Par Gilles-William Goldnadel, avocat
Tribune. Je vis bien mal la manière dont la presse rend compte de manière partisane de l’affaire du JDD. Et ce à plusieurs niveaux. Je mettrai de côté mes états d’âme personnels. J’ai pour Geoffroy Lejeune estime et amitié, mais là n’est pas le sujet. Le sujet, essentiel et objectif, vient du fait que le tropisme de gauche de la presse française apparaît au grand jour au moment même où l’opinion française – et européenne – montre à l’égard de cette gauche, notamment médiatique, une défiance particulière. Son immigrationnisme islamo-gauchiste comme ses faiblesses pour le wokisme (qui n’existent tous deux évidemment pas…) n’y sont pas pour rien.
Il n’est pas un jour où la presse de gauche ne consacre au moins un article à la subjectivité assumée à l’affaire du JDD. Le syndicalisme journalistique ne cache pas son tropisme idéologique. Libération et Le Monde, tous deux désormais d’extrême-gauche, ne cachent pas leurs jeux. A la limite, ceci est de bonne guerre idéologique.
Mais le sommet de mon malaise et, je ne veux le dissimuler, de mon ire, trouve sa raison dans l’attitude de l’audiovisuel de service public en général et de France Inter en particulier qui ne cachent même pas leur hostilité à Geoffroy Lejeune. Plusieurs arguties sont utilisées. La première serait que sous sa direction, Valeurs Actuelles aurait été condamné pour injure raciale envers Danielle Obono (G.Lejeune ayant été relaxé).
Je porte à la réflexion des donneurs de leçons qu’en tant qu’avocat de la Licra, j’ai fait condamner Libération et Serge July son directeur au même délit. Dans des circonstances autrement plus graves puisqu’il s’agissait d’un appel aux meurtres de Juifs, dix jours seulement avant le massacre de la rue des Rosiers !
Je ne sache pas qu’une telle condamnation ait rejailli éternellement et sur le journal et sur son directeur pourtant lui condamné… La seconde argutie utilisée ad nauseam par France Inter a le don de me faire sortir de mes gongs : Geoffroy Lejeune viendrait de Valeurs Actuelles, paraît-il, « d’extrême-droite ». Son arrivée au JDD serait donc inconvenante. Je rappelle que le JDD est un titre privé.
Il se trouve que l’actuel patron de la matinale d’Inter n’est autre que Nicolas Demorand qui dirigeait Libération qu’on peut situer exactement aux antipodes de Valeurs…. donc à l’extrême-gauche! Il se trouve surtout que France Inter fait partie de notre audiovisuel public financé par nos impôts et donc spécialement astreint par son cahier des charges à une obligation toute théorique de neutralité quand on l’écoute comme je le fais.
Par conséquent, que cette station publique s’émeuve publiquement pour la raison précitée de la situation du JDD privé relève littéralement de l’obscénité.
On voit donc bien comment, de manière totalement décomplexée, la gauche médiatique en majesté défend son pré carré. Au peuple français de refuser fermement de continuer de se faire abuser. Dans ce cadre particulier, un dernier avertissement : un acteur non négligeable de ce pouvoir jaloux de son pouvoir abusif s’appelle Christophe Deloire.
Autrefois journaliste respectable de conviction, il a sombré dans l’idéologiquement fort correct depuis qu’il préside l’association Reporters Sans Frontières très soutenue par l’audiovisuel public et les syndicats. Il manifeste avec agressivité contre Vincent Bolloré et son groupe une antipathie non dissimulée.
C’est cette personnalité sans nuances que le pouvoir a choisi pour présider à la rentrée les fameux États Généraux de la Presse dont l’organigramme compte des anciens membres de Libération et de la presse convenue. Quand au surplus, l’on sait que l’ineffable ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a fait montre d’une hostilité toute particulière contre C News tandis qu’elle conservait un silence coupable sur les journalistes arabophones nazis de la chaîne de service public France 24, toutes les inquiétudes sont non seulement autorisées mais préconisées.
Vous ai-je dit que j’étais révolté ?
Gilles-William Goldnadel
