Islamisme : cet écrivain algérien qui cherche à nous prévenir

Boualem Sansal (Photo Pierrick Villette/ABACAPRESS.COM)

Il a tout pour savoir de quoi il en retourne. Grand écrivain algérien vivant à Alger, Boualem Sansal, Grand prix du roman de l’Académie française, reste également, à 73 ans, souvent censuré dans son propre pays pour ses positions très critiques vis-à-vis du pouvoir en place.

Le romancier essayiste a ainsi vécu de près les dégâts rampants de cet islamisme conquérant, tel qu’il s’est répandu insidieusement au fil des ans dans son propre pays, l’Algérie, avec tous les dégâts que l’on sait, sans même parler des années noires et de cette terrible guerre du FIS qui ensanglanta la nation avec plus de 100 000 victimes civiles ou militaires.

Boualem Sansal souhaite éviter qu’une telle dérive ne se poursuive, y compris en France. On n’est pas très loin de Soumission, le roman prémonitoire du romancier Michel Houellebecq. Dans Le Figaro magazine, l’écrivain met les points sur les i. Et d’abord ce premier avertissement aux accommodements de l’extrême gauche : « Les propos que j’entends aujourd’hui en France me rappellent ceux que nous tenions à Alger lorsque l’islamisme commençait à installer ses bases… Nous avions les mêmes sympathies pour eux que les gauchistes en France ont aujourd’hui pour vos islamistes. »

« La question du voile a provoqué autant de débats qu’en France… une loi a même été votée en 1992 interdisant les signes religieux dans l’espace public, le voile, l’abaya, la calotte. Trop tard, ils avaient conquis le pays… Après avoir voilé les filles, ils ont voilé les villes et les villages gagnés aux élections. Le gouvernement ne s’était pas posé la question de l’application de sa loi qui, de fait, a été frappée de nullité… »

Au moins, et contrairement à nos amis algériens, on ne pourra pas dire que nous ne savions pas !

Henry Marin

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