Je m'abonne

La surprenante décision du Conseil d’Etat du 13 février

Entreprendre - La surprenante décision du Conseil d’Etat du 13 février

Tandis que les rues se font de moins en moins sûres, et à Paris de plus en plus sales, jusqu’à la porcherie parfois, ce qui réjouira j’en suis sûr les amis de cet  animal, dont la prévisionnelle  population s’apprête à célébrer les futurs jeux olympiques dans la pagaille qui sied à ces messieurs et leurs compagnes, la décision du Conseil d’Etat du 13 février concernant la chaine CNews intervient comme une douche froide.

Le pluralisme, ce n’est donc plus le temps de parole décompté en tenant compte de la diversité des opinions, ni la composition des plateaux, cela devient l’impression générale de la couleur de l’organe au sein duquel ou par le canal duquel peuvent filtrer des analyses divergentes de celles fixées par l’encadrement officiel de qui dit la règle, en un mot le pouvoir, seul habile à donner le ton.

Bravo le retour de la censure d’Etat et la réintroduction du N.O., le nihil obstat de l’autorité cléricale de l’ancien régime, aucun livre n’étant autorisé à la parution s’il n’avait été revêtu préalablement à son édition de ces deux initiales N.O. (nihil obstat : il n’y a aucun obstacle).

Quel progrès, quelle avancée de la démocratie ! Nous n’avons pour notre part jamais demandé l’avis de quiconque avant d’écrire ni dire, nos lecteurs le savent, car le contraire entache de façon indélébile l’intelligence et l’honneur de qui s’exprime.

L’histoire a connu le Conseil du Roi, le Conseil de l’Empereur, ça se dégrade, vous l’aurez noté. Bah ! Le temps passe, et c’est bien triste.

Pour revenir aux jeux olympiques dont j’ai pronostiqué l’envisageable  embarras qu’ils susciteront dans un proche avenir, qu’il me soit permis d’ajouter qu’on ne sait vraiment pas, dans la configuration qui se présente, s’ils seront vraiment des jeux et s’ils seront vraiment « olympiques »!

Les coups de couteaux semblant devenir la nouvelle façon, quand il s’agit de l’abdomen des chalands, de saluer leur promenade alors qu’ils peinent déjà à éviter les vélos qui déboulent sur les trottoirs, que dire du poignardage dorsal des dames qui font la queue pour enfourner les rames de métro. On ne sait vraiment plus où donner, sinon de la tête du moins de son sang.

Le voilà l’intérêt de la censure dont la mission semble s’accorder avec le masquage des horreurs.

Qui dira enfin que le roi est nu, pour paraphraser l’adage, bien sûr, pas pour se rincer l’oeil ! Qu’importe, si la vérité gène les imbéciles, c’est qu’elle est bonne à dire, à l’inverse des recommandations ancillaires dont le Molochiscule du jour abreuve ses administrés. Les « assujettis » disait-on en Belgique au début du siècle précédent.

Le salon de l’agriculture se tient peut-être bientôt à Paris, en fonction du degré de conscience qu’auront  les agriculteurs de l’énormité des mensonges dont on les abreuve. Il n’est pas si facile, en fin de compte, de brader sans se faire voir les instruments de l’indépendance nationale dont le Général de Gaulle, et certains de ses successeurs, avaient pourvu la nation. Bruxelles vaut bien une messe, va !

Ô capilotade ! Me revient en mémoire le souvenir d’une fable du bon Jean de La Fontaine.

Il s’agit de Perrette et le pot au lait.

Permettez moi d’imaginer que cela pourrait être transposé et imaginé avec dans la posture de Perrette le président, le premier ministre, ou tout autre personnage en charge de nos destins, rêvant à la fortune qui récompensera ses prodigalités et abandons si redoutables et funestes :

Léger et court vêtu il allait à grands pas ;

Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile,

Cotillon simple, et souliers plats.

Notre laitier ainsi troussé

Comptait déjà dans sa pensée

Tout le prix de son lait, en employait l’argent,

Achetait un cent d’oeufs, faisait triple couvée ;

La chose allait à bien par son soin diligent.

…/…

Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ;

L’homme de ces biens, quittant d’un oeil marri

Sa fortune ainsi répandue,

Va s’excuser …/… 

En grand danger d’être battu.

Le récit en farce en fut fait ;

On l’appela le Pot au lait.

C’est ainsi que l’on perd un Pays.

Jean-François Marchi


Vous aimez ? Partagez !


Entreprendre est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire

Offre spéciale Entreprendre

15% de réduction sur votre abonnement

Découvrez nos formules d'abonnement en version Papier & Digital pour retrouver le meilleur d'Entreprendre :

Le premier magazine des entrepreneurs depuis 1984

Une rédaction indépendante

Les secrets de réussite des meilleurs entrepreneurs

Profitez de cette offre exclusive

Je m'abonne