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« Celui qui dort ne prend pas de poissons ! »

Photo Stephane Lemouton/Pool/ABACAPRESS.COM

Tandis que règne, dans la placidité d’un temps qui passe au goutte à goutte  des décisions qui ne  sont jamais prises, l’impavide jeune homme que nous avons élu pour cette charge énorme qu’est la présidence de la République, des crimes toujours renouvelés déchirent la vie quotidienne des  français, avec la fréquence que confèrent aux manies et aux addictions la mauvaise éducation et le manque d’imagination de leurs auteurs.

Avec le langage hirsute caractérisant les nouveaux bélitres qui déshonorent nos cités, ce ne sont plus que meurtres, décapitations, éventrations assorties de locutions incompréhensibles et rugueuses, plus ou moins déchiffrables pour une oreille humaine élevée dans nos contrées. (Ah, l’élevage des oreilles, ce doux sacerdoce de qui a pour passion le perfectionnement de l’humaine engeance !)

Bref, et comme on dit dans ma province : ça suffit comme ça et le trop estropie.
Oui mais voilà, celui qui dort ne prend pas de poissons ! (autre adage de mon cher pays).

En clair, à toujours ne rien faire, il ne se passera rien, et comme le disait avec raison mon vénéré patron, le Sénateur Henri Caillavet, au cabinet d’avocat duquel j’usai ma toute jeune robe à mes débuts, les paroles et promesses prodiguées et distribuées à un corps électoral transi d’inquiétude devant l’accumulation des périls en gésine, « ne sont que pâture pour le vent ».

Oui ! Pour le vent ! Rendez-nous donc les clefs de la maison, serviteurs de l’inutile et prophètes du renoncement imbécile, jacassiers que  vous êtes !

Peut-on lire à haute voix la tirade de Falstaff tirée du bouleversant Henri IV de « William Shakespeare », l’immortel et définitif poète de cette chose incongrue qui se nomme le pouvoir?

« L’honneur?
Est-ce que l’honneur peut remettre une jambe ? Non. Un bras ? Non. Enlever la douleur d’une blessure ? Non. L’honneur n’entend donc rien à la chirurgie ? Non. Qu’est-ce que l’honneur ? Un mot. Qu’y a-t-il dans ce mot honneur ? Du vent. Le charmant bénéfice ! Qui le possède, cet honneur ? Celui qui est mort mercredi. Le sent-il ? Non. L’entend-il ? Non. Est-il donc chose insensible ? Oui, pour les morts. Mais ne peut-il vivre avec les vivants ? Non. Pourquoi ? La médisance ne le permet pas. Aussi, je n’en veux pas. L’honneur est un simple écusson, et ainsi finit mon catéchisme.

C’est exactement le contraire de la phrase de Napoleon qui lui, a incarné la France.

La France, pas l’Empire, non plus que  la République ou la Royauté, qui ne sont que le vêtement juridique institutionnel  du moment, la France, qui est la seule réalité intemporelle à laquelle peuvent se raccrocher les peuples et les provinces  qui la composent. À remâcher le verbiage, on s’embovine. Donc, la phrase de Napoléon, la voilà : Mourir n’est rien. Mais vivre sans gloire et sans honneur, c’est mourir tous les jours!

C’est autre chose que le salmigondis du pauvre et attachant clochard dont le grand Will a fait une mascotte royale, avant d’expliquer son reniement par le Prince de Galle quand celui accède au trône à la mort de son père. C’est pourtant très clair. Le vrai pouvoir ne tolère pas la faiblesse ! Et c’est pourtant chez Falstaff que notre souverain a été pécher ses leçons ! Triste fin pour un rêve.

Cette descente en toboggan de la honte est illustrée par son absence à la grande manifestation contre l’antisémitisme. Quelle pitié ! En bref, on s’excuse quand les ruffians plastronnent. Jusqu’à quand ?

Un mot encore : N’est pas Jobert qui veut.

Un de ses lointains successeurs, à la tête du ministère des affaires étrangères, et pas l’un des moindres, tempère son soutien à un Israël attaqué de la plus atroce et vile façon par un rappel au devoir d’équilibre raisonnable soutenu sans faiblesse par la France depuis la guerre des six jours. Le seul problème, c’est que la situation n’a rien à voir. Il s’agissait en 1967,  et même en 1973 à la guerre du Kippour de conflits  territoriaux cautionnés par des résolutions de l’ONU, pas de massacres sadiques de populations innocentes et paisibles. Les guerres puniques ne sont pas l’illustration de l’horrible film d’épouvante :  La nuit des morts vivants .

Assez de sophismes, de mensonges et de contrefaçons ! Le sort qui serait fait à Israël en cas de malheur, préfigure ce qui arriverait immanquablement dans nos propres provinces. C’est en raison de la fuite de l’Etat devant ses responsabilités que le séparatisme gagne dans nos territoires. Ce n’est pas de l’irrédentisme ou du nationalisme, d’abord, c’est du sauve qui peut.

Vivre sans gloire et sans honneur, c’est mourir tous les jours.

Jean-François MARCHI


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