routée par le seul pont qui n’a pas été détruit par les Allemands. Précisément, début août, le lieutenant-colonel Eynaud du Faÿ, qui est à la tête de la résistance d’Angers, adresse des renseignements qui vont s’avérer déterminants pour la libération de la ville. Entre le 6 et le 8, Louis Bordier guide l’armée américaine vers le pont du Petit Anjou sur la Maine, à Pruniers, exactement. Il n’a pas été dynamité. Le 10 août, les Américains entrent dans la ville. Angers est libérée.

L’effondrement de l’empire colonial

Yann est, fortement, marqué par cette victoire. Il a la France rivée au cœur. Il vit le temps des idéaux, il est, déjà, un héros. C’est un temps qui va durer longtemps pour lui, comme pour ses frères. Car, ils se sont tous engagés pour servir la France par les armes. Ils ont cela dans le sang, depuis longtemps. Dans leur arbre généalogique, il y a des généraux, comme le Général Emile Faugeron, des officiers, comme le Capitaine de Corvette René Laumonier, et des sous-officiers. La famille Bordier est une petite armée à elle-seule. Les trois armes y sont représentées : Air, Mer, Terre.

A son tour, Yann s’engage toujours plus pour…la France. En 1947, à 18 ans, il entre à l’école des sous-officiers de la marine de Maistrance. Il choisit la fameuse « Royale » (surnom de la marine). En 1948, il porte le pompon rouge du matelot. Puis, il intègre la grande école des officiers, l’Ecole Navale, en 1951. Les années 50 sont des années de plomb et de sang. La guerre, de nouveau, fait rage dans l’Empire colonial français. En Asie, c’est l’implosion. Entre 1954 et 1956, Yann est devenu Enseigne de Vaisseau. 1954 ?  C’est l’année terrible de Diên Biên Phu. Yann y est envoyé. Et, il participe au sauvetage de plus de 500 réfugiés. La France doit se retirer avec fracas. C’est le début de l’effondrement colonial. Yann y vit des moments héroïques, des moments humains intenses. Il sauve des vies par centaines. Mais une image le fige à tout jamais : celle de voir la France capituler, une fois encore. Il rejoint par la pensée ce que dira, au même moment, Hélie Denoix de Saint-Marc, le grand-héros de guerre, l’ancien déporté au camp de concentration de Buchenwald, son aîné de 7 ans. Avec ses hommes, Hélie Denoix de Saint-Marc vit l’enfer de Diên Biên Phu, dans la triste cuvette située à 250 km au nord-ouest d’Hanoï, près de la frontière du Laos. Il dira, en parlant des Vietnamiens fidèles à la France, restés sur place : « Nous les avons abandonnés. »

Les Fusiliers-Marins

En 1956, Yann Bordier quitte l’Asie. Il devient l’équipier du Lieutenant de Vaisseau Pierre Guillaume à bord de son voilier Manoara. Cette relation et cet épisode de sa vie sont devenues mythiques, un vrai roman d’aventures. Ensemble, ils naviguent pendant une dizaine de jours. Ils relient Cam-Rahn (dans le sud Vietnam) à Singapour (au sud de la Malaisie). Par la route, il faut, aujourd’hui, près de deux jours pour parcourir les 3 059 km qui séparent les deux villes. Malade, Yann doit s’arrêter à Singapour. Il rentre en France où il intègre les Fusiliers-Marins. Quant à Pierre Guillaume, le célèbre « Crabe-Tambour » (un film du même nom, réalisé par Pierre Schoendoerffer, adaptera ses aventures au grand-écran), l’aventurier aux mille vies, il continue sa traversée, seul. Il échoue en novembre 1956 sur les côtes somaliennes. Son ketch de 8 mètres aura tenu bon jusque-là. Un autre héros.

En France, Yann Bordier apprend, donc, un nouveau métier. C’est un mélange entre terre, mer et ciel. Il devient fusilier-marin commando. Il vit 24h/24 sur terre, sur mer et dans les airs. Il est comme l’as-des-as dans toutes les disciplines. Il sait naviguer, sauter en parachute, ramper, fusil à la main, en tête de ses hommes. Et, commander.

De 1960 à 1962, il retrouve la guerre…en Algérie. Il est, alors, Lieutenant de vaisseau, à la tête du Commando Trepel. Son jeune frère Paul est, également, en Algérie, depuis…1956 (il y restera jusqu’en 1962). Avec un aller-retour en France. Les deux frères se retrouvent, donc. Yann est au contact de l’ennemi avec ses hommes, et son frère les droppe dans le djebel, de son hélicoptère, au plus près du feu. Il en a sauvé combien de vies son frère, pendant cette guerre ? Et, il en a vu combien, dont le souffle d’âme s’était éteint ? Des milliers.

Sur le terrain, la guerre fait rage. Avec son lot de barbaries. Des deux côtés, la torture est utilisée. Ainsi va la guerre. Les guerres propres n’existent pas. Parce que l’on n’a pas su faire la paix, on fait la guerre, depuis la nuit des temps. En 2000 ans d’histoire, notre monde n’aura connu que 200 ans de paix…

Une nouvelle guerre

Puis, en 1962 les deux frères rentrent en France, chacun de leur côté. L’Algérie française, s’est finie. Le « Je vous ai compris » du Général-de-Gaulle, n’aura duré qu’un tout petit temps. Pour certains, un temps trop court. Il a compris qui, quoi, exactement ? Sur le papier, l’Algérie pouvait rester française. L’armée était victorieuse. Mais dans le djebel, dans les souks, dans les willayas ? Tout un pays s’était soulevé, après l’indépendance du Maroc en 1956, contre la France. Comment résister ? Comment garder un territoire quatre fois plus grand que la France avec 1 million de Français, de chrétiens, pour 9 millions d’Algériens, de musulmans ?  Aujourd’hui, une autre question se pose alors que France connaît une déchristianisation avancée et une montée de la religion musulmane. Que serait-elle avec les 44 millions de musulmans, si elle avait, quoiqu’il en coûtât, gardé l’Algérie française ?

Embarquement pour le Liban

En 1962, Yann Bordier rejoint, donc, la France. Il y ramène un mauvais souvenir : celui d’un éclat d’obus. Puis, il s’envole pour Papeete, où il devient le Commandant de la Mission Hydrographique de la Polynésie Française. Sur place, il rencontre une jolie hôtesse de l’air. Ils se marient. La famille s’agrandit rapidement, avec l’arrivée de trois garçons et d’une fille.

Au début des années 70, Yann intègre l’Etat-Major des Forces françaises en Nouvelle-Calédonie. A son retour en France métropolitaine, il devient le commandant du Groupement des Fusiliers-marins commandos, à Lorient.

En 1978, il est promu Capitaine de Vaisseau (5 galons-or). Il participe, alors, à une opération militaire très spéciale qui sera remarquée au plus haut niveau de la hiérarchie militaire et de l’Etat. Car, au Liban, la guerre civile fait rage depuis 1975. Les 18 confessions se sont lancées dans une lutte fratricide qui va durer 15 ans. Cette guerre est sous influence des grandes puissances régionales et internationales. La France est l’amie du Liban depuis au moins le XIXe siècle. Le Liban est, d’ailleurs, majoritairement, un pays francophone. A la fin de la Première Guerre mondiale, et à la suite de la dislocation de l’Empire ottoman, le Liban devient le Grand Liban, sous mandat de la France, entre 1920 et 1943, année de son indépendance. Les Français sont, ainsi, très présents au Liban, jusque dans les années 80. En 1978, Yann Bordier participe au rembarquement du 8e RPIMA, un régiment parachutiste d’élite. L’opération a lieu à Tyr, dans le sud, dans une région musulmane. Elle se nomme Hippocampe.

Des hommages et « le prestige » de la France

Le Président de la République Valéry Giscard d’Estaing leur adresse ce message, relayé par l’Amiral Jean-René Lannuzel, alors Chef d’Etat-Major de la Marine Nationale : « En faisant preuve de leur efficacité et de leur technicité aux yeux d’observateurs étrangers, les unités navales qui y ont participé ont contribué à renforcer le prestige de notre pays et je vous demande de leur transmettre mes biens vives félicitations. » De son côté, le Chef d’Etat-Major ajoute son hommage : « La Marine est redevable à l’efficacité du Capitaine de Vaisseau Bordier qui commandait les éléments navals de l’opération. Je lui demande donc d’accepter aussi mes modestes remerciements. » Peu après, la page du Liban se tourne, pour lui. C’est l’un de ses derniers faits d’armes.

Quelques années plus tard, le lendemain de son anniversaire, le 12 avril 1985, il est fait Contre-Amiral. Il tire, alors, sa révérence, à Lorient, après une carrière, qui aura duré près de 40 ans. Il aura navigué sur toutes les mers du globe en portant bien haut les couleurs de la France, et en versant son sang.

En tout, sur le champ d’honneur, il totalise six citations. Il est Grand-Officier de la Légion d’Honneur, Commandeur de l’Ordre National du Mérite, Etoile d’Argent de la Croix de Guerre des théâtres d’opérations extérieurs. Il a reçu, également, les Palmes de la Croix de la Valeur Militaire, et d’autres Médailles. Il est médaillé d’Outre-Mer, médaillé de la guerre 39-45, et médaillé de la campagne d’Indochine. Bref, un héros.

L’Amiral Philippe de Gaulle

Des hommages, lui qui ne les aimait pas, il en a reçu. Il ne les a, jamais, refusés. En les acceptant, « il rendait hommage à ses hommes » comme l’explique l’un de ses anciens seconds, qui a retracé toute sa vie lors de ses funérailles à Larmor-Plage. Parmi les rencontres qui l’auront marqué, il faut citer celles avec l’Amiral Philippe de Gaulle et avec le Président Jacques Chirac. En 2003, ce-dernier lui a remis les insignes de Grand-Officier de la Légion d’Honneur. Quant à l’Amiral Philippe de Gaulle, il ne s’en est jamais vanté. Il n’aimait pas que l’on fasse de la publicité autour de lui. Il aimait rester dans l’ombre. Ce qui était le cas avec de Gaulle, qui le dépassait par sa grande taille. Mais, il le dépassait, aussi, par l’âge, car il est né en 1921. L’Amiral Philippe de Gaulle, toujours de ce monde, fêtera cette année ses 102 ans.     

Angers, la France et le Panthéon ?

A Angers, en 2018, le Contre-Amiral Yann Bordier acceptait de parrainer l’Association des Marins et Marins Anciens Combattants, l’AMMAC, qui porte, dorénavant son nom. A ses obsèques, le 26 avril dernier, le président actuel de l’association, Monsieur Didier Augeard, était représenté par ses prédécesseurs, Alain Prijac et Maurice Robert.

Dorénavant, à Angers, à Larmor-Plage, en Bretagne, à Paris, en France et en Outre-Mer, ce sont ses enfants et ses petits-enfants qui reprennent le flambeau, des héros en devenir. Certains le sont, peut-être, déjà. Ils sont comme des instruments de paix, des serviteurs de la France. Une France qui est en train de perdre ses valeurs. « C’était l’un de ses derniers chagrins, que la France perde ses valeurs », confie l’un de ses proches.

Comment conclure sur une telle vie ? Peut-être retrouverons-nous le Contre-Amiral Yann Bordier…au Panthéon, entouré de ses frères. Pour l’heure, vus du Ciel, il regarde son épouse, ses enfants et ses petits-enfants. Il regarde, enfin, le dernier représentant de cette génération de héros, son frère Paul. Lui, aussi, a le chapelet à la main.

Reportage réalisé par Antoine Bordier


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