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L’effrayant recul de la liberté de penser en France

D'horribles jacquadits se sont emparés de l'expression individuelle en France au point qu'énoncer de simples préférences, qui ne sont pas dans le goût de ceux qui définissent la ligne, expose le contrevenant à l’isolement, l'ironie et l’insulte. Ce matelas d’étouffement gommeux est d'une gravité inouïe. Et ça passe et peu de gens protestent, vu le bourrage de crâne auquel se livrent le pouvoir et la presse . Le pays est mis sous camisole.

Entreprendre - L’effrayant recul de la liberté de penser en France

Pour qui a le goût de la lecture des textes passés, comme les souvenirs littéraires des écrivains de la troisième république, il y a de cela tout juste cent ans, saute aux yeux une liberté dont la nature et même la consistance sont inouïes.

Se côtoyer dans la vie civile au restaurant ou dans des lieux privés, tout en professant des idées et des opinions  diamétralement opposées, jusque dans la représentation parlementaire puisque avaient droit de cité les engagements bonapartistes, royalistes et républicains, n’entraînait aucun scandale.

Quel recul depuis cette époque puisque l’individu est assigné à ne pouvoir formuler aucune opinion divergente de la doxa républicaine  et européiste. Que s’est-il donc passé pour que l’arc de la réflexion se soit tant rétréci  ?

D’où provient cette occupation du terrain public par les père-la-pudeur et autre tyranneaux de basse-cour, et comment expliquer le succès sidérant de leur censure ? Il me souvient d’un film nommé les « gremlins » dans lequel de petits monstres sautillants font régner la terreur dans une ville. Idiots, sales, méchants et grimaçants, et nombreux surtout, ils assaillent les habitants chez eux comme dans la rue, comme le font les pseudo donneurs de leçon de la gauche bien-pensante, et on les laisse faire sans en rire.

La dernière trouvaille de ces pitres est de dresser procès de quiconque organise une conférence sous l’égide des trois couleurs, en un mot le drapeau français, sans l’atténuer voire l’excuser par le bariolage de la bannière européenne posée, et même imposée, à son coté. Ô les souvenirs de Valmy, Marengo, Austerlitz ou Wagram ! Clemenceau en eût eu la diarrhée de ce brouet obligatoire et castrifère.

Dans son « Jules César », Shakespeare fait répondre Casca à la question de Cassius sur l’attitude qu’emprunta Cicéron au Sénat pendant les Lupercales quand Cesar refusa la couronne que voulait lui décerner Antoine : « He talked greek » (Il a parlé grec). N’est-ce pas ce que fait le pouvoir sous nos yeux ? Devant l’évidence d’une trahison majeure de l’histoire et du destin français, au profit d’une chimère suicidaire et libertifuge, cette Europe anthropophagique des nations qu’on a construite, l’état parle grec !

Thomas de Quincey eut titré ce bafouillis « l’Eurocanibalisme comme un des beaux arts ».

Pourquoi soutenir cette équipe de bavards mortifères dont la seule passion est la volonté de dissoudre la France dans un bouillon fétide ?

Les morts de nos villages dont les noms glorieux sont inscrits sur les monuments qui leur furent dédiés des guerres durant, se seraient donc sacrifiés en pure perte, tout juste pour que l’incapacité, l’inconséquence et l’ignorance de leur terre et leurs racines soient jetées aux orties. En voilà des enfants irresponsables et oublieux de l’honneur de leurs pères et grands-pères ? N’y aurait-il donc pas de culture française comme l’asin contrefacteur qui siège sur le trône le prétend à l’envi devant une populace hilare ? Oui, le pouvoir parle grec quand son abandon de toute dignité est le marqueur de sa fuite en avant.

Votons et revotons, il n’y a que ça qui lavera l’affront.

Puis l’énormité fut dite par de vulgaires comparses : il faut abandonner le drapeau, les trois couleurs pour le rétablissement desquelles les français ont remonté la France à pied, de Golfe-Juan à Paris  quand l’étranger coalisé occupait encore le pays sous le règne de Louis  XVIII.

Que c’est laid l’ingratitude et le mépris de tout ce qui fut grand héroïque et beau!
Votons pour en finir.
Votons pour nos usages
Votons pour notre agriculture
Votons  pour la littérature
Votons pour la musique
Et pour nos provinces nourricières sans lesquelles tout projet d’organisation territoriale et politique est vain.

Au lieu de songer à faire des guerres au profit du grand large, ce rêve de gogo maboul, faisons la guerre au nihilisme qui corrode notre langue et ravage nos terroirs.

Assez de l’imbécillité qui joue au petit soldat à compte d’autrui.

Jean-François Marchi


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3 commentaires sur « L’effrayant recul de la liberté de penser en France »

  1. Toujours avec une verve érudite et décapante parce que ô combien tout simplement juste, votre Chroniqueur Jean-François MARCHI rappelle que la FRANCE de la IIIème République, malgré son idéologie délibérément anti-cléricale habitait tout de même de vraies valeurs émancipatrices (y compris outre-mers) et nourrissait les ambitions politiques légitimes en découlant ; depuis un demi-siècle, le poisson pourrit lentement par la tête et le reste, avachi, repu de son «abondance » et des peurs orchestrées par les « Marchands du Temple », déprime d’être encore vivant, agonise du déclassement, du remplacement, sans descendance suffisante consciente et reconnaissante, s’entiche de ses bourreaux : « Vite ! S’il vous plaît, merci finissons-en !… ». Seuls de nouveaux Ste-Geneviève, Clovis, D’Arc, Clémenceau, Bonaparte, De Gaulle sonneront la fin de « l’Adieu aux veaux, vaches, cochons, couvées… » metaphorisé par la Colère de nos agriculteurs. Le 9 JUIN prochain sera le prélude obligé au grand nettoyage des écuries…

    Répondre
  2. On sent un cri, mais un cri étouffé de peur de censure, on entend bien un cri qui ne veut ni nommer ni designer un nom de responsable ou de coupable.
    L’état de liberté d’expression aujourd’hui, me rappelle les films sur les nazis et la Gestapo, sur le Ceaușescu de Roumanie, et le film V, ces extraterrestres qui étaient derrière chaque homme pour surveiller ses dires et faits.
    Ce commentaire, je ne peux le laisser que si je laisse mon mail, je dois me dévoiler, comme si je dois me dénoncer avant mon crime.
    Mail obligatoire pour laisser son commentaire, mail obligatoire pour faciliter des poursuites judiciaires.
    J’ai lu, j’ai relu, j’ai supprimé et j’ai modifié, je crois c’est bon, je me suis autocensuré, pour dénoncer sans rien dénoncer.
    Et je n’ai pas peur de dire haut et fort, vive Macron, vive Dermanin, vive le système et à Bas kaddafi et Saddam Hussein.

    Répondre

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