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Avec la décentralisation, Valérie Pécresse a trouvé son cheval de bataille

Photo Raphael Lafargue/ABACAPRESS.COM

Engoncé dans ses règlements et ses procédures centralisées, notre pays a profondément besoin d’un nouveau souffle de déconcentration. Cela tombe bien ! C’est ce que propose précisément aujourd’hui la présidente de la région Île-de-France.

On peut reprocher bien des choses à Valérie Pécresse. Davantage que son piètre score aux dernières élections présidentielles, c’est finalement plus cette incapacité à incarner ce que le pays attendait dans ses profondeurs de ce grand rendez-vous républicain ; un vrai candidat de rupture notamment sur les sujets régaliens qui fâchent à savoir : fiscalité, coût de l’État, insécurité et bien sûr immigration. C’est pour ne pas avoir suffisamment porté avec courage ces thèmes difficiles, et sans doute aussi pour avoir trop voulu surfer sur des thèmes dits modernistes, qu’elle n’a pas su capitaliser. En contact régulier avec l’un de ses porte-paroles, Patrick Karam, actuel vice-président du conseil régional, il m’était loisible de mesurer l’écart. Le match étant plié, passons à autre chose et observons par exemple avec intérêt le projet de décentralisation qu’elle est en train de porter, comme la loi 3DS du premier quinquennat Macron (acte III de la décentralisation) le lui permet.

C’est aussi sur ce type de sujets que les citoyens sont en grande demande pour faire face à l’impuissance de l’État et de son administration centrale pléthorique.

Dans une tribune audacieuse, co-écrite avec le président du groupe UDI à la région, Jean-François Vigier, et publiée par Le Figaro, intitulée un peu pompeusement « Lançons la révolution girondine depuis l’Ile-de-France », la présidente de la région indique vouloir demander au gouvernement la possibilité d’exercer un bloc de 40 responsabilités nouvelles pour la région. Et notamment la régionalisation de Pôle Emploi et des aides aux PME, l’accompagnement des chômeurs, la gestion des lycées professionnels (comme outre-Rhin), la création de lycées régionaux autonomes, les responsabilités sur routes et autoroutes, la direction de l’agence régionale de santé, etc. Autant de mesures qui vont dans le sens de services publics rapprochés du terrain, et donc plus efficaces et moins coûteux. Des missions confiées aux régions comme cela se pratique déjà en Espagne ou en Allemagne. Il est grand temps de s’y mettre. Valérie Pécresse a raison, et c’est là finalement qu’on l’attend en premier désormais.

Robert Lafont


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