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Que devient Bernard Ramanantsoa, l’ancien Directeur Général d’HEC Paris ? (1/3)

Discret, Bernard Ramanantsoa a, pendant plus de 20 ans, présidé aux destinées d’HEC Paris. Avec son équipe, il a fait de l’école des Hautes Etudes Commerciales un fleuron de l’enseignement supérieur en France, en Europe et dans le monde entier. Aujourd’hui, il continue à enseigner et fait partie de conseils d’administration de grandes entreprises. Retour sur un parcours hors-du-commun. Première partie de notre trilogie.

Copyright des photos A. Bordier, HEC, T. Munusami et C. Olteanu.

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Grand, élancé, il n’a guère changé. A plus de 75 ans, ce français aux ascendances malgaches, né à Mulhouse, en fait 10 de moins. Il sourit naturellement. Sa poignée de main est chaleureuse. Il rit de temps en temps. Son esprit reste vif. Il a gardé une mémoire phénoménale. Sa discrétion est à l’inverse de son ombre : elle le précède partout. Pourtant, c’est bien cet homme, qui mesure plus d’1,80 m, qui a positionné avec brio à l’international cette école de commerce que l’on présente sous les couleurs de ses initiales bleues : HEC. Il faut rajouter Paris.

« J’ai été le patron de cette école pendant 20 ans. Il faut ajouter à ces années toute la période où j’ai enseigné. Je suis, d’ailleurs, toujours professeur à HEC. Et, si l’on veut être exhaustif, j’ai, d’abord, été étudiant au MBA. »

La longue histoire commence…

Ses origines ? « Mon papa, Raymond, est malgache, d’une des premières familles de nationalité française. Il était médecin militaire français. Il a fait l’école de Santé Navale. Dans le cadre de son métier, il a rencontré ma maman, Monique, qui était Alsacienne. Elle était infirmière militaire. Et, ils se sont connus en Indochine… » Séquence voyage-voyage, vers l’Asie, vers l’histoire de France.

Ses futurs parents se rencontrent, exactement, à Saïgon ; puis, ils se marient à Hanoï. Quelques mois plus tard, Bernard pointe le petit bout de son nez, à leur retour en France. C’est à Mulhouse, dans le berceau familial maternel, qu’il pousse ses premiers cris. Ses gesticulations ressemblent à un premier grand oral… avec un grand-père… professeur.

La vie d’aventures des Ramanantsoa (prononcez ramanantsou) ne s’arrête pas là. Dans les années 50, elle continue au Cameroun. La fratrie s’agrandit, ensuite, avec Michèle et un petit frère qui quittera ce monde et partira en direction du Ciel, là-haut, tout là-haut. Avec des allers-retours entre la France et les pays de missions militaires, la famille de Bernard pose ses valises dans le sud de la France, à Marseille. La cité phocéenne est leur port d’attache, quand l’appel de nouveau retentit : c’est le grand saut vers Madagascar. Nous sommes en 1953.

M comme Madagascar

Qui connaît la grande-île, ce pays plus grand que la France ? Il se situe à quelques coups de rames des bateaux des pécheurs de la côte sud-est de l’Afrique. Vue de Madagascar, l’Afrique se dévoile. Avec un autre M qui se dessine : celui du Mozambique. De l’autre côté, côté est, ce sont les îles de La Réunion et de Maurice.

Comme le temps des colonies est loin. Mais, il a marqué notre France. Le retour récent de la géopolitique des conflits nous rappelle que les hommes, que les peuples sont des conquérants. Pas tous, il est vrai. C’est à la fin du 19è siècle, que la France fait de Madagascar l’un de ses protectorats. A la suite d’affrontements, elle en fait une colonie, qu’elle va administrer entre 1897 et 1958. L’île prendra son indépendance en 1960. C’est, d’ailleurs, le début de la fin de l’Empire français.

« Du côté de mon père, mes attaches familiales malgaches remontent assez loin. Il y a des parents qui ont laissé une trace dans l’histoire du pays. […] Plus proche de nous, il y a mon oncle, le général Gabriel Ramanantsoa. Il est devenu Chef de l’Etat malgache. » Nous sommes, alors, entre 1972 et 1975. Bernard n’a pas 30 ans.

Revenons entre 1958 et 1961, où toute la famille retourne vivre à Tananarive, la capitale malgache. « J’ai vécu le temps de l’indépendance de Madagascar. Je m’en souviens très bien. J’avais 10 ans. Mon oncle qui est un saint-cyrien (NDLR : Saint-Cyr est l’école des officiers de l’armée de terre française) est nommé Chef d’Etat-Major de l’armée malgache, avant de devenir le Chef d’Etat de Madagascar. »

Une enfance culturelle riche

Son profil, son teint halé, son verbe chaloupé ont certainement été influencés par ses voyages et ses échanges avec les autres cultures. Déjà, au sein de ses proches, sa maison familiale, souvent ouverte, a facilité cette éducation aux autres, aux différences et à la richesse culturelle.

Dans les années 60, Madagascar, qui prend son envol, continue à se nourrir des arts, de la littérature, et du théâtre français. La Francophonie a encore le vent en poupe. De nos jours, près d’1/3 de la population se dit francophone. Ce n’est pas étonnant, car de grands noms de la littérature française se sont rendus sur l’île-continent, comme Louis Catat, qui a écrit Voyage à Madagascar (1889-1890). Il y a, également, Robert Mallet qui écrira en 1964 Région inhabitée. L’un des premiers écrivains est, certainement, Etienne de Flacourt (1607-1660), envoyé par Louis XIV pour fonder une colonie au Sud de Madagascar. Il publia en 1656 son Histoire de la Grande Isle de Madagascar.

Bernard Ramanantsoa aime la littérature, il aime les histoires. De cette gourmandise livresque née sur la grande-île rouge naîtront ses propres ouvrages, orientés vers l’entreprise et la stratégie. En tout, plus d’une demi-douzaine d’œuvres, dont, pour certains, il a partagé l’écriture avec ses co-auteurs.

Supaéro et ses premiers pas dans l’enseignement

Dans les années 60, toute la famille rentre à Marseille. Bernard y poursuit ses études secondaires. Il empoche le Bac avec la mention très bien. Puis, cet élève brillant intègre, après ses classes préparatoires scientifiques au lycée privé Sainte-Geneviève (à Versailles), Supaéro. Après l’île rouge, la ville rose : direction Toulouse, où l’école a déménagé.

Les lois de décentralisation des années 60 ont permis, en effet, de faire sortir de terre l’école parisienne dans la banlieue sud-est de Toulouse. Les anciennes terres à blé sont devenues un énorme campus qui accueille, aujourd’hui, près de 2000 élèves. « J’ai fait partie de la première promotion installée à Toulouse », se souvient-il. A l’époque le campus dénombre plus ou moins 300 élèves. En 1971, il en sort major de sa promotion. 5 ans plus tard, il est resté en haut de l’affiche universitaire, en devenant, également, major d’une autre promotion : celle de l’ISA, du MBA d’HEC.

Impossible de ne pas évoquer mai 68. « A l’époque, je passais mes concours sagement. Je ne peux pas dire que j’étais dans la rue », répond-il en rigolant. Il continue, comme si le sujet l’avait marqué : « Oui, mai 68, c’est une époque. Même pour celles et ceux qui ne l’ont pas fait, qui n’étaient pas sur le pavé – je parle pour moi – on veut en être, on veut être soixante-huitard. A l’époque, j’ai 20 ans. » Une nouvelle génération, celle qui n’a pas connu la Seconde Guerre mondiale, veut s’émanciper. Elle le fait. A la sortie de Supaéro, Bernard

Ramanantsoa se dirige vers l’enseignement. L’enseignement ? « Oui, au lycée, déjà, j’aidais mes copains à comprendre les leçons et à faire leurs devoirs. » Bernard vit les prémices de sa belle vocation, comme chargé de cours de Mécanique à Supaéro.

La belle époque de la SNCF

En 1972, après ses quelques mois d’enseignement, il est embauché au sein du nouveau département marketing que la SNCF vient de lancer. Le sujet auquel adhère pleinement le jeune diplômé : « Participer à une révolution culturelle profonde. Mais, je ne mesure pas, alors, la résistance au changement. » Cette révolution est née quelques mois auparavant. La SNCF doit changer de braquet pour assurer son autonomie de gestion. De plus, elle doit créer une Direction commerciale et se lancer dans l’aventure du marketing. Une évolution qui ressemble vraiment à une révolution !

Le futur dean d’HEC qui est prêt à monter sur cette barricade, se retrouve, néanmoins, chef d’une petite gare. C’est le passage obligatoire pour toute nouvelle recrue. Il change de costume, porte l’uniforme de la maison et se coiffe de la célèbre casquette aux étoiles. Cependant, il se retrouve dans un coin paumé, à Saint-Sulpice-sur-Tarn, près de Toulouse. Bernard Ramanantsoa se souvient de cette année où il a failli démissionner. Le scientifique s’ennuie. Il apprend, néanmoins, ce que c’est qu’être un aiguilleur. Tout un métier ! Il fait passer les trains.

Mais à l’époque, la SNCF a le vent en poupe. Elle se lance dans deux autres révolutions ou grands projets : celui du tunnel sous la Manche et celui du TGV. Bernard s’en souvient : « En 1973, j’ai travaillé sur les grands modèles mathématiques et statistiques du futur tunnel. Je suis remonté, alors, à Paris. J’y fais des calculs, des mathématiques. Je m’amuse. » Il s’amuse, également, quand il apprend que le TGV 001 dépasse la vitesse phénoménale, avant la fin de l’année, de 300 km/h. C’est une première historique… une révolution ferroviaire, hautement technologique.

M comme mentor

Ensuite, Bernard Ramanantsoa va retourner à l’école. Entre 1974 et 1976, il poursuit en full-time ses études à HEC. « La SNCF m’a payé mon MBA. Je suis ravi de retrouver les bancs de l’école. Et, je ne mesure pas que je vais rester 40 ans à HEC. »

Il devient, alors, professeur vacataire ; et continue à la SNCF. Il y grimpe les échelons pour s’occuper du marché sud-est. Il va bientôt quitter, définitivement, les grandes lignes, pour changer une nouvelle fois de costume et porter celui du professeur titulaire en stratégie.

« C’est en faisant le MBA, que je me suis dit : Je veux être prof. de management. L’enseignement à Supaéro était très classique. Au MBA, j’ai découvert la méthode des cas. Cela n’existait pas. » En 1979-1980, il commence à enseigner à HEC.  Il a, alors, un mentor. Un mentor ? Oui, Bernard Ramanantsoa a un mentor, une personne qui l’aide, qui l’inspire et le soutient. Il s’appelle Roland Reitter. Ensemble, les deux futurs amis, qui partagent une même vision, vont écrire la longue histoire d’HEC. Hommes des chiffres et des lettres, ils iront jusqu’à co-signer des ouvrages. Aujourd’hui, encore, Bernard Ramanantsoa le répète : « Il reste mon mentor sur l’identité d’entreprise. » Séquence fidélité.

Quand sonne l’heure H d’HEC

Le jeune professeur va, alors, chausser ses bottes de sept lieues. Nous sommes en 1995. Pendant les 15 ans qui ont précédé, il a, donc, quitté la SNCF, le graal des « hors-statuts », pour devenir professeur vacataire, puis, titulaire.

Le graal ? Il revient sur le moment où il a refusé ce graal : « A la SNCF, il y avait 280 000 agents, et les hors-statuts représentaient 1000 personnes. » C’est dire que son cœur balançait. Grâce à son mentor, grâce à un certain atavisme (avec son grand-père professeur), il choisit de basculer vers une nouvelle aventure : celle du professeur à plein temps à HEC. L’heure H a sonné. C’est celle de la vocation, de l’appel.

Quand la vocation vous cheville à l’âme, au cœur et au corps de l’intelligence, comment lui résister ? Non seulement, Bernard Ramanantsoa n’y résiste pas, mais, tel un train sur ses rails, il y adhère à grande vitesse.

Le général de Gaulle à Jouy-en-Josas

Qui connaît cette petite commune de moins de 9 000 âmes, qui se situe dans les Yvelines, à quelques jets de cartables de Versailles et de ses grandes eaux ? Depuis qu’HEC y a établi son campus, elle est sortie du lot, et elle a multiplié sa population par 2 !

Au départ, HEC – de sa naissance (nous sommes en 1881) jusqu’en 1964 – est basée à Paris, dans le 17è arrondissement, rue de Tocqueville. L’école des Hautes Etudes Commerciales a été créée sous l’impulsion de la CCI de Paris, pour répondre aux différentes révolutions économiques, industrielles et politiques qui ont marqué le 19è siècle. Toute une épopée ! « Elle s’est installée en 1964 à Jouy. C’est la CCI, qui est très riche à l’époque, qui décide d’acheter ce domaine, qui appartient au baron Mallet, un grand banquier. On parle de 110 ha. Ce projet répond à la politique de décentralisation du moment, initiée par de Gaulle en personne. C’est ainsi que, pour donner d’autres exemples, Supaéro part à Toulouse et Télécom Bretagne à Brest. Le second cercle de la décentralisation, moins lointain, est la banlieue. » Toute une histoire aux lettres bleues, donc, qui marquera même l’esprit d’un certain général de Gaulle.

Il y aura, bientôt 60 ans, le 9 juillet 1964, le général de Gaulle, inaugurait le nouveau campus HEC par ses mots : « Ma visite est la preuve de la confiance qui m’inspire dans l’avenir économique de notre pays. La jeunesse intelligente, éclairée, entreprenante, qui entre dans cette école après un concours difficile, et qui en sort après trois ans d’études est appelée, j’en suis convaincu, à encadrer et à conduire une des plus fécondes réussites de ce temps. Je veux dire celle de la France, comme grande puissance économique moderne, au sein d’une Europe qui doit s’unir, et d’un monde qui éprouve le désir du progrès. » Le ton est donné, la feuille de route également.

HEC en haut de l’affiche

De 1979 à 1993, Bernard Ramanantsoa n’exerce aucune responsabilité managériale au sein de cette école qui se situe dans le trio de têtes des écoles de commerce de France et de Navarre. Il est un professeur. Mais, un professeur bardé de diplômes, il est vrai. Après Supaéro, après le MBA d’HEC, il a suivi un DEA de sociologie ; puis, il est devenu Docteur en sciences de gestion, à Dauphine, et a continué avec un DEA en histoire de la philosophie. Son cerveau fonctionne bien, vite, à très grande vitesse, aussi.

Il est un professeur, mais un professeur de quoi ?

« Quand j’ai dit à ma mère que j’étais professeur de stratégie, elle a regretté que je quitte la SNCF [sourires]», se remémore-t-il. La stratégie, le marketing, le management, le leadership et l’identité sont ses marottes. L’homme est un fin penseur, un profond économiste, un doux stratège. Mais sa maman mettra du temps à l’entendre de cette oreille-là. Bernard raconte une anecdote touchante : « Rencontrant une voisine qui lui demande : Que devient votre fils ? Ma mère a répondu : Il est professeur de statistiques ». Rires !

Le professeur-bonheur

Il ne s’en cache pas : ses 14 années à ne faire que de l’enseignement ont été « ses années-bonheur ». De bonheur ? « Oui, de bonheur, car c’est la même histoire que celle de la vocation. Quand vous êtes dans votre vocation, vous ne pouvez qu’être heureux ! Pour moi, enseigner c’est du bonheur. Il m’est souvent arrivé de ne pas dormir la nuit parce que je donnais mon premier cours à des élèves qui venaient d’intégrer HEC. Et, chaque année, cela se répétait. J’ai été très heureux… »

Années-bonheur, mélodie du bonheur, ses nuits blanches se sont multipliées. Ses élèves du MBA, de la Grande Ecole et de la Formation continue, boivent le petit lait du professeur porte-bonheur. Il y a de la poésie dans l’air. Ses élèves formeraient-ils un nouveau cercle : celui des poètes ? Ceux qui n’ont pas disparu ?

Séquence poétique, donc, où l’émotion des mots est bien présente. Le professeur se souvient, ému, du lien privilégié qu’il a créé, tissé, avec ses élèves. Ils sont plusieurs milliers à être passés devant lui. Et, ils ne sont pas des moindres. Face à lui, en effet, des élèves intelligents, très intelligents, doués de talents intellectuels hors-normes, qu’il ne faut surtout pas décevoir le premier jour, dès le premier cours. Ce qui explique ses nuits blanches. Ensuite, l’alchimie, la passion et le travail bien fait ont orchestré cette mélodie devenue symphonique.

Un nouveau directeur général est né

En 1995, celui qui est surnommé « Rama » par ses élèves accède à la direction générale du groupe HEC. Il succède à « un grand Monsieur : Henri Tézenas du Montcel ».  Pendant longtemps, le groupe HEC a été dirigé par un triumvirat : il y avait le directeur de la Grande Ecole, celui de l’ISA et celui de la Formation continue. Ce triumvirat est chapeauté administrativement par un membre de la CCI. Mais, il n’y a pas de patron unifié, juste un administrateur. La marque HEC n’existe pas, non plus. En d’autres termes, la direction générale du groupe est à créer. Ce n’est qu’au début des années 90 que le Groupe HEC va prendre corps et se positionner sur les rails qui vont ouvrir ses horizons. Le grand virage va se faire avec Bernard Ramanantsoa. Il va unifier les différents programmes sous la seule marque HEC, et il va positionner HEC sur la planète-monde.

« A cette époque, HEC est très bien positionnée en France. Mais la grande énigme, la grande question c’est l’international. Alors que nous avions conscience que la compétition était mondiale, nous ne parlions pas du jeu concurrentiel international entre écoles. Nous avions, néanmoins, quelques échanges internationaux. Mais, ils étaient mineurs. » L’enjeu c’est l’international. HEC n’a pas encore pris le virage de l’international.

Les cours de la Grande Ecole de Commerce classée dans le top 3 sont, tous, enseignés en français. Et, ses élèves sont francophones : ils viennent, principalement, d’Afrique et du Liban. Bernard Ramanantsoa va, alors, renouer avec les voyages et prendre son bâton de … pèlerin.

Reportage réalisé par Antoine BORDIER

A lire
Que devient Bernard Ramanantsoa, l’ancien Directeur Général d’HEC Paris ? (1/3)
Comment Bernard Ramanantsoa a positionné HEC Paris sur orbite mondiale (2/3)
HEC : des anciens glorieux (3/3)


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