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Macron, le libre-échange et les agriculteurs

Witt Jacques/Pool/ABACA

Si le libéralisme n’a pas bonne presse en France, le libre-échange est devenu l’exutoire des politiciens de tous bords, des manifestants de tous poils et de l’opinion publique en générale ; en revanche comment pourrait-on critiquer le Green deal, le pouvoir des fleurs, de « se prendre pour des Dieux », cette volonté de puissance qui en rappelle une autre. Et si le libre-échange assumé était la solution aux crises françaises ? Et si les entrepreneurs agricoles étaient libérés de la doctrine de la foi écologiste qui s’est emparée de l’administration française et européenne, et pouvaient commercer librement en France comme à l’international ?

Comment se fait-il que l’Angleterre ait quitté l’UE grâce au Brexit pour échapper, tant que faire se peut – parce que continuer à commercialiser avec l’UE à un prix –, aux multiples taxations, normes et réglementations émanant du régime de Bruxelles ? Son développement économique se tourne aujourd’hui vers le grand large. Un grand large qui n’est pas uniquement l’Amérique, loin de là, car la Global Britain se tourne résolument vers une politique de libre-échange avec l’Asie du Sud-Est, l’Australie et le Pacifique.

Alors pourquoi les Français rechignent-ils face aux taxations, aux normes et aux réglementations – on l’a vu avec le mouvement des Gilets Jaunes[1] à ses débuts et aujourd’hui avec le mouvement des agriculteurs – sans comprendre qu’il s’agit du résultat de la tendance constructiviste de l’Etat sur le modèle de l’Etat social allemand planificateur (qui remonte à Bismarck) et que dénonçait déjà l’économiste Friedrich Hayek[2] auprès des Britanniques dès la seconde guerre mondiale ? L’idéologie verte crypto-communiste qui a pris le relai en Allemagne a maintenant gagné la planète. Elle est aujourd’hui la mère de toutes les taxes, de toutes les réglementations et de toutes les normes abusives. Cette idéologie invasive vérifie que votre voiture reste dans votre garage, contrôle votre chauffage et vient jusque dans votre salle de bain pour voir si vous privilégiez la douche à la baignoire et en vous enjoignant de pisser sous la douche, ça ne s’invente pas.

Quant à l’Etat français, il est désormais subsumé à la logique d’Empire, et l’Union européenne d’où a disparu toute forme de subsidiarité impose, avec l’assentiment des différents gouvernements, l’organisation d’un marché arrangé d’en haut – prenons le faux marché de l’énergie qui en est le pire exemple – au lieu de permettre, en fonction du seul critère qui soit : la vérité des prix, l’expansion d’un marché dont l’ordre est spontané et ouvert dans la mesure du possible. Ce qui est curieux c’est que les mêmes qui à gauche refusent les frontières pour garantir la sécurité et la liberté des hommes dans leur pays s’opposent en revanche à la logique du libre-échange.

Ce n’est pas une France autarcique imaginée par les écologistes et Marine Le Pen que doivent nourrir nos agriculteurs mais le monde entier ou du moins le segment du marché mondial qui a les moyens de se payer la qualité française brute ou transformée, comme à Hong-Kong, Shenzhen, Singapour, Shanghai, Tokyo, Sydney, Los Angeles, New-York ou Londres. Et pour ce faire ils doivent retrouver une totale liberté d’action.

Le concept de ‘Maladie X’, autant dire de maladie imaginaire

L’Union européenne n’encourage pas le libre-échange mais construit le laboratoire de la centralisation et de la planification qui a vocation à être le prodrome du pouvoir centraliste planétaire. C’est le rêve éveillé du globaliste Soros (le fils a pris la relève), de Klaus Schwab le grand prêtre du Forum économique mondial de Davos qui parle de Great Reset, des écologistes qui imposent taxes (taxe carbone aux frontières de l’UE), réglementation et restrictions à grand coup d’idéologie climatique apocalyptique globaliste contre laquelle les agriculteurs hollandais ou allemands se rebiffent aussi ; mais c’est la santé, la dimension sanitaire qui a pris le dessus avec la grand-peur de l’épisode de la covid-19. La fameuse heuristique de la peur (Hans Jonas[3]) fonctionne mieux sur le plan sanitaire que climatique. Alors ils s’enhardissent. Un expert (vous savez ce que pense Hayek[4] des experts) a déclaré dans une réunion annexe d’un groupe d’experts à Davos que bien que la ‘Maladie X’ puisse ressembler à un film de science-fiction en fait un scary movie, il s’agit d’une chose à laquelle nous devons tous nous préparer.

‘Maladie X’, nom que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a donné à un « futur agent pathogène inconnu susceptible de déclencher une grave épidémie mondiale ». Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a donc annoncé à Davos : « il y a des choses inconnues, qui peuvent arriver, et tout ce qui arrive est une question de quand, et non de si ».

Le concept de ‘Maladie X’, autant dire de maladie imaginaire a été discuté pour la première fois en 2017. Ils attendaient leur heure. L’agence des Nations unies a ajouté cette maladie imaginaire et forcément inexistante à une liste de maladies prioritaires nécessitant une accélération de la recherche et du développement en raison de leur potentiel à provoquer une urgence de santé publique, en 2018. On comprend mieux la divine surprise mondiale de l’année 2020.

Pour le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, la covid-19 est la première ‘Maladie X’, c’est-à-dire le premier agent pathogène inconnu depuis que ce terme a été inventé, qui est apparu et a provoqué une pandémie. Ils en avaient rêvé, les Chinois l’ont fait.

Les pays sont en train de négocier un traité international sur les pandémies, dont le résultat devrait être soumis à la 77e Assemblée mondiale de la santé en mai 2024. Le Conseil de l’UE (laboratoire du globalisme en vue du centralisme mondial) a accepté que l’Union entame les négociations pour ce traité en 2022.

L’anticorps Javier Milei réduit les antigènes socialistes présents à Davos

La vraie ‘Maladie X’ est celle des globalistes constructivistes centralisateurs présents à la réunion du Forum économique mondial de Davos 2024. L’anticorps Javier Milei, président libertarien de l’Argentine a réduit les antigènes socialistes toujours présent dans ces sommets du capitalisme comme le diable aime à roder autour du Vatican. Dans notre corps comme dans la vie, les globules blancs aident les lymphocytes B à produire des anticorps contre les antigènes étrangers.

A la différence de notre président Macron que rien n’oblige à coller au constructivisme néolibéral européen et qui pourrait relire Harmonies économique[5] de l’économiste français Frédéric Bastiat qui vient d’être réédité, Javier Milei, le nouveau président argentin qui s’est exprimé à Davos, a mis le feu avec un vrai discours disruptif, révolutionnaire, osons le mot ! au cours duquel l’économiste devenu président expliquait comment, tout au long de l’histoire, le capitalisme s’était avéré supérieur aux autres systèmes.

« N’oublions pas qu’en 1800, a-t-il rappelé, environ 95 % de la population mondiale vivait dans l’extrême pauvreté et que ce chiffre est tombé à 5 % en 2020, avant la pandémie. La conclusion s’impose. Loin d’être la cause de nos problèmes, le capitalisme libre-échangiste en tant que système économique est le seul instrument dont nous disposons pour mettre fin à la faim, à la pauvreté et à l’extrême pauvreté sur notre planète. »[6]

Javier Milei, président économiste de l’Argentine conclut ainsi son discours au sommet de Davos. « C’est pourquoi, en terminant, j’aimerais laisser un message à tous les hommes d’affaires ici présents et à ceux qui ne sont pas ici en personne, mais qui nous suivent du monde entier. Ne vous laissez intimider ni par la caste politique ni par les parasites qui vivent aux crochets de l’État. Ne capitulez pas devant une classe politique qui ne veut que rester au pouvoir et conserver ses privilèges. Vous êtes des bienfaiteurs sociaux, vous êtes des héros, vous êtes les créateurs de la période de prospérité la plus extraordinaire que nous ayons jamais connue. Que personne ne vous dise que votre ambition est immorale. Si vous gagnez de l’argent, c’est parce que vous offrez un meilleur produit à un meilleur prix, contribuant ainsi au bien-être général. »[7]

La réponse socialiste n’est plus la nationalisation des moyens de production comme elle le fut autrefois. Le marché libre est de plus en plus étouffé par l’intervention gouvernementale, la réglementation excessive, la fiscalité et les politiques des banques centrales. La volonté de régulation, et européenne, et mondiale, du marché est non seulement le nouveau socialisme mais surtout représente une nouvelle menace, celle d’un totalitarisme doux parce qu’insidieux, souvenez-vous du confinement, du couvre-feu, du passe-sanitaire comme de la ville du sale quart-d ’heure qui vient vous assigne à votre quartier ou le localisme à votre lopin de terre. La mort sociale étant bien plus efficace que le goulag, aucun Soljenitsyne ne devrait sortir de ce nouvel archipel.

Thierry Martin
Ecrivain, publiciste, entrepreneur, ancien doctorant de l’EHESS Paris, diplômé de l’IFG Paris


[1] Macron, le libéralisme et les gilets jaunes (latribune.fr)

[2] La route de la servitude – broché – Friedrich Hayek – Achat Livre | fnac

[3] Le Principe responsabilité de Hans Jonas – Editions Flammarion

[4] Droit, législation et liberté ; une nouvelle formulation des principes libéraux de justice et d’économie politique (2e édition) – Friedrich August Hayek – Puf – Grand format – Dalloz Librairie PARIS (librairiedalloz.fr)

[5] Harmonies economiques – Frederic Bastiat – Librairie Eyrolles

[6] À Davos, Javier Milei a défendu « La supériorité écrasante du capitalisme » – Contrepoints

[7] À Davos, Javier Milei a défendu « La supériorité écrasante du capitalisme » – Contrepoints


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