Ces manifestants, indépendamment de leurs positions de fond, entravent l’étude, la réflexion et le développement de la société. L’oral de slogans primaires et violents est devenu le substitut de l’écrit, du livre et de la pensée, dans une version actualisée des autodafés.
Il y a là un relent nauséabond de mai 1968 qui a été un désastre pour la France, dont celle-ci subit encore les conséquences. Seuls les maoïstes et autres agitateurs de l’époque en ont tiré profit en se reconvertissant dans de juteux « business » ou viennent-ils faire encore aujourd’hui sans vergogne et ad nauseam la leçon sur les plateaux de télévision.
D’une certaine manière dans les circonstances présentes la cour de l’ENS, est devenue, toutes proportions gardées, une reproduction du Hamas par rapport à la majorité de la population palestinienne de Gaza. Le nihilisme de la pensée et de la culture s’érigent en dictature par rapport à des couches de la société souffrantes aspirant à l’essentiel et au progrès, pulsion fondamentale et permanente de l’humanité. Une nouvelle aristocratie de bien pensants est chez nous le produit du refus des élites républicaines et le vecteur de l’avilissement et finalement d’une forme actualisée de servitude dans un monde recomposé. Ce n’est plus la civilisation occidentale qui est menacée par des multitudes travailleuses et innovantes, mais un suicide programmé venu de ce qui était cessé en être le cœur.
Le wokisme et le Hamas, même combat: du Boulevard Saint-Michel, et non pas du Jourdain, jusqu’à la mer
Patrick PASCAL
Ancien Ambassadeur