Arrêtons de nous compliquer la tâche. Il y a dans notre pays nombre de spécialités ou de produits basiques à simplement développer. Des affaires à monter qui ne nécessitent pas de grands diplômes et qui peuvent conduire à de spectaculaires développements. On peut réussir au flan, on peut aussi le faire avec le flan.
Avec ce gâteau simple de nos boulangeries – pâtisseries à base de crème, d’œufs, de lait et de sucre ; personne n‘a réinventé l‘eau chaude. C‘est pourtant en commercialisant ce produit basique que Benoit Savary et son jeune beau-fils Paul Jaffré sont en train de faire exploser les ventes de leur petite affaire, lancée avec un capital de 40 000 euros. À Chambly, commune de l‘Oise connue pour son club de foot, l‘ancien meilleur jeune boulanger de France en 1994, qui avait pris la suite de la boulangerie familiale sise à Beauvais, à préféré vendre le petit commerce paternel pour mieux se consacrer à l‘essor du flan.
Dans des ateliers flambant neufs, la maison Savary créée en 2019 dépasse déjà les 20 salariés. On s‘arrache les flans en rond de la maison. Il est vrai que Savary ne mégote sur la qualité. Tout passe par les matières premières : lait cru et œufs bio issus de fermes locales de l‘Oise et beurre normand. Une production de 3200 flans par semaine avec des commandes par internet. Un parfait modèle de succès que l’on peut reproduire à l’infini dans notre pays. Comme le font la Pâtisserie des Flandres avec les gaufres, Le Chocolat des Français à Paris, les macarons Deville à Saint-Etienne, les ravioles Saint-Jean dans le Dauphiné, le camembert Champ Secret dans l‘Orne, le jambon de Bayonne Louis Ospital, les pralines Mazet à Montargis, ou les brioches Thomas en Vendée, voire les madeleines Jeannette en Normandie. Les besoins restent infinis.
Pour réussir pas forcément besoin d’inventer la poudre ou le vaccin ARN-messager, on peut aussi chercher à produire et vendre le meilleur de nos spécialités. Bon appétit !
Robert Lafont