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Sport : la France doit en finir avec sa culture de l’échec

Photo Victor Joly/ABACAPRESS.COM

Par Maitre Francis Dominguez

Le mois de juin est propice à tous les anniversaires. Pour Roland-Garros, un des porte-drapeaux en personne de la « culture de l’échec » a chanté (que faire d’autre ?). La rengaine revient tous les ans en gros titres, même sur nos journaux et en particulier sur L’Équipe ou le journal Le Sport. Victoire de Yannick Noah au French en 1983 (sic). Je ne sais pas s’ils savent compter, mais cela fait 40 ans (que voulez-vous, on vit du passé et il en va de même pour tout le reste…). Ceci dit, tant qu’à faire, pourquoi ne célébrer que ces deux exploits sportifs… ?

En football, le PSG ne gagnera sans doute jamais la Ligue des Champions, tellement il reste collé aux huitièmes de finale. Comment le dire ? Il n’y a pas de culture de foot dans notre pays, sauf à Marseille ou Lens. Mais a-t-on une culture sportive en général ? À en douter, il n’y a qu’à constater que seul un journal quotidien dédié existe, alors que dans n’importe quelle autre ville européenne (pour ne parler que de nous), il y en a 3, 4, voire plus, et ils se vendent par centaines de milliers d’exemplaires, contrairement au seul existant chez nous (et pourtant étant le seul il pourrait…).

Valoriser les vrais champions

Aujourd’hui, on ne connaît plus les noms de nos sportifs, qu’ils soient hommes ou femmes. Les Jeux Olympiques d’Atlanta de 1996 (il y a 27 ans, on se rapproche) où Marie-José Pérec a fait son doublet – 200 et 400 mètres – je pense qu’elle mériterait qu’on la fête aussi, voire présidentiellement. Vous savez, celui qui descend sur la pelouse soutenir (le pauvre) un joueur de foot en pleurs… Puis, plus près encore, il y a 24 ans, en 1999, le rugby français (celui qui sert de consolation pour tous les autres, il ne va pas mieux), c’était son plus grand match. Allez, un effort, encore plus près, en 2006, soit il y a 17 ans « seulement », Laure Manaudou battait le record du monde de 400 mètres nage libre. Pourquoi on ne la fête pas ? Alors que les grands-pères fêtent les internationaux de tennis tous les ans…

Rapprochons-nous encore, et celui de (pour rester dans l’eau) 2009, seulement 14 ans en arrière, le record du monde du 100 mètres nage libre d’Alain Bernard, pourquoi on ne le fête pas ? On serait moins « relou », 14 ans cela pourrait me semble-t-il mieux passer même si… ? La question à se poser est : que va-t-on faire de l’athlétisme alors que se profilent les Jeux de Paris en 2024 ? Seront-ils la cerise sur le gâteau de la honte ? Pourquoi les Français n’aiment pas courir ? Ils n’aiment pas avoir mal, ils aiment le gagner-canapé (et pas qu’en sport…). Alors que nous aurions pu faire des festivités (ce n’est pas encore trop tard, M. le Président) en prenant comme exemple le triplé historique de Christophe Lemaitre aux Championnats d’Europe (que voulez-vous, on ne peut pas être partout, c’est déjà [la culture de l’échec] pas mal l’Europe) en 100 mètres, 200 mètres, et en relais 4×100 mètres, cela fait 14 ans. Puis, il y a le handball en 2011, seulement 13 ans, qui dit mieux… ; le basket, il y a 10 ans et toujours en Europe. Mais il ne faut pas se décourager, il faut tenir bon – comme le disait Pierre de Courbertin (qui aurait mieux fait de la « fermer » tellement les Français ont pris ces mots comme « argent comptant »). L’essentiel, c’est de participer.

Maitre Francis Dominguez


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