S’il faut continuer de dénoncer avec force les horreurs terroristes du Hamas perpétrées le 7 octobre 2023, tellement innommables qu’on peut se demander si elles émanent bien d’êtres humains, des crimes atroces qui répondent à une propagande éhontée qui ne date pas d’aujourd’hui. Henri Guaino dans Le Figaro (22/10/2023) n’a pas tort de rappeler, au plan historique, que le Hamas est « le lointain dépositaire de l’alliance conclue dans les années 1930 entre le grand mufti de Jérusalem et Hitler contre les Juifs, et l’écho de l’intense propagande antisémite qui fut alors déversée sur tout le monde arabo-musulman. » On comprend alors que l’action du Hamas n’a rien à voir avec la revendication légitime du peuple palestinien à avoir un État…
Les commanditaires d’un tel pogrom ne peuvent être les Palestiniens dans leur profondeur. Comme toujours dans les guerres, ceux qui tiennent les manettes, les chefs du Hamas, sont bien ailleurs, au Liban (Hezbollah) ou en Iran. Et c’est le peuple palestinien qui va « morfler » derrière, puisque les représailles semblent inéluctables. Le président Netanyahou devrait y réfléchir à deux fois avant de lancer la grande offensive. D’abord, parce que ce ne peut être qu’un carnage civil, compte tenu de la configuration des lieux. Ensuite, bien sûr, parce qu’il reste de nombreux otages. Enfin, parce que les nombreux morts inévitables, perpétrés par l’offensive israélienne, ne manqueront pas de provoquer un immense écho de soutien aux peuples palestiniens et arabes dans le monde entier. C’est du reste le piège tendu par le Hamas à Israël. Il est certes difficile de ne pas y répondre.
Mais imaginez un seul instant que le gouvernement israélien décide justement de ne pas répliquer de cette manière, et d’aborder la question à rebours de ce qui est attendu. De négocier, de réinvestir dans les équipements de la Palestine, avec l’objectif d’en faire un État indépendant et démilitarisé sous contrôle de l’ONU, voire du monde arabe, de redonner des conditions de vie décentes aux habitants et de pourchasser partout dans le monde les vrais chefs du Hamas qui, eux, se cachent dans les palaces du Qatar ou de Téhéran.
Ce serait un véritable électrochoc adressé à toute la planète, un immense message de paix envoyé au monde entier dans une période de terrible incertitude. Un monde qui ne pourrait qu’être derrière Israël sans que personne ne puisse s’en offusquer. Même le sinistre Mélenchon et certains de ses sbires. Cela fait du bien de rêver…
Robert Lafont