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Vente de M6 : et si TF1 n’était qu’un lièvre pour faire monter les enchères de Niel ou Kretinsky ?

Entreprendre - Vente de M6 : et si TF1 n’était qu’un lièvre pour faire monter les enchères de Niel ou Kretinsky ?


Et si, dans la reprise de M6 mise en vente par Bertelsmann (qui détient 48% de Métropole TV), TF1 et le groupe Bouygues n’étaient la que pour faire monter les enchères, et jouer les lièvres de service ?  

Une hypothèse qui n’est pas à exclure. Il n’est pas anodin de voir un homme aussi avisé que peut l’être  Nicolas de Tavernost, actuel président de M6, venir se faire devant le sénat (auditionné par la commission culturelle) l’avocat aussi zélé d’une reprise du groupe de chaînes qu’il dirige (M6, W9, RTL2, Gulli, Fun Radio…) par celui de la première chaîne hertzienne européenne. Dans ce cas, personne n’ignore que de longues négociations devront être conduites auprès de l’Autorité de la concurrence, et de sa présidente Isabelle de Silva.

Et que cela peut prendre des mois voire des années. Nous sommes un pays où la justice ne rechigne pas à prendre son temps, tout le monde le sait. Ce qui lui confère une certaine importance.

Quoiqu’il en soit au moment où le géant allemand des médias conduit à marche forcée son recentrage sur son marché domestique, il est certain que Berlin privilégiera une solution rapide avec le moins d’ aléas judiciaires possibles. Surtout si la proposition de rachat, on parle de 1,8 à 2,1 milliards d’euros pour M6,  n’est pas trop éloignée financièrement de celle de TF1. Voilà qui pourraient mettre en parfaite position les outsiders du trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Pierre-Antoine Capton voire aussi le magnat franco-tchèque Daniel Kretinsky (Elle, Marianne, Le Monde, BSmart…), des chevaliers blancs idéaux. Sans même parler de Patrick Drahi , le patron d’Altice de plus en plus tourné vers ses affaires aux États-Unis.

Vincent Bolloré, quant à lui,  qui avait semblé vouloir dégainer le premier sur ce dossier, se tenant, comme à son habitude, toujours en embuscade pour alléger le poids du rachat d’un autre repreneur en mettant la main sur le seul pôle radio (RTL et Fun) par exemple. Ce qui pourrait très bien arranger par exemple le trublion des télécoms Xavier Niel. Même s’il est notoire que le président de Vivendi privilégie la reprise d’Europe 1 dans l’hypothèse imminente de la cession de Lagardère (détenue au 26,6% par Vivendi) en accord avec Bernard Arnault,le patron de LVMH (Le Parisien, Les Échos, Radio Classique..) récupérant, outre l’activité distribution en aéroports, les titres Paris Match ou le JDD. Le milliardaire breton, fort de ses 6 milliards d’euros de trésorerie, garde la main, même si comme pour TF1, il lui faudra ensuite pour respecter la loi faire le tri dans ses chaînes de télé.

On n’a pas fini de reparler de la recomposition du paysage médiatique dans notre pays qui reste encore régit dans notre pays sous des règles de concentration, désuètes et édictées avant l’avènement du numérique et des GAFAS. Ce qui a totalement changé la donne. Lire à ce sujet, l’édifiant papier de notre ami, toujours bien informé, l’excellent banquier d’affaires Jean-Claude Texier, président de la Compagnie Financière de Communication, dans le dernier magazine Entreprendre.

Robert Lafont


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