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David Layani avec Walter Butler en pôle pour relancer Atos

Ce serait une chance pour l’économie française et l'industrie informatique hexagonale que de conserver Atos dans son intégrité.

David Layani

Le chantier est gigantesque. À la mesure des besoins financiers du géant français de l’infogérance et de la cybersécurité. Mais l’enjeu ne l’est pas moins pour ce fleuron européen du service informatique et des grands ordinateurs. Il est heureux que l’alliance nouée récemment entre le brillant et ambitieux entrepreneur de One Point, David Layani, HEC de 45 ans et fondateur de son entreprise à l’âge de 22 ans, (qui détient à ce jour 11,4 % du capital d’Atos) et l’homme d’affaires multiactivités Walter Butler, énarque de 67 ans, et entrepreneur financier de talent (avec 40 participations – Pierre Hermé, Cheops Technology, Corum Asset, Anovo, Fichet Bauche, ou 35 % dans le groupe gastronomique Moma de Benjamin Patou) ait pu se faire.
Car leur projet commun de reprise globale baptisé OneAtos permettrait de conserver le groupe sur le territoire hexagonal tout en le maintenant dans son intégrité actuelle.

Comme le préconisait récemment dans les colonnes du magazine Entreprendre, le grand redresseur d’entreprise, Axel Ruckert, qui recommandait absolument d’éviter toute stratégie de démantèlement ou de vente à la découpe du groupe, pourtant poussée par certains cabinets conseils ou banquiers d’affaires en attente de juteuses commissions. Heureusement, Bruno Le Maire et Roland Lescure ne semblent pas être tombés dans ce piège.

Pour devenir majoritaire d’Atos, David Layani, président de One Point, et Walter Butler, président de Butler Industries, devront mobiliser au bas mot 400 millions d’euros et aussi être à même de s’accorder sur un plan financier avec les différents créanciers. Ceux-ci, héritage de Thierry Breton, sont principalement constitués des grandes banques françaises. Un tel plan impliquerait sans doute aussi une vraie dilution des actionnaires actuels. Atos évalue de son côté à plus d’un milliard d’euros son besoin de refinancement pour les deux ans à venir. Et il estime à 2,4 milliards d’euros le montant de réduction nécessaire de sa dette brute d’ici 2026.

Reste à rassurer aussi les principaux clients d’Atos (quitte à les rendre actionnaires minoritaires de filiales ?), et bien sûr savoir remobiliser le personnel et surtout redonner des perspectives à l’entreprise qui vise les 11,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2027, soit une croissance de 6 % par an. Cela tombe bien, c’est précisément ce genre de défi commercial et humain qu’aime à relever avec ses qualités de manager le talentueux David Layani. Un entrepreneur de la nouvelle génération qui, avec le redressement réussi d’un Atos, rentrerait indéniablement dans la cour des très grands.

L’économie française a plus que jamais besoin de ce type de profil. Des administrateurs, on en a plein. Des compétiteurs, on en demande ! Espérons que le microcosme parisien du capitalisme hexagonal donne bien sa chance à ce duo d’entrepreneurs si complémentaires et qui ont fait leurs preuves !

Robert Lafont


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