La 4L ! L’autre icône de l’automobile française. Avec la 2CV, la 4L a sillonné les routes françaises pendant des années pour finalement disparaître ou presque. Mais lorsqu’une entreprise détient une telle marque culte, difficile de la laisser au placard.

Renault revisite ses classiques, pour le plus grand plaisir de ses designers qui peuvent « s’amuser » sur ces anciens véhicules pour les remettre au goût du jour sans totalement les dénaturer. Le passage à l’électrique représente une véritable aubaine pour ces grands groupes à l’histoire si riche.

Si les équipes de Renault avaient fortement envie de sortir quelques concept cars révolutionnaires, Luca de Meo, le grand chef, n’était pas de cet avis. Pour lancer, la nouvelle 4L, la ligne tracée par la direction est de capitaliser sur l’existant et évoquer un rappel chez les clients. Un travail un peu compliqué du fait de l’allure si atypique du véhicule. On peut la qualifier de bien des manières, drôle, amusante, familière, mais on ne peut pas dire que la 4L était une voiture dont la beauté frappait au premier abord. Elle est entrée dans le cœur des Français par d’autres biais.

LANCÉÉ AU MONDIAL DE L’AUTOMOBILE

La nouvelle a été dévoilée au dernier Mondial de l’Automobile l’année dernière, le lancement de la nouvelle 4L électrique est prévu pour 2025. D’après le groupe Renault, l’allure globale devrait être celle d’un SUV urbain 5 portes. Le public s’attendait à ce que la 4L 100% électrique suive la R5 dont le lancement est programmé l’an prochain, la curiosité était donc axée sur le design. Un concept car a été présenté, le 4Ever qui est loin d’être la version définitive et dont on n’a pu voir que l’extérieur. Il a cependant été possible de vérifier que la nouvelle 4L sera plus grande que la nouvelle R5, ce qui n’avait rien d’évident au départ.

De même la puissance est assez significative, un équivalent de 140 chevaux, de quoi se dire qu’elle pourra comme son ancêtre transporter les familles sur la route des vacances. À condition d’avoir une autonomie suffisante. Sur ce point, la marque annonce une possibilité de 400 kms au minimum, les spécialistes avancent 500 kms. Le prix quant à lui

n’est pas encore fixé, la question reste donc ouverte. Avec son allure plutôt carrée et ses phares tout ronds, le nouveau modèle fait bien référence au passé. Sa taille la transforme en une automobile totalement nouvelle, toujours capable de traverser le désert. Ce critère s’explique également sur le fait que la 4L ne pouvait raisonnablement se situer sur le même créneau que celui de la R5 new- look, déjà positionnée sur le segment urbain.

MADE IN FRANCE AU SEIN DU PÔLE ELECTRICITY

C’est l’annonce qui a fait plaisir. Qu’il s’agisse de la nouvelle R5 ou de la nouvelle 4L électrique, les modèles seront assemblés dans les Hauts de France, à Douai pour la première, à Maubeuge pour la seconde, une zone désormais dénommée Renault Electricity.

Si l’on ajoute à cela les assemblages des Renault Kangoo, Megane E-tech et de la nouvelle Nissan électriques, les sites sécurisent leur avenir avec une prévision de près de 500 000 véhicules à compter de 2025, pour une capacité maximale de 670 000, impliquant la création de quelques 600 emplois sur les deux sites.

ET LES BATTERIES ?

Les batteries doivent provenir de chez le Coréen LG Chem, mais aussi prochainement d’une nouvelle usine construite par AESC Envision, un groupe anciennement japonais, aujourd’hui nippo-chinois, tout à côté d’Electricity. Une nouvelle manne pour l’emploi avec en prévision 2000 emplois pour un investissement de 2 milliards d’euros. De son côté, Stellantis doit inaugurer à Douvrin sa gigafactory de batteries en association avec TotalEnergies et Mercedes-Benz.

UN FUTUR CHINOIS ?

L’automobile française fait mieux que résister, mais le chemin est encore long pour rattraper, ne fut-ce qu’en partie, le retard accumulé sur l’électrique vis-à-vis de la Chine. Pour rappel, sur les 8 premiers mois de 2022, 19% des voitures électriques vendues en Europe venaient de Chine et ce n’est qu’un début, car il est prévu que 800 000 voitures chinoises, ou à marque européenne, mais fabriquées en Chine, la plupart électriques, pourraient trouver leur débouché en Europe. L’U.E deviendrait si cela se confirme importateur net de voitures.

Les États-Unis ont d’ores et déjà mis en place des mesures protectionnistes, l’Europe quant à elle semble pencher pour des bonus pour l’achat de véhicules européens afin de compenser totalement ou en partie l’écart de prix. Espérons que si l’hydrogène doit percer dans les années à venir, la fabrication européenne sera cette fois-ci dans le
bon échéancier.

Claudio Flouvat

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