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Qui profiterait d’une guerre en Europe ?

La guerre, « cela rapporte un max », elle est la source de bien des profits. Après la seconde guerre mondiale, « à la Libération », comme on disait, il y avait toujours dans les grandes villes de France un quartier résidentiel que la population qualifiait de « quartier des profiteurs ». La guerre ouvre des appétits insatiables, mais aussi très hypocrites.

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La chronique économique hebdomadaire de Bernard Chaussegros

Sous couvert de discours humanistes et compatissants, elle cache des desseins bien souvent inavouables. Une « solution finale » a une situation économique et sociologique dont on ne verra jamais « le retournement ». La noirceur de l’âme humaine dans toute sa dimension, l’histoire peut s’écrire, mais à priori, elle ne laisse pas de trace indélébile dans la tête des hommes. Sous des dehors de bienpensance, elle cache des interactions aux ressorts cachés et bien souvent inavouables.
La guerre, elle peut aussi aider, sans doute, les dirigeants politiques et économiques à trouver des solutions aux nombreuses difficultés accumulées durant les décennies précédentes et qu’ils ne savent pas résoudre.

Mais en triste contrepartie, la guerre ruine ceux qui ne possèdent déjà pas grand-chose. Pour les petits et les sans grade, la guerre ne peut que susciter la baisse de leur pouvoir d’achat. Et si les capitalistes sont obsédés par la recherche incessante des moyens de s’enrichir ; ils font peu de cas de la misère dans laquelle ils vont plonger les ménages qui perdent travail et revenus, qui perdent leurs maisons et voient disparaître leurs proches, soldats qui combattent ou civils victimes des bombardements ! Mais, même après que les combats se soient achevés, on sait que la course aux profits n’est pas terminées.

Entre les deux guerres du XXe siècle, les problèmes sans solutions se sont accumulés en seulement deux décennies et se sont stratifiées sur une crise monétaire et financière d’ampleur mondiale. 80 années se sont écoulées dans une fausse stabilité qui semblait avoir construit un pays de paix et de sérénité, une Europe unie dans un combat contre les excès et les égoïsmes, contre les conflits et les révoltes, contre le laxisme comme contre le fascisme, et il n’en est rien.
Les erreurs se sont multipliées et la volonté de maximiser les profits au bénéfice de quelques-uns et au préjudice de la grande masse de ceux que l’on appelait autrefois les « Gueux ». La Guerre ne pourra qu’accentuer le décalage entre les riches devenus trop riches et les pauvres devenus miséreux. Et la question se pose : À qui profite le crime ?

Notre France, comme notre Europe sont globalement en perdition, économiquement, politiquement, dans ses valeurs philosophiques, spirituelles et démocratiques, et les États sont en recherche d’un nouvel élan. Et c’est réalité, elle s’amplifie du fait des nombreuses erreurs stratégie et d’action, mais surtout du fait de l’absence d’une vision « spirituelle », au sens où le prédisait André Malraux au siècle dernier.
« Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas » Cette phrase traduit l’idée d’un espoir prophétique et visionnaire, né d’une certitude. Il est très rare qu’une civilisation ne se fonde pas sur des valeurs spirituelles. Mais reste à savoir de quelle spiritualité il s’agit, religion, philosophie, quête de sens ou d’éternité ?

La guerre, cela sert à masquer les incompétences. La guerre peut donc aider les gouvernements incohérents, c’est en tous cas ce que l’on peut imaginer quand on fait un constat lucide de la situation ! Oui, la guerre, par son besoin de paix et les grands espoirs qu’elle fait naître, pourrait permettre de faire table rase des problèmes anciens supportés depuis si longtemps ! Mais finalement, il n’en est rien ! On peut espérer, attendre un sursaut des décideurs, mis rien ne vient. Quelques décisions politiques laissent croire à des lendemains qui chantent, mais c’est pour mieux endormir le peuple qui n’est là que pour subir. Dois-je rappeler que la démocratie, c’est la forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple.

 Les élus sont donc là pour porter les aspirations du peuple, c’est-à-dire le besoin nécessaire à une vie sereine et juste de cette multitude de gens sans pouvoir que sont les citoyens. Mais ce n’est pas ce qui se passe dans la réalité ! Car les élus, de quelque nature qu’ils soient, n’entendent pas protéger les droits collectifs d’un peuple avec lequel ils ont un « contrat social », mais s’intéressent avant tout à des droits individuels et privés !

La guerre cela sert à faire oublier les sempiternelles promesses. La guerre comme solution à tous les maux, comme en appellent de leurs vœux certains en manque d’imagination et qui voudraient y trouver la clef du « paradis » (sic)sans en payer le prix « de leur poche ». Et c’est d’autant plus pratique de s’y résoudre, parce qu’en général ce ne sont pas les profiteurs qui en sont les payeurs ! Depuis la fin des 30 Glorieuses, notre pays n’a pas cessé de plonger dans les excès d’une dictature des lobbies économiques que l’on appelle des autocrates. « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient », dit le bon sens populaire. Et d’ailleurs, comment est-il possible de décoder les actions d’un État qui est incapable de définir une véritable stratégie de politique économique, comme celle que définissait autrefois le Commissariat au Plan.

Il est impossible d’y voir clair dans la gestion opaque et dans la stratégie obscure de nos « élites », dans le rôle du Parlement qui n’a que le pouvoir de voter ce qu’on lui impose de voter, et dans les actions des services de l’État qui sont chargés de mettre en « musique » une partition sans notes. Il manque un souffle et on ne semble pas en mesure de le trouver.

Les problèmes que l’on aimerait camoufler ou voir disparaître sont trop nombreux pour les citer tous, mais on peut à tout le moins évoquer la perte de référence fondamentale de la valeur « travail » et donc la difficulté de financement des retraites en l’absence de réelles ressources, de la question du plein emploi tant attendu, alors que l’on s’interroge sur les raisons de l’immigration acceptée, le calcul des droits au chômage, ou encore la manipulation des esprits à l’approche des élections et le rôle de l’Europe dans un monde en déliquescence. « Comment redresser le bateau ivre quand on le conduit les yeux bandés dans la tempête ».

Une faillite des gestionnaires

Avant même que la guerre vienne troubler la paix européenne, le budget de la France était-il particulièrement mal géré ? Nous passions pour avoir un État à la gestion drastique, disposant d’une administration bien formée aux règles centralisées et jacobines héritées de notre histoire. Sans parler des réformes voulues en 1958 par le général de Gaulle et les politiques monétaires strictes mises en place par les ministres des Finances de l’époque !

Aujourd’hui, on nous manipule, d’année et année, en nous affirmant que l’État doit réduire les dépenses publiques et en nous laissant croire que ce sont les « fonctionnaires » qui coûtent trop cher à l’État. Trop facilement désignés comme ceux qu’il faut abattre, ils représentent la rigueur juridique du pays mais ceux sont des « coupables tout désignés »..trop facile..

Or, depuis 50 ans, et cela nous a été confirmé lors d’un 20 H sur TF1, l’État français est en déficit, quel que soit « l’Entrepreneur » qui se trouve à la barre. Un pays surendetté ! En 2012, la dette publique s’établissait à 1.832,6 Md€ ce qui correspondait à 91 % du PIB. En 2023, pour 68 millions d’habitants, la dette française s’établit désormais à 3.088,2 Md€ et à 111 % du PIB, ce qui correspond à une augmentation de plus de 50 % en une décennie ! On ne peut que s’inquiéter de cette dérive continuelle que nos dirigeants ne savent pas juguler, surtout quand on sait que la dette publique de l’Allemagne, pour 94 millions d’habitants, s’élève à 2.406,6 milliards d’euros en 2023 avec un ratio d’endettement de 67 % de son PIB.

Comment ne pas imaginer qu’une guerre peut être espérée par certains parce qu’elle pourrait être LA solution pour faire disparaître LA dette ! Car, que font vraiment nos « penseurs » pour réduire la dette et redonner du pouvoir d’achat aux ménages ? Vont-ils chercher des mesures destinées à diminuer la pression fiscale ?à favoriser la création de valeur ?

 Non ! Ils inventent une nouvelle taxe « lapin », censée aider à diminuer le déficit du budget de la sécurité sociale. C’est ainsi, belle novation, que les patients qui n’honorent pas leurs rendez-vous médicaux devront payer une amende de 5 euros. On chiffre le gain, pour 20 millions de rendez-vous perdus, à environ 100 millions d’euros… à condition que le système fonctionne et que les patients ne disposent pas de bonnes raisons pour justifier leur absence !

Alors, que penser de mesurettes permettant de « gagner » 100 millions par an, alors que la dette publique s’élève désormais à 3.100 milliards d’euros, ce qui correspond à une augmentation de plus de 50 % en une décennie, ou comme on le prétend, les années qui correspondent aux conséquences du Covid !(il a bon dos)..Bien évidemment, il leur reste la sempiternelle rengaine visant à accabler la fonction publique.

On voudrait nous faire croire que c’est le poids financier des fonctionnaires d’État qui explique la dette. On croit à tort que la formule « dégraisser le mammouth » s’applique, au sens large, aux effectifs de la fonction publique ! Il s’agit d’une interprétation indigne du problème qui se pose. La France a besoin de ses enseignants, de ses soignants, de ses forces de l’ordre et de ses juges, comme le montrent toutes les statistiques en la matière ! La part que représente la fonction publique dans le budget de l’État est, en pourcentage, la même en 2012 qu’en 2024.
Ce n’est donc pas une explication cohérente ! D’autant plus que chaque année, on constate la pénurie d’effectifs dans les écoles, les collèges et les lycées, dans les hôpitaux, dans les brigades de gendarmerie et les commissariats de police ou dans les prisons. La réalité de cette question, c’est que notre administration est sans doute la meilleure dont disposent les pays développés, mais que c’est l’État qui vit au-dessus de ses moyens. Sinon, comment expliquer que depuis 2016, la dette se soit aggravée de plus d’un milliard d’euros.

Il faudrait sans doute, en tout premier lieu, repenser le millefeuille administratif qui, du fait des lois de décentralisation, a démultiplié les couches décisionnelles, a doublé voire triplé le nombre d’élus rémunérés de façon inutile ou excessive pour des « missions » sans plus-value collective, ou a mis en place des circuits de financement incontrôlables et donc incontrôlés. La logique républicaine appellerait donc une réforme profonde de la fonction publique territoriale et des assemblées locales multiples et redondantes, mais outrageusement coûteuses, régions, départements, cantons, communes et communautés de communes ou d’agglo, etc. (sans doute le coût de la paix sociale..mais à quel prix et pour quel résultat ?)

Il est évident qu’il faut réformer le fonctionnement de l’administration d’État, mais ce n’est certes pas sur le nombre des fonctionnaires d’État qu’il faut faire tomber le couperet. C’est plutôt sur les multiples réformes qui accablent désormais les ministères, sur les charges inutiles, les dépenses inconséquentes et les gabegies que cela entraîne qu’il faut entreprendre un grand nettoyage ! À titre d’exemple, ce ne sont pas les fonctionnaires du Ministère des Finances qu’il faut critiquer quand le gouvernement et le parlement complexifient les règles fiscales pour permettre à quelques privilégiés de contourner l’impôt ou de faire de l’optimisation fiscale !

La fraude fiscale, parce qu’elle est cachée, est par nature, difficile à évaluer mais se monterait à près de 27 milliards d’euros par an, autre chose que la taxe « lapin » ! De quoi aider à ramener progressivement la dette publique vers des normes plus acceptables. Surtout si on décide aussi de réformer les règles de l’optimisation fiscale. Et pourquoi donc avoir supprimé l’impôt de solidarité sur la fortune, ou de l’avoir récemment limité à une imposition sur la fortune immobilière, en omettant de taxer les liquidités, les actions et placements financiers, les meubles, les véhicules, les chevaux de course, les bijoux et les métaux précieux ainsi que les yachts ou les objets d’art ?
Ne soyons néanmoins pas novices. Gardons chez nous les potentiels « gros contribuables », qu’ils créent de l’emploi, qu’ils consomment « localement », ils reverseront bien plus d’impôts indirectement que le « cadeau fiscal » qui leur a été fait en supprimant l’ISF. Non, n’inventons plus d’impôts pour les Français, nous sommes déjà les champions d’Europe de la fiscalité. L’enjeu n’est vraiment pas là !

L’impact économique de la guerre sur le pouvoir d’achat

En fin de compte, ne restent pour assumer la charge des dépenses publiques au titre de l’impôt, que les citoyens contribuables de base, qui déclarent tout et n’échappent pas au poids des prélèvements fiscaux. Oui, ce sont eux qui supportent le poids de la dette ! Leur pouvoir d’achat s’en ressent et son équilibre est largement remis en cause dans le cadre d’une guerre, qu’elle se déroule dans notre pays ou dans une quelconque partie du monde et/ou que le conflit peut avoir un impact sur l’existence et le devenir de notre société humaine.

La relation entre la guerre et les structures économiques est complexe et multifacette, et elle a depuis des décennies été étudiée par les chercheurs et les historiens. En premier lieu, les guerres ont un impact significatif sur l’économie d’un pays, notamment en cas de destruction des infrastructures, de perturbation des activités commerciales, de réaffectation des ressources vers l’effort de guerre et surtout du fait de l’endettement important qui résulte du financement des opérations militaires. Un poids financier qui frappe les contribuables de façon déséquilibrée et injuste !

L’histoire montre que les périodes de guerre sont souvent associées à des avancées significatives dans les technologies et les processus industriels,toutes les grandes avancées technologiques, nous les devons à l’industrie militaire (GPS, internet, etc )et que c’est une des raisons pour lesquelles la France qui est un petit pays reste une puissance industrielle innovante. . Les nations en guerre mobilisent alors leurs industries pour produire des armes et des fournitures militaires, ce qui stimule souvent l’innovation et la productivité de certains secteurs.

La guerre provoque également une transformation structurelle de l’économie, car les gouvernements interviennent de manière prégnante dans la régulation et la planification économique pendant les conflits. Par conséquent, quand les ressources sont réaffectées vers les besoins militaires, ce n’est pas sans conséquence sur les autres secteurs de l’économie. La main-d’œuvre mobilisée dans les forces armées ou dans les industries de guerre, manquera dans des secteurs non directement concernés par le conflit. La guerre en Ukraine démontre, dans ce pays, à quel point il faut mobiliser de plus en plus de combattants pour le front, alors que de nombreux secteurs économiques font appel aux femmes pour des travaux habituellement dévolus aux hommes. La guerre de 1914-1918 nous a donné les mêmes exemples, en France comme en Europe, notamment pour les travaux des champs dans les campagnes ou pour la fabrication des obus destinés au front.

À long terme, les guerres laissent des séquelles économiques. Les pays s’endettent plus, les infrastructures sont détruites, et la confiance des investisseurs ébranlée. Toutefois, la reconstruction du pays sera attendue, et même si elle prendra des décennies, elle pourra permettre de ne faire qu’un de toute la dette et de la faire englober dans l’effort de guerre, quitte à en obtenir l’annulation ou à en faire supporter le poids par les vaincus ! Ce sera, en tous cas, l’occasion de lancer des investissements nouveaux et massifs dans l’économie, et d’en tirer profit, but ultime des capitalistes !

La guerre et les structures économiques sont étroitement liées. Les conflits armés ont des impacts durables sur les économies nationales et mondiales, des coûts et des risques bien-sûr, mais aussi des avantages financiers. Cela permet parfois d’élaborer des politiques visant à promouvoir la paix et la stabilité économique. Parallèlement, la guerre contribue à la dépréciation de la monnaie. Cette relation est un phénomène complexe qui dépend du contexte économique, politique et historique spécifique de chaque pays. En tout état de cause, pendant les conflits, les gouvernements ont besoin de dépenser davantage pour financer les opérations militaires, acquérir de l’armement, payer les salaires des soldats, augmentation qui induira une offre accrue de monnaie sur les marchés, de nature à entraîner une dépréciation de sa valeur.

Les gouvernements, en période de guerre, ont recours à l’emprunt pour financer leurs dépenses militaires, voire à la « confiscation des « bas de laine » comme le livret A, le « petit épargnant » appréciera…

L’émission d’obligations ou d’autres formes de dette publique augmente la masse monétaire en circulation et conduit à la dépréciation des devises. Les conflits armés créent de l’incertitude, ce qui génère une perte de confiance des investisseurs et des marchés financiers dans la stabilité de la monnaie, perte de confiance qui fait fuir les capitaux étrangers et contribue d’autant plus à la dépréciation monétaire.

Les guerres font peser un poids extrême sur les réserves de change. Les coûts liés aux importations ont alors tendance à augmenter en raison de l’instabilité économique et de la perturbation des routes commerciales, tandis que les exportations diminuent en raison des troubles sociaux et des dommages causés aux infrastructures. Cela entraine généralement une réduction des réserves de devises étrangères, autre facteur de dépréciation monétaire. Mais, dans certains cas, ce sont les gouvernements eux-mêmes qui profitent de la guerre pour dévaluer délibérément leur monnaie, avec l’espoir d’atténuer le fardeau de leur dette et dans le but parfois non avoué de rendre leurs exportations plus compétitives sur les marchés mondiaux. Les règles imposées par l’Europe monétaire pourraient être aisément dénoncées. Chacun pour soi, dans ce cas, et adieu la solidarité du vieux continent !

La guerre contribue enfin à la réduction des revenus et du pouvoir d’achat. Elle entraîne souvent la destruction massive des infrastructures et des ressources. Elle engendre de facto la réduction de la production économique et donc des revenus. Avec des industries perturbées, voire détruites, le pays perd des emplois et donc des revenus pour les travailleurs. Dans de telles périodes d’instabilité, les ressources ont vocation à être réaffectées de l’économie civile vers l’effort de guerre. La diminution des investissements dans les secteurs productifs et l’augmentation des dépenses militaires ont un impact fatal et négatif sur le niveau des revenus. Ceci, sans parler de la perte des générations qui partent au front !

Les guerres créent donc de l’inflation et entraine fréquemment une dévaluation monétaire, provoquant alors une réduction du pouvoir d’achat des ménages en diminuant leurs revenus réels. Les coûts de la vie augmentent dans des proportions parfois insupportables, tandis que les salaires et les revenus stagnent ou diminuent. Les gouvernements s’estiment alors légitimes à augmenter les impôts pour financer leurs dépenses militaires, alors que, par ailleurs, la guerre entraîne une diminution des recettes fiscales du fait de la réduction de l’activité économique globale. A-t-on meilleur exemple que l’inflation qui a frappé en Europe les prix des denrées alimentaires depuis le début de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine !

Bien évidemment, cette inflation a permis d’enrichir les intermédiaires, pas les agriculteurs ! C’est ainsi que les sociétés internationales de transport ou les fournisseurs d’énergie ont vu, en 2022 et 2023, leurs profits exploser, ce qui a permis de rétribuer grassement les actionnaires, en grande partie avec de l’argent provenant des caisses publiques !

En conclusion, qui profite de la guerre ?

La liste des acteurs qui tirent profit de la guerre est difficilement exhaustive, mais on peut d’emblée citer les industries de l’armement qui réalisent d’importants bénéfices pendant toute la durée des conflits. Les reportages actuels sur la guerre en Ukraine font largement état des besoins et matériels et en armement, notamment quand on décrit le nombre d’obus qui sont tirés chaque jour dans un camp et dans l’autre.

Viennent ensuite les entreprises qui fournissent les énergies et les ressources naturelles. Il faut citer l’exemple des pétroliers et la valse incompréhensible et surtout inacceptable des prix des carburants, ce qui a toujours un impact notable sur les tarifs des transports à travers le monde, tant pour les matériels de guerre et les fournitures militaires, que pour l’approvisionnement des denrées nécessaires au quotidien des populations.

Il ne faut pas sous-estimer ceux qui œuvrent clandestinement et illégalement à l’économie souterraine, les marchands d’armes clandestins, les réseaux qui facilitent le commerce illégal d’armes et de munitions, mais aussi les trafiquants de drogue qui prolifèrent déjà en temps de paix, mais n’en sont que plus actifs dans le chaos de la guerre pour étendre leurs opérations ou accéder à de nouveaux marchés.

Dans le même esprit d’illégalité et de clandestinité, avec ce surcroit de motivation que leur procure leur volonté de détruire les sociétés humaines et progressistes, il faut compter avec les groupes terroristes qui se glissent dans ce chaos bien utile pour étendre leur influence, obtenir des ressources ou réaliser des gains territoriaux. Aussi curieux que cela puisse paraître, on peut y associer certains gouvernements qui prennent prétexte de la guerre pour consolider leur pouvoir interne, détourner l’attention de leurs problèmes nationaux ou poursuivre des objectifs géopolitiques. C’est d’ailleurs le cas de la Russie qui jouent sur tous les tableaux, géopolitique, cybersécurité, trafics en tous genres et manipulation de l’information.

Les lobbies et certains groupes capitalistiques qui commercialisent les biens de première nécessité profitent largement des périodes de conflits. Dans le cadre de la demande de biens de première nécessité, nourriture, eau et médicaments, ils s’appliquent à augmenter leurs prix, et donc leurs profits, sur « le dos » des ménages. Et ils trouvent une justification pour leurs hausses de prix dans le rappel qu’il seraient aussi « victimes » d’autres hausses de prix dont ils sont en fait le plus souvent co-responsables, énergies, matières premières, transports, voire main d’œuvre, et autres immobilisations.

Les conséquences humaines, sociales et économiques des conflits armés sont toujours dévastatrices pour les populations civiles, et les bénéfices réalisés par certains peuvent être obtenus au prix de grandes souffrances pour d’autres.

Le prix de la guerre n’est jamais équitablement réparti. Les militaires sont bien-sûr directement impliqués dans les combats et font face aux risques de blessures, de traumatismes psychologiques et de mort. Mais ce sont surtout les civils, les Serfs et les Gueux, ou la « chair à Canon », qui sont les plus touchés par les conflits armés. Ils subissent la mort, la leur ou celles de leurs proches, les blessures souvent graves et les crimes commis sur les femmes, les déplacements forcés, les destructions de biens et d’infrastructures, ainsi que toutes les conséquences à long terme que l’on oublie sur leur santé mentale et physique.

Pour des gouvernements responsables et impliqués, les guerres ont un impact significatif sur leur gestion économique, ce qui entraîne des perturbations sur les marchés financiers, une diminution de la croissance économique, une augmentation du chômage ou une hausse des prix des produits de base. Mais on sait que les conflits causeront aussi, pour l’organisation sociétale, des dégâts environnementaux graves, comme la pollution des sols et de l’eau, la déforestation, la destruction des habitats naturels et la contamination par des armes chimiques ou biologiques.

Mais ceux qui en pâtiront le plus sont les générations futures ! Les conséquences à long terme des guerres, telles que les traumatismes psychologiques, les conflits persistants, les tensions ethniques et politiques, ainsi que les risques de propagation des armes et des technologies militaires, les affecteront à coup sûr !

La chute du pouvoir d’achat, en cas de guerre, touchera « les serfs et les gueux », pas les nantis qui, bien au contraire, vont s’enrichir… sans risques !

Bernard Chaussegros


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