Le temps viendra aussi de réhabiliter auprès des jeunes ce fameux rêve français.
Le plus grand danger qui nous guette après ces émeutes est de faire comme si rien ne s’était passé. Et de retourner à nos affaires courantes, tout en pansant les plaies et les exactions. Rembourser les dégâts est une nécessité, restaurer l’autorité une condition et réinculquer une conscience nationale un impératif !
Emmanuel Macron réunit les élus, rend visite aux policiers mais ce n’est pas suffisant. La nation attend de lui un programme drastique de reprise en main du pays comprenant des mesures fortes liées à la justice, l’impunité des mineurs, le patriotisme à l’école, la sécurité, et surtout un moratoire sur l’immigration comme le demande à juste titre une partie des LR, le RN et Reconquête. Car il est désormais certain que nous ne parviendrons pas à intégrer de nouveaux citoyens tant que nous n’aurons pas d’abord fait de ces jeunes délinquants, même si beaucoup d’entre eux sont manipulés, d’authentiques citoyens nationaux.
La tâche est d’autant plus rude tant que dans un pays d’origine, l’Algérie, la spécialité du pouvoir en place restera d’entretenir et de développer les plaies d’un passé et d’un présent souvent douloureux. Comme le dit l’historien Georges Bensoussan qui pointe : « La haine entretenue à l’égard du pays d’accueil (à cet égard, l’Algérie est un cas emblématique), nourrit le ressentiment et favorise le déni de légitimité accordée à l’autorité. » Qu’attend l’Élysée pour remettre en cause les accords avec notre grand voisin de la Méditerranée ?
Finalement, il y a deux attitudes face à cet électrochoc. Ceux qui considèrent que c’est inéluctable et presque normal compte tenu de notre passif colonial et des difficultés sociales. Ceux qui considèrent que c’est une « claque » pour reprendre les mots de l’excellent maire de Meaux, Jean-François Copé. Ou ceux qui considèrent que c’est une déchirure profonde au sein de la nation et qui marquera durablement les esprits et les cœurs.
Et même s’il n’est pas douteux que beaucoup ont soufflé sur les braises pour mettre à mal le système. Geoffroy Roux de Bézieux, le dernier patron du Medef allant même jusqu’à expliquer sur France Inter : « qu’on avait à faire à de vrais professionnels de la destruction et du pillage : repérages, menaces d’extorsion et enfin mises à sac et prises de tout ce qu’il est possible y compris les caisses enregistreuses. » (sic)
Quoi qu’il en soit, on ne peut pas en rester là et même si les médias et réseaux sociaux sont aussi pointés du doigt. Citons à nouveau l’historien Georges Bensoussan, spécialiste de la Shoah et de l’antisémitisme, qui dans Le Figaro n’hésite pas à stigmatiser « le déni largement responsable de la situation actuelle, entretenu par les classes dirigeantes et nourri par ce « gauchisme culturel » qui, pour partie, domine médiatiquement ce pays. » Et de pointer la peur qui paralyse notre classe politique depuis des décennies. « Avec un chantage à l’extrême droite qui a rendu impossible la peinture vraie de la réalité française. » (sic)
Emmanuel Macron ne doit pas traiter cette crise comme un accident conjoncturel. C’est un mal profond qui ronge notre nation et qui, contrairement à ce que prétend l’extrême gauche, n’est pas d’essence sociale mais avant tout culturelle et morale. L’argent déversé par milliards depuis des années l’atteste. Le nombre important de nos compatriotes issus de l’immigration qui réussissent est sans doute la meilleure des preuves pour attester que notre pays constitue bien, malgré les problèmes, une chance incroyable pour nombre de ces jeunes de pouvoir s’émanciper, se construire et réussir dans la vie. Un rêve français qui doit être réaffirmé en permanence ! Or, c’est bizarre, personne n’en parle ! Bernard Tapie revient !
Robert Lafont
