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Si les hommes se frayent un mauvais chemin ces derniers temps. Guerres, terrorisme, crises climatiques, immigrations sauvages… Après l’épidémie de Covid, on croyait pouvoir passer à une ère plus radieuse de l’humanité. Nos contemporains avaient retrouvé un certain goût de vivre en prenant plus de temps. Que nenni ! Tout cela a plutôt contribué à déstabiliser les esprits.
Et comme vous le savez, rien n’est plus contagieux que la confusion mentale. Observez à la mairie de Paris, on en arrive même à vouloir protéger les rats. Sans parler du wokisme qui fait son travail de sape : à ce sujet, Anne Hidalgo n’a toujours pas fait remettre en place la statue déplacée de Voltaire. Ce qui avait beaucoup choqué Hélène Carrère d’Encausse, et pas seulement elle.
Inversion des valeurs
Face au trouble des esprits, où les médias ne sont pas en reste et où, comme le dirait mon ami Cyril Viguier, de TV5Monde, on a parfois l’impression que : « Plus c’est con, plus c’est médiatisé ! » N’est-ce pas Sandrine Rousseau ? Ne sommes-nous pas irrémédiablement entrés dans l’ère de « l’inversion des valeurs » comme me l’avait dit un jour l’écrivain Jean-Edern Hallier, de son appartement rustique avec poutres près de la Place des Vosges.
Écoutons aussi les sages paroles du professeur à l’université d’Iéna, l’Allemand Hartmut Rosa dans Le Figaro (19/11/2023) : « Il faut être prêt à être transformé par quelqu’un d’autre, et ce n’est pas seulement mon individualité qui compte« . Revenons à cette citation de Salomon : « Donne-moi un cœur qui écoute. »
Entrer en relation avec le monde
Cette capacité à être ouvert à l’appel de quelque chose qui échappe à notre contrôle et qui nous transforme, nous en avons besoin pour la démocratie. Nous devons être des citoyens qui peuvent être appelés, qui sont à l’écoute. Avoir cette capacité à s’arrêter et à être ouvert à ce qui va vers nous…
Lorsque vous rentrez dans une cathédrale, vous sentez que votre façon d’être dans l’espace est différente de celle que vous adoptez au supermarché ou au bureau. C’est littéralement une autre façon d’entrer en relation avec le monde. « L’idée de la grâce, par exemple, c’est d’être touché par quelque chose que je ne vois pas, que je n’entends pas, que je ne contrôle pas. Il s’agit d’être ouvert à ce contact, d’être transformé et d’y répondre.«
Entreprise à mission
Que chacun soit capable d’un peu de transcendance. Cela ne peut faire que du bien. Lire les magazines « Philosophie magazine » ou « Question de Philo » n’est pas superflu pour un businessman en quête de sens. Un chef d’entreprise, qui a traversé de gros problèmes personnels, me disait récemment : « Quand je me lève le matin, je réfléchis aux 2 ou 3 actions pour la journée qui peuvent faire du bien. » Les entrepreneurs ne sont pas des saints, loin s’en faut. Une chose est sûre en revanche : leur business sera d’autant plus durable et légitime s’il s’appuie aussi sur une démarche émancipatrice plus large. On appelle cela entreprise à mission.
Plus prosaïquement, un bon boulanger dans un village participe de cet état d’esprit, les laboratoires Lehning avec ses produits homéopathiques à base de plantes aussi à leur manière. Ce sont des entrepreneurs de cœur. Récemment, des entrepreneurs ont créé « Bureaux du cœur » pour mettre à disposition des bureaux pour loger les sans-abris durant la nuit. Il n’y a pas de petites actions.
Robert Lafont
