Ces jeunes pousses françaises qui veulent marcher sur la lune

Avec un incubateur dédié à la lune, créé par le centre national d’études spatiales et l’incubateur nubbo : le toulousain techthemoon  abrite depuis 2021 de jeunes pépites qui font rêver.

Les dates sont d’ores et déjà annoncées : dès décembre 2025, 4 astronautes séjourneront quelques jours sur le pôle sud de la Lune. Cet incubateur situé à Toulouse assiste les startups sélectionnées en leur permettant d’utiliser les laboratoires du CNES, de disposer d’aides financières et de mettre en place les premiers essais. Les trois secteurs concernés pour la sélection des startups sont les ressources, les infrastructures et les supports de vie.

SPARTAN SPACE, AIRBNB SUR LA LUNE ?

Il s’appelle Peter Weiss, ce Munichois d’origine, docteur en robotique, est créateur d’entreprise depuis janvier 2021, il s’appelle Peter Weiss, ce Munichois d’origine, docteur en robotique. Il a fondé Spartan Space avec son associé Jean-Jacques Favier pour imaginer et déployer le concept “Eurohab”. Ce logement très spécial a pour but d’être la résidence très secondaire des futurs astronautes américains qui prévoient d’alunir dans un futur très proche, puisqu’on parle de 2024.

On peut le décrire comme une sorte d’igloo de 6,4 mètres de diamètre qui se gonfle de façon automatique, un antre d’un nouveau genre qui peut abriter de 1 à 4 personnes, leur permettant de vivre dans une atmosphère pressurisée. Cette technologie est également susceptible d’être utilisée dans les fonds sous-marins. La tente Quechua lunaire, mais beaucoup plus sophistiquée !

ANYFIELDS

Anyfields a fait partie des premières startups incubées par TechtheMoon. Stéphane Gemble, co-fondateur et in-génieur aéronautique, a séduit par son Invention : une technologie de thermographie infrarouge innovante, dénommée Fieldisplay. Elle permet de mesurer les rayonnements des antennes et de diagnostiquer leur performance en un temps record (divisé par 100 par rapport à l’existant). Utilisant l’IA, elle mesure jusqu’à 300 000 points en une seule fois.

Sur la Lune, cela permet ainsi aux spationautes de détecter et d’analyser des matériaux à distance. Elle sera également utile pour la maintenance des systèmes de communication, de navigation et de pilotage. Cependant, l’offre d’Anyfields s’adapte à des besoins bien plus diversifiés, qu’il s’agisse du secteur des satellites de télécommunications ou au-delà, de l’automobile ou du secteur médical.

Les premiers contrats sont d’ailleurs tombés alors que l’entreprise n’a pas encore fêté ses deux ans. En termes financiers, elle bénéficie entre autres d’un soutien de l’État essentiel, car il lui donne une visibilité à long terme, un facteur rassurant pour les entrepreneurs et les investisseurs. Cette technologie constitue un saut technologique qui permettra de démocratiser ce marché en lui apportant une efficacité nouvelle. Cette invention ne nécessite que quelques secondes au lieu d’une journée d’intervention, un gain de temps et d’argent précieux.

PROJET METIS, LA DÉESSE DE LA SAGESSE PEUT TOUT VOIR

Fulvio Infante et ses trois associés scientifiques sont des spécialistes de la détection de défauts sur les équipements et de l’identification des matériaux, le tout pouvant s’effectuer à distance. Le dirigeant a une longue histoire avec le CNES, avec qui il a déjà créé une société en collaboration, Lumetis, directement concernée par le projet. Les caméras spectrales infrarouges de Metis permettent par exemple de procéder à des extractions pour ramener les matériaux en laboratoire. Il s’agit d’une révolution en matière d’imagerie technique ; des défauts jusqu’alors indétectables sont à présent visibles.

Comme souvent, ces innovations disposent de plusieurs atouts et intéressent plusieurs secteurs dans lesquels elles peuvent être très utiles. Pour l’Objectif Lune, comme dirait Hergé, mais aussi pour la traçabilité d’œuvres d’art ou l’analyse de matériaux lors des démantèlements de centrales nucléaires.

ORIUS TECHNOLOGIES, LE FERMIER LUNAIRE

Loger les spationautes, leur permettre de travailler, mais aussi produire sur place, voici le défi passionnant de la bio-tech Orius. L’entreprise a été créée par trois associés spécialistes des nouveaux modes de production agricole, ayant déjà mis au point des technologies pour la production de végétaux.

Sur la Lune, l’environnement est contraint ; un nouveau défi pour Orius qui travaille sur la mise au point d’un module de production permettant de faire des tests afin de pouvoir produire des micro-organismes, des algues ou d’autres plants de façon quasi autonome et avec un minimum d’énergie. Ce module peut facilement être utilisé sur terre pour effectuer des tests pour l’agriculture ou la pharmacie. Pierre Jay, Paul-Hector Oliver et Jérôme Veliciter, les trois cofon-dateurs, sont à l’origine de ce qu’ils nomment les « potagers embarqués » leur expertise réside dans la création de nouvelles technologies, comme la « Biomebox », une sorte de réfrigérateur servant de terrain de production.

Cette box a déjà donné des résultats, en particulier sur du chou mizouna, un légume résistant. Cependant, il faudra une plus grande variété pour nourrir les spationautes. Ici-bas, le client principal de la startup est le secteur de la cosmétique, chargé de la production d’actifs végétaux naturels en intérieur, avec peu d’eau, sans avoir à se préoccuper de la saison. Le tout en circuit ultra-court, avec l’aide de Capsum, qui est entré au capital l’an dernier.

Anne Florin

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