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Depardieu, trop provocateur pour notre époque ?

Il y a du Rabelais chez Depardieu, il faut s'en accommoder !

Gérard Depardieu (Photo Aurore Marechal/ABACAPRESS.COM)

C’est effarant la nullité qui sourd des propos de qui nous dirige-analphabètes va! – quant à la représentation de Noël, la naissance du sauveur, d’où est venu d’ailleurs le prénom Sauveur.

Méchanceté, bêtise, rictus hargneux en guise de bonjour, comme se présente la hure de qui promène sa rage en bandoulière à longueur de votes, révolutionnaire en peau de lapin de surcroît. Nous avons donc eu droit comme de coutume à la floraison d’odieux propos baveux sur les origines chrétiennes ou non de la France, de l’Europe avec pour faire le poids, le rappel au nouveau règlement conciergifère qui consiste à taire le nom de Jesus, afin de  n’offusquer personne, dans le souci d’un vivre ensemble harmonieux, quand les hiatus et les stridences précisément ne proviennent que des objurgations bornées des imbéciles pourtant.

A lire : Depardieu au pays des wokes !

Et pendant ce temps des hordes d’idiots transplantés font la chasse aux édiles et autres porteurs de cocarde en toute impunité le jour de noël tellement l’idée même du divin leur est indifférente, sinon hostile, pour certains. « Qu’ils se congrègent pour un départ concaténé », comme l’a écrit le poète cent fois cité dans mes chroniques, Laurent Tailhade, après l’accusation qu’il a portée à l’encontre de certains énergumènes, occupés selon lui  à « poindre la beauté, cette unique déesse ».

Entre deux clameurs rapesques filtrant des pauvres chaines publiques, je suis arrivé à dégotter sur Youtube, et gratuitement encore, la prière du miserere d’Allegri. Que c’est beau ! Puis, en poursuivant ma pérégrination, le motet « Maria », dédié à la Vierge Marie, par le groupe Corse « Barbara Fortuna », dans le florilège qu’ordonne la formation « L’Arpegiatta ». On se fiche des voitures brulées, des horions dans la figures et des insultes à notre être profond, quand on entend d’aussi sublimes beautés, parce que  c’est le jour de Noël et que la présence des imposteurs est appelée à finir bientôt, comme tous les jours qui passent en apportent le pressentiment. Un mot sur motet que j’ai employé pour le chant polyphonique corse, qui est une invocation à la vierge Marie.

J’ai employé le mot juste qu’il ne faut pas désusiter mais au contraire restaurer : un motet est un petit mot exprimé généralement a capela de façon polyphonique à l’attention de la divinité religieuse. C’est tout ça. On ne peut pas déplorer la lâcheté de qui n’ose plus souhaiter « Joyeux Noël » à ses voisins le jour de Noël et méconnaître l’usage des mots appropriés que la langue réserve à qui s’adresse à la hauteur.

Mais comme ce billet s’adresse quant à  lui, à vous, permettez-moi de l’habiller, car c’est Noël justement, du joli mot de « poulet », qui désignait autrefois les mots d’amour.

Soyons vastes, nos souhaits concernent aussi tous nos souvenirs d’enfance, et leurs divinités bienveillantes, tels Père Noël, Saint Nicolas et tous les autres amis des enfants.

Ah ! J’allais oublier. Depardieu. J’admire profondément ce comédien et j’en ai plus qu’assez d’assister au déroulé d’un complot de lilliputiens contre notre Gulliver national.

Rien n’y manque, la sournoiserie, les armées de témoins à charge, les leçons de morale, l’air enjôleur et faussement désolé des procureurs en jupettes ou des procurettes en jupons. Ça suffit ! Assez de procurisme, un peu d’humour, ce qu’il faut de provocation pour garder la tête haute, de la contrition mais à rebours sinon à revendre car on a toujours besoin d’argent pour faire avec aisance. On appelle ça aussi des lieux d’aisance. Nous y sommes.

Depardieu c’est Cyrano, Balzac, d’Homécourt de la Vibraye dans Le Sucre, des souvenirs interminables de beauté scénique, d’inventions et de rires. Alors Bonsoir aux bouches cousues, aux culs-serrés et autres sermonneurs, sermonneuses et ras du crâne. Chabert ! bon dieu, le Colonel Chabert ! N’avez vous donc point de coeur ? La provoc, c’est pour faire rire les  copains au détriment des imbéciles et des envieux.

Il y a du Rabelais chez Depardieu, il faut s’en accommoder, c’est le prince Ogrouski du poème bon conseil aux amants de Victor Hugo. Permettez-moi de vous en rappeler la chute : La fée avisa l’ogre avec sa bouche énorme:

As tu vu  cria-t-elle un bel enfant que j’ai ?
Le bon ogre naïf lui dit je l’ai mangé
Or c’était imprudent
Vous qui cherchez à plaire
Ne mangez pas l’enfant
Dont vous aimez la mère

Tout est dit
Ne mangez pas l’enfant.

Oui, tout est dit.

Une antipathie réciproque est en train de naître qui prend jour après jour plus de force et qui se nourrit en outre de l’adhésion des gogos au suivi de la cause, Les ratés et les médiocres sont de plus en plus ulcérés de la dévotion que le public accorde à la générosité du talent, si ce n’est du génie, et ils sont à l’affut de fautes à reprocher à ceux dont la profusion de dons révèle leur nullité.

Réciproquement, la hargne des idiots génère un agacement exacerbé par l’usure des préceptes chrétiens de charité envers les idiots (les « pauvres d’esprit »). Cela peut aller jusqu’à la violence d’une conophobie instinctive et quasi répulsive. Cette pente est fatale, car si au mépris des crétins répond la haine du talent, que restera-t-il bientôt de la création artistique ?

De fait, comme une éruption cutanée, il s’est répandu à la surface du corps social une démangeaison de juger, comme un psoriasis accusatoire qui  balaye le faisceau des rapports humains avec l’insistance d’un gratouillis, et contre  cela on ne trouve aucun baume réparateur. Le danger est mortel. La guerre de 14, qui entraina la chute du monde occidental, n’est intervenue qu’en réaction à la croissance quasi exponentielle de la diarrhée morale qui avait entaché de ses flatulences la fin du 19 ème siècle européen.

L’histoire ne repasse pas les plats nous dit-on, mais elle peut hoqueter.

Jean-François Marchi


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