Beaucoup d‘entre eux ne sont pas la plupart du temps confrontés dans leur vie à la concurrence ou à la nécessité de trouver des clients. Rémunérés par l’État, ils sont souvent assurés de leurs revenus en fin de mois contrairement aux autres, aux agriculteurs, entrepreneurs, artisans, professions libérales ou commerçants qu’ils pointent du doigt avec tant de légèreté. Résultat sous leur influence et leur activisme, notre pays a cru bon de multiplier ces 40 dernières années les freins, les normes et les recours en matière d‘essor économique.
C’est d‘autant plus délétère que de telles mesures sont prises en s‘appuyant sur une administration autant zélée que pléthorique. Les fonctionnaires : c’est bien connu, cela fonctionne. Et c‘est tout à l’honneur de notre fonction publique. Sauf que cela conduit inévitablement notre pays, depuis 40 ans, à multiplier les coups de boutoir sur notre appareil de production : fiscalité, charges, réglementations de toute sorte face à une concurrence internationale largement renforcée. Autant de phénomènes entraînant désindustrialisation, perte du nombre d’agriculteurs, de commerçants, d’ouvriers, d’artisans, de PME, et d’actifs en général!
À la fin, il faudra arriver à se demander qui paye qui. Nous y sommes et cette crise des agriculteurs nous le rappelle en pleine lumière! Notre nouveau Premier Ministre, Gabriel Attal, a une chance historique : prendre date pour redonner la priorité aux producteurs dans notre pays par rapport aux administratifs et aux règlements. Qu‘il la saisisse cette chance. Même et surtout si quelques-uns, y compris dans la majorité présidentielle, s‘y opposent. Et surtout, qu‘il prenne le pays à témoin, la valeur n’attendant pas le nombre des années. Il peut marquer un grand coup, quitte à démissionner de sa charge si les blocages perdurent ! La trace serait indélébile.
Robert Lafont