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Restaurer l’unité de notre pays devrait être la première des missions

La France n'a jamais eu autant besoin qu'aujourd'hui de se réconcilier avec elle-même.

Sylvain Tesson à la première de Sur Les Chemins Noirs le 13 mars 2023. Photo par Aurore Marechal/ABACAPRESS.COM

Ceux qui ont connu dans les années 60-70, un monde où chacun s’habillait de manière identique, fréquentait la même école, et regardait le soir à la télévision la même émission, il n’y avait qu’une chaîne, savent de quoi il en retourne. Il n’y avait pas non plus beaucoup de religions. On ne se posait pas la question. La plupart allait au catéchisme, pratiquait un sport ensemble. Au magasin, il n’y avait qu’une marque de boisson ou de yaourts. Alors forcément, on s’habitue, cela crée des règles. Les caractères de chacun étaient pourtant bien différents.

Malgré des modes de vie assez voisins même entre catégories sociales différentes, chacun cultivait un style, une personnalité. Il fallait bien se différencier. Ce n’est pas si vieux, fin des sixties. Quelques 50 années plus tard, c’est presque l’inverse. Chacun s’habille et vit comme il veut. La diversité est à son maximum. Les origines, les parcours, les idéologies, tout nous sépare. Le soir, chacun fait son programme sur internet ou en streaming. Les divisions sur tous les sujets sont à leur maximum. On ne se parle guère, on s’invective ou on exige. Chacun vit sa vie comme il l’entend.

C’est bien mais les valeurs communes en prennent un sacré coup. Les politiques se raccrochent au « vivre ensemble ». Mais le projet collectif se limite à des intérêts catégoriels ou matériels. Les nouveaux arrivants ne parlent pas toujours français. L’histoire de France est délaissée. Seuls semblent compter les droits, droit au RSA, droit aux allocations. Rien sur les devoirs! La France semble s’être transformée en un vaste guichet social. Certes, beaucoup résistent, entreprennent, donnent leur temps bénévoles pour aider, d’autres continuent d’y croire. Mais l’unité du pays, celle que certains d’entre nous ont connu, semble bien s’éloigner. Et notre président qui, au lieu de chercher à pacifier les esprits, jette la moitié de nos compatriotes (ceux qui ont voté pour Marine Le Pen) dans une interview au journal L’Humanité hors du champ de «l’arc républicain».
Au contraire d’un François Mitterrand qui lui avait bien senti le danger en 1988 et fait inscrire sur ses affiches électorales le doux slogan de « France Unie ». Nous en sommes loin désormais, on n’en parle même plus. L’heure est avec Jérôme Fourquet à l’archipellisation de la société.

Et si l’écrivain baroudeur Sylvain Tesson caracole en tête actuellement des ventes avec son livre « Avec les fées », c’est précisément parce qu’il nous fait sortir de ce quotidien sans beaucoup de signification dans un périple à pied et bateau dans le grand large du monde celtique. Page 96, en référence au roi Arthur, on peut lire : « Un roi imaginaire sert à cela; unir les forces trop nombreuses, calmer la méchanceté, rassembler les facettes des géographies pour offrir à l’avenir un vitrail qui porte le nom de l’histoire. »

Robert Lafont


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