Je m'abonne

Réforme des retraites : la rage autodestructrice de l’Assemblée Nationale

Entreprendre - Réforme des retraites : la rage autodestructrice de l’Assemblée Nationale

Tribune. Pour qui connait un peu la notion de surmoi, ce qui se passe à l’Assemblée est inimaginable. Comment peut-on être aussi peu soucieux de l’image que l’on donne de soi-même ? La Nupes se distingue en cette matière, si j’ose ainsi utiliser ce mot qui nous a donné  le vocable « distinction ». Oui, elle se distingue par la vulgarité de ses comportements, pour utiliser le mot comme un oxymore, c’est à dire pour parler la langue des dieux, le latin aujourd’hui réfuté, une contradictio in adjecto.

En bref, le laisser-aller, l’invective, la mauvaise éducation et le goût du chahut, démontrent à l’envi, une certaine usure du système représentatif. Evidemment la jactance à porte voix de ceux qui, presque rien par eux mêmes, s’imaginent tribuns de la plèbe pourrait laisser croire à une certaine  vigueur du système démocratique français. Il ne faut pas se tromper pour autant car il tourne en porte à faux, jusqu’à illustrer presque au décalque la critique du système parlementaire qu’en ont faite les inventeurs du parlement moderne, les britanniques. C’est ce génie  littéraire et politique qu’était Rudyard Kipling qui l’a fait le mieux quand il  a imaginé la tribu des  Bandar-Log dans Le livre de la jungle. On se  souvient de la rencontre du jeune Mowgli avec ces singes hurleurs et tapageurs, imitant jusqu’au grotesque le comportement de débatteurs instruits. Voilà le spectacle qui nous est donné, comme au Directoire, sous la Seconde République et la Quatrième. Les grandes républiques furent jusqu’à présent les Troisième et Cinquième. La guerre fit chuter la Troisième, qu’en sera-t-il de la Cinquième?

Ce fut toujours le même potage, insécurité publique, ruine des classes moyennes et incapacité teintée de ridicule des politiques, à l’origine du discrédit institutionnel. La démocratie est exigeante, l’électeur ne veut pas que son représentant lui ressemble trop, il se connaît trop bien. Un régime départi de toute grandeur  nourrit le mépris et augmente la rage. On le verra bientôt.

La politique est une usine à rêve. Si l’on ne rêve plus que d’exploits sportifs et de combines propices à la débrouille, la machine est cassée. Il faut relire Montherlant, La ville dont le Prince est un enfant. Peut- être comprendra-t-on enfin ?

Après les romans La  gloire du collège et La relève du matin, cette pièce de Montherlant révèle l’émoi de qui sort de l’enfance, embourbé d’affects peu propices à ouvrir la porte de l’âge adulte. Il faut avoir été Octave pour  savoir devenir Auguste. Qui va commander la guerre qu’on veut nous faire subir ? De propos en billevesées, nous sommes entrainés, tandis que l’Assemblée pépie, à devenir les supplétifs d’une guerre voulue par d’autres pour d’autres intérêts.

Jean-François Marchi


Vous aimez ? Partagez !


Entreprendre est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire

Offre spéciale Entreprendre

15% de réduction sur votre abonnement

Découvrez nos formules d'abonnement en version Papier & Digital pour retrouver le meilleur d'Entreprendre :

Le premier magazine des entrepreneurs depuis 1984

Une rédaction indépendante

Les secrets de réussite des meilleurs entrepreneurs

Profitez de cette offre exclusive

Je m'abonne