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Immigration, économie, endettement : de quoi la France est-elle malade ?

Entreprendre - Immigration, économie, endettement : de quoi la France est-elle malade ?

Par Claude Reichman

Tribune. La France a toutes les peines du monde à se faire une place digne d’elle dans le monde moderne. Elle préfère ressasser son passé et se quereller à son sujet. Comme si on allait le refaire !

Pourtant les décisions à prendre ne souffrent pas de retard. Le monde contemporain va vite et on perd sa place très rapidement. Nul ne sait d’ailleurs si le retard pris est rattrapable tant les situations se dégradent profondément quand on ne les maîtrise pas.

Sur l’immigration qui, par son ampleur, a transformé la population française, personne de raisonnable ne devrait s’insurger contre la nécessité de la restreindre. Les actions à mener ne sont pas d’une grande complexité. Il faut reprendre le contrôle de nos frontières, comme le permettent d’ailleurs les clauses de sauvegarde de Schengen, et mettre un terme à l’Etat providence pour tous, qui est une folie dans un monde où les aspirants à l’immigration se comptent par milliards.

Sur l’économie, il faut s’attaquer aux causes de déficit de l’Etat, qui connaissent une augmentation alarmante avec les mesures de soutien dues à l’épidémie de covid, et qui tiennent pour l’essentiel à la hausse constante des dépenses publiques. Elles ont augmenté de 10 points en pourcentage de PIB entre 1980 et 2020, passant de 46 % à 56 %,  tandis qu’elles régressaient en proportion inverse en Allemagne, passant de 54,9 % à 44,5 %. Dans le même temps la population employée dans le secteur public est passée de 18 % à 31%, et celle qui travaille dans le secteur concurrentiel a chuté de 47,5 % à 35 % !  
Dit plus simplement, les Allemands gagnent de l’argent, et nous on en dépense. Cela ne peut pas durer toujours !          

Quant aux dépenses sociales, à l’abri d’un monopole illégal et qui permet toutes les dérives, elles atteignent 814 milliards, soit les deux tiers des dépenses publiques.

Trop de fonctionnaires, pas assez de concurrence, bref trop d’Etat, on sait de quoi la France est malade. On demande médecin d’urgence.

Mais si nous avons d’excellents médecins, capables de grandes performances si on les laisse faire et que l’Etat ne prétend pas dicter leur conduite, nous n’avons pas de médecins de l’économie, à l’exception de quelques intellectuels libéraux vivant à l’université et qui ne voient jamais de malades, et d’une armée de politiciens plus ignorants et démagogues les uns que les autres et auprès de qui les médecins de Molière paraissent des prodiges de compétence.

Qui est responsable de ce désastre ? Le débat public. Loin d’apporter quelque lumière aux citoyens, il les embrouille en ne donnant la parole qu’à une petite cohorte de débateurs professionnels aussi incompétents que suffisants. Pas de quoi faire la moindre réforme !

En fait, c’est le pouvoir politique qui sélectionne les participants du débat public en exerçant une pression permanente sur les propriétaires des médias. Pour être tranquilles et continuer à faire paisiblement leurs affaires, ceux-ci donnent au pouvoir les têtes qu’il réclame et introduit celles qui ont ses faveurs.

On a cru que les réseaux sociaux supplanteraient les médias mainstream, mais il n’en a finalement rien été, car ils ont été colonisés par des contributeurs de plus en plus médiocres qui les ont complètement démonétisés, à quelques rares exceptions près.

Tout est-il donc perdu ? Evidemment pas, car la nature humaine sait faire preuve « d’infinie ressource et sagacité », comme le disait Kipling. Il suffit de savoir attendre, tout en suscitant autour de soi des vocations. Et en prenant des initiatives qui, même si elles semblent vouées à l’échec, finissent par provoquer ici ou là un déclic salvateur. C’est en somme la théorie de l’aile de papillon.

Mais il y a une autre théorie dont je suis le modeste auteur et que j’ai dénommée l’effet Schabowski, du nom de Günter Schabowski, apparatchik de l’Allemagne de l’Est qui, pressé de questions par les journalistes couvrant les énormes manifestations d’Allemands de l’Est désireux de se rendre à l’Ouest, indiqua que son gouvernement allait le permettre et, comme on lui demandait quand, déclara « autant que je sache immédiatement ». Ce qu’on ne l’avait évidemment pas autorisé à dire et qui provoqua la ruée des Berlinois vers le Mur, ce qui allait entraîner sa chute et celle du régime.

Schabowsi était si ébranlé par les manifestations populaires qu’il avait intégré la défaite de son camp et en précipita la survenue. Ce qui fut pour lui une sorte de soulagement.

Nous allons vivre en France des évènements de grande ampleur, étant donné celle des problèmes. Il y aura un Schabowski, soyons-en sûrs. Nous l’attendons avec impatience !

Claude Reichman

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      


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