Patron d’un cabinet de courtage parisien d’assurances de 5 collaborateurs, cet esprit cultivé et féru d’histoire, est convaincu qu’il faut enclencher un grand déclic : « On a refusé de supprimer les impôts de production, rendez-vous manqué qui aurait rapporté, mais dès lors pourquoi ne pas exonérer de cotisations sociales les 3 premières années sur toutes les créations d’emplois. » Et quand je lui rétorque le manque à gagner pour l’Urssaf, il bondit de sa chaise par un : « Mais il n’y a pas de pertes si cela crée plus d’emplois. » Bien trouvé, dans son dernier livre « L’avenir appartient aux PME » paru chez Dunod, le président du cercle Étienne Marcel rappelle que 99,9 % des entreprises sont des PME (microentreprises comprises) et que cela représente quelques 4,2 millions d’entreprises (voir sur EntreprendreTV).
Un chiffre qu’on ferait bien d’avoir à l’esprit lorsqu’on aborde les sujets économiques. Les médias, en nous abreuvant du salaire mirobolant et probablement excessif de Carlos Tavares (eu égard aux risques pris), auraient bien fait de rappeler que la moitié des patrons de PME gagnent moins de 4000 euros mensuels, tout en prenant des risques. Ce sont des capitalistes à part entière, qui engagent leur patrimoine et cela n’a rien à voir avec des rentes de situation.
En quittant le Flandrin, je tombe sur Vincent Bolloré, toujours aussi affable malgré les critiques injustes. Sans même parler de CNews, je le félicite pour son projet de construction d’une mega usine de batteries dans l’Est de la France, un investissement de 2 milliards d’euros porté par sa filiale Blue Solution. On a beau dire, information ou industrie, ce Vincent est décidément un saint pour notre pays. Et il devrait en être remercié. Bernard Cohen-Haddad ne me dément pas.
Je lui suggère de « de militer pour la suppression de l’IFI en le remplaçant par une taxation sur les investissements immobiliers effectués par des Français hors de France. » L’idée n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et il semble sourire comme pour approuver. À vérifier ! En attendant, je le remercie pour son discours pro-PME dans les médias et auprès des politiques. Car ils ne sont pas si nombreux à le faire. Pourquoi n’y-a-t-il jamais de patron de PME interviewé au 20 Heures, ce n’est pas normal. Citons également l’activisme de l’infatigable patronne du mouvement Ethic Sophie de Menthon, même si une hirondelle ne fait pas le printemps, n’est-il pas grand temps de libérer nos PME.
Robert Lafont
