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Sortie de la seconde édition du roman d’Antoine Bordier, Arthur, le petit prince d’Arménie

En bas à gauche : Antoine Bordier (au centre) avec Samuel Pruvot, rédacteur en chef de Famille Chrétienne et Louis Daufresne, journaliste à Radio Notre-Dame, pour la sortie du livre. A droite, la jeunesse djerbienne accueille Arthur, lors du 18è Sommet de la Francophonie. Au milieu à gauche : le Catholicos Karekine II à Etchmiadzin ; 2 jeunes enfants devant le monument de la Mère Arménie à Erevan ; avec Denis Djorkaeff. A droite, Antoine Bordier présente son livre à la Télévision nationale tunisienne. Avec Mgr Matthieu Rouget ; Armen Mnatzakanian et Daniel Kurkdjian. Mère Arménie. - Copyright des photos A. Bordier

Interview réalisée par Robert Lafont

Le 9 septembre avec son éditeur, Sigest, il donnait naissance à son premier roman. Le grand public le découvrait 10 jours après. 3 mois plus tard, il s’apprête à lancer sa seconde édition, prévue à la rentrée. Une année 2023 qui s’annonce prometteuse pour celui qui a repris la plume, il y a seulement 4 ans. Eclairage sur ses 3 mois où les dédicaces, les invitations médias, et les rencontres incroyables se sont multipliées.

Robert Lafont : Antoine Bordier, comment allez-vous, depuis la sortie de votre premier bébé littéraire ?

Antoine Bordier : Je vais bien merci. Même si c’est un peu compliqué pour moi. Car, par moment, je suis submergé par les émotions positives. Et, par d’autres moments, je suis frustré. Effectivement, je suis en train de vivre une nouvelle vie. Je ne connaissais pas le métier et l’univers de l’édition, des salons littéraires. Je freine des deux pieds pour, justement, ne pas perdre pied. Et, par moment j’accélère. Je découvre le milieu, mes autres collègues-auteurs lors des séances de dédicaces. Je ne réponds pas à toutes les sollicitations. Et, parfois j’en crée. Depuis la sortie de mon livre, j’ai fait des rencontres incroyables. Par exemple, j’ai dédicacé mon livre pour la Présidente du Prix Renaudot, Dominique Bona, le 3 novembre dernier. C’était la première fois que je mettais les pieds Chez Drouant, le fameux restaurant des prix littéraires, à Paris. C’était le même jour que la remise du Prix Goncourt. J’étais là, au milieu des médias, et j’ai assisté en direct à ces remises de prix. J’ai pu entrer dans l’intimité de ces cercles prestigieux assez fermés. J’ai rencontré, notamment, Frédéric Beigbeder, Patrick Besson, Franz-Olivier Giesbert. Il y avait, aussi, Amélie Nothomb, qui a reçu le Prix Renaudot en 2021. Bref, je me souviendrai, longtemps de ce 3 novembre où Dominique Bona m’a invité à candidater…pour 2023 !

Peut-être un prix littéraire en perspective, alors ? Auparavant, dès le mois de septembre, dès la sortie de votre livre, vous avez vécu des moments plus ou moins exceptionnels, non, pour un jeune écrivain ? Je crois savoir que vous étiez en Arménie.

Oui, je me suis rendu en Arménie du 19 septembre au 16 octobre. Et, c’est incroyable, mais, c’est là-bas que j’ai rencontré ma première lectrice. Et, dans l’avion du départ, j’ai discuté avec des franco-arméniens qui avaient entendu parler de mon livre, comme Armen Mnatzakanian, le Président de la CCIFA (NDLR : la Chambre de commerce et d’industrie franco-arménienne). Et, l’ancien patron de Grant Thornton Arménie, Daniel Kurkdjian. Il est, également, le Président émérite de Grant Thornton France, et Président du Conseil Français-Arméniens…

Revenons à votre première lectrice. Qui est-elle ?

Elle s’appelle Hasmig, elle vit en Corse. Elle n’a fait, pratiquement, que lire mon livre pendant son séjour en Arménie. Elle l’a acheté sur place. Je l’ai rencontrée, un peu par hasard. C’était, en fait, ma voisine de palier. Je l’ai croisée une ou deux fois. Au bout d’une semaine, et avant qu’elle ne reparte pour la Corse, elle m’a dit : “ Votre livre est un rêve ! ” Cela m’a étonné, car c’était comme une déclaration d’amour. Je suis surpris que ma plume plaise autant, que ce soit à un public strictement arménien, francophone, voire francophile, ou à un public franco-arménien, et français.

En Arménie, vous m’avez dit que vous aviez été invité par des médias. Racontez-nous.

Là encore, c’était inattendu. Ce qui me ravi et me rend sceptique à la fois, car je vis pleinement cet adage : “ Nul n’est prophète dans son pays. ” Je ne recherche pas à être prophète pour autant (rires). Mais, il est incroyable que je sois invité dans les médias arméniens, et, si peu dans les médias français. Et, que devrais-je dire des médias chrétiens ? A Erevan, je suis passé sur VNews, dans un programme culturel du groupe audiovisuel Vivaro Media. Je n’avais jamais vu un plateau de télévision pareil. Il était très moderne. J’ai passé un moment formidable avec toute l’équipe : Vigen Badalyan, le fondateur du groupe SoftConstruct, la maison-mère de Vivaro Media (VM), Armand Pinarbasi, son CEO, Margarita Grigorian, CEO de Vivaro Media et Vahe Khanamiryan, qui est le Producteur exécutif de VM.

J’ai, également, été invité à présenter mon livre au Courrier d’Erevan, un média francophone. Puis, dans d’autres médias, comme The Armenian Mirror-Spectator.  

En Arménie, après ces évènements médiatiques, vous avez vécu quelque chose de difficile en vous rendant à Djermuk, cette cité thermale qui a été bombardée par l’Azerbaïdjan le 13 septembre dernier ?

Oui, c’était un moment douloureux. J’ai, toujours, redouté ce moment où je serai confronté, lors de mes reportages, à ces rencontres-interviews avec des femmes et des hommes blessés, réfugiés, traumatisés, par la guerre… En me rendant à Djermuk, à l’invitation du ministère des Affaires Etrangères, j’ai vu l’horreur. C’est comme si l’enfer avait bombardé un coin de Paradis. J’ai vu les dégâts des frappes des Azéris, qui ont envahi une partie de l’Arménie (sur 130 km2). Ils ont blessé cette ville thermale paradisiaque. J’ai vu les trous d’obus, les missiles enfoncés dans le sol, qui n’avaient pas encore explosé. J’ai vu cette trace de sang, sur une longueur de 5 mètres, d’un pauvre pompier qui ne survivra pas à ses blessures. J’ai vu cet hôtel éventré par une frappe de missile, qui l’a détruit partiellement. J’ai vu tous ces militaires arméniens, qui avaient remplacé les touristes en fuite, prêts à défendre chaque pousse de leurs terres ancestrales, les armes à la main. Et, cette peur dans les yeux des habitants, qui avaient eu le droit de retourner vivre chez eux. Je me souviens de cette rencontre avec Sophie et son jeune frère. Qu’ils vivent en paix, et que les Azéris rentrent chez eux, vite. Ce sont des barbares. Les Arméniens sont abandonnés par le reste du monde.

Après l’Arménie, vous êtes rentré en France, et vous avez fait des dédicaces pour des personnalités comme Adriana Karambeu et Francis Huster. Qui d’autres ?

Avant, en Arménie, j’avais fait d’autres rencontres incroyables. J’ai, par exemple, rencontré la nouvelle rectrice de l’Université Française en Arménie, l’UFAR, Salwa Nacouzi. J’ai, aussi, rencontré beaucoup d’Arméniens de la diaspora lors de la tenue de l’Assemblée générale de l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance, l’UGAB. Venus du monde entier, de France, de Suisse, de Belgique, d’Allemagne, d’Italie, des Etats-Unis, d’Amérique du Sud, du Canada, de Russie, d’Espagne, etc., ces Arméniens de la diaspora ont apporté à l’Arménie un souffle de vitalité et un vent d’optimisme et d’humanité. C’est certain, en les voyant je me suis dit : la diaspora joue un rôle de premier plan pour assurer l’existence et le développement de l’Arménie. Et, puis, c’est dans ce cadre que j’ai pu rencontrer et offrir mon livre au pape des Arméniens, le Catholicos Karekine II. C’était divin !

De retour en France, j’ai été invité par Danielle et Patrick de Giovanni à leur deuxième soirée de remise des Prix DAPAT, un fond de dotation au profit des associations qui oeuvrent contre l’exclusion, l’isolement et la pauvreté des mères SDF et de toutes les femmes en difficulté. Là, j’ai fait des dédicaces. Et, j’ai rencontré Adriana Karambeu et Francis Huster…

Vous n’arrêtez pas. Quelle énergie ! En France, vous avez, aussi, enchaîné les séances de dédicaces aux salons CHENE et Armen’Livres. Et, vous êtes parti en Tunisie, pour présenter votre livre au 18è Sommet de la Francophonie. Là, vous avez vécu des moments presque merveilleux, non ?

Merveilleux, c’est le bon mot, en effet. Mais, cela avait, déjà, commencé en Arménie. D’ailleurs, au départ, je voulais appeler mon livre : Arthur au pays des merveilles. Les merveilles se sont ensuite poursuivies en France. Même si les médias ne se bousculent pas, j’ai eu une recension dans l’hebdomadaire Famille Chrétienne, une autre dans Le Figaro. Et, vous m’aviez, déjà, interviewé en septembre. Enfin, j’ai été invité sur la radio AYP FM, qui a diffusé une émission sur Arthur, le petit prince d’Arménie, le 11 novembre.

La Tunisie a été un autre coup de cœur. D’ailleurs, je vais vous trahir un secret : c’est là-bas que j’ai commencé à écrire le deuxième livre de ma trilogie sur Arthur. J’ai passé une semaine en Tunisie pour le 18è Sommet de la Francophonie. J’ai été invité sur la Télévision nationale, à Djerba. C’était magique, le studio éphémère était sous la forme d’une tente de bédouin. J’ai passé un moment formidable avec le présentateur Najeh Missaoui. Il est très talentueux et très sympathique à la fois. J’ai, ensuite, été invité sur RTCI, la radio tunisienne internationale. Et, puis, surtout, j’ai rencontré la jeunesse tunisienne, la secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, et le Président de la République de Tunisie, Kaïs Saïed. Enfin, j’ai rencontré Sonia Mabrouk…

Vous leur avez fait des dédicaces ?

Oui, à Louise Mushikiwabo, mais je n’ai pas eu le temps d’organiser une rencontre avec le président. D’ailleurs, j’étais en rupture de stock. (Rires). Quant à Sonia Mabrouk, elle avait entendu parler de moi, mais sans plus. Notre rencontre a débouché sur…rien.

C’est parce que vous n’êtes pas assez connu. Finalement, il n’y a, presque, que des bonnes nouvelles ?

Vous savez, je ne cherche pas à être connu pour moi-même. La journaliste Michèle Cotta m’avait fait cette même réflexion quand je faisais de la politique, il y a 15 ans. Je ne cherche pas à être connu. Aujourd’hui, tout ce que je fais, ce n’est pas pour moi. C’est pour l’Arménie.

Du côté des nouvelles, elles ne sont pas toutes bonnes. Il y a, même, une très mauvaise. Le cardinal Jean-Pierre Ricard, qui avait fait la préface de mon livre, a avoué, le 6 novembre dernier, dans un communiqué de presse adressé à la Conférence des Evêques de France, qui tenait son assemblée générale à Lourdes, « s’être conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans », quand il était prêtre à Marseille, il y a 35 ans. Cette annonce a été un coup de tonnerre, pire une trahison, car par son aveu, et, surtout par ce qu’il a fait, il a trompé, aussi, ma confiance, celle de mon œuvre et celle des lecteurs. Il m’a demandé pardon, mais il a porté gravement atteinte à mon livre. Pour redresser la barre, j’ai dû multiplier par deux et trois mes activités promotionnelles.

Il a, malgré les faits qu’il avoue trop tardivement, accepté de devenir évêque, Président de la CEF et cardinal. C’est dingue, non. Je ne souhaite pas que son nom soit associé ni de prêt, ni de loin à mes œuvres littéraires. Arthur, le petit prince d’Arménie, est une œuvre qui parle de l’innocence, de la pureté des relations, et, de la résistance face aux abus justement. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’apparaîtra plus dans cette seconde édition qui doit paraître à la rentrée. Elle arrive à point nommé. De tout mal, il faut, essayer, de tirer du bien. C’est ce que j’essaye de faire. 

Concluons par des bonnes nouvelles

Oui, vous avez raison. Parmi les bonnes nouvelles, je suis invité à fêter les 30 années d’existences de la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Arménienne, qui aura lieu le 14 janvier à Marseille. Du côté de mes lecteurs, je reçois de plus en plus de courriers, de remerciements. Parmi eux : ceux de Laurent Wauquiez, de Vincent Bolloré et de Geneviève Melkonian m’ont fait le plus grand bien ! Sans parler d’Emmanuel Macron, qui m’a remercié personnellement, à l’instar du Président de la République d’Artsakh, Arayik Haratiounian, qui était en France, il y a quelques jours. Enfin, comment oublier cette jeunesse de Djerba, qui a accueilli Arthur comme un roi. Elle est formidable !

Est-ce que vous souhaiteriez ajouter quelque chose ? Quel est votre prochain agenda ?

Tout d’abord merci de m’avoir reçu dans vos colonnes. Ensuite, j’aimerais vous donner l’exclusivité de trois informations importantes. J’ai été contacté dans le courant du mois d’octobre par l’UNESCO, puis, par l’ONU. Paraîtra en mars 2023 un livre sur les femmes à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, et, j’en suis vraiment heureux, car j’y ai participé. Ensuite, je suis, donc, en train d’écrire ma seconde œuvre littéraire dans le cadre de ma trilogie sur Arthur. Et, je viens de rendre mes deux nouveaux manuscrits à un nouvel éditeur.

De quoi s’agit-il ?

Là, je ne peux rien vous dire. C’est top secret…

Vous n’arrêtez pas. Votre nouvelle vie s’annonce bien, finalement. Un dernier mot ?

Je vous souhaite, à vous et à toute votre équipe, un Joyeux Noël. Je souhaite un Joyeux Noël à toutes mes lectrices et mes lecteurs. Arthur, le petit prince d’Arménie, est un joli cadeau de fête ! Que ce temps merveilleux de Noël vous apporte beaucoup d’amour, de joie et de paix. Et, je pense tout particulièrement aux pays en guerre, à l’Arménie bombardée, à l’Artsakh sous blocus turco-azéri, à l’Ukraine, au Yémen, etc.

Enfin, une petite annonce, si vous le permettez : pour l’écriture de mon deuxième livre, sur Arthur, je recherche un mécène. Car, les aventures du jeune Arthur vont se poursuivre en Arménie, mais, également, au Moyen-Orient !

Interview réalisée par Robert Lafont

Pour écrire à l’auteur : ant.bordier@gmail.com


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