Depuis le milieu des années 70, la France baisse dans les sondages, perd ses places, ses atouts, sa notoriété. Comme l’avait annoncé le Président de la République française de l’époque, la France s’est retrouvée au rang de puissance moyenne. Industrie, agriculture, santé, éducation, défense, tout s’est enfoncé dans un trou sans fin, quant à notre diplomatie, elle fut maltraitée, l’est toujours et se trouve désormais noyée dans un monde où elle ne compte plus ou si peu. Le problème : rien, ni personne ne semble en mesure de posséder la volonté de redresser la situation. Pourtant, la France est capable de tout : rappelons : 25 août 1944, à l’Hôtel de Ville de Paris : Paris ! Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé. Mais Paris libéré, par lui-même, libéré par son peuple… Quelques années plus tard, la France était classée 4ème puissance économique du monde. Il avait suffi de conserver la politique ancestrale de la France, de ne pas répondre aux chants des sirènes et qu’une volonté politique dirige la France, rassemblée, vers les sommets.
Que rencontrons-nous aujourd’hui ? Des clans, camps et partis qui se remuent en divisant la France, la fracturant, la diminuant ; ceux qui mugissent encore, le font non pas pour défendre la Patrie, mais pour tuer le concurrent, non pas pour combattre ou promouvoir des idées, des valeurs, non, uniquement pour prendre sa place. Que voulez-vous qu’ils produisent comme arguments ?
D’un seul coup et suite à la sortie de sondages, tous les protagonistes se sont mis à aimer le machin européen, exactement le même que celui qu’ils combattaient il y a quelques années. J’aime l’Europe, je suis attaché à l’euro, il reste juste à modifier quelques traités et la fête sera complète. NON. Faux, Français, attention, pour se faire voir, pour passer dans les journaux, ces gens vous entraînent dans le néant. Terminé avec les nations, un super État fédéral, aux accents germaniques, aux ordres de Berlin sous-traitant de Washington. Nous le démontrons depuis longtemps, l’UE en 2008 présente le même PIB que les USA : 15 800 milliards – UE/USA 2022 – PIB UE 15 800 milliards, celui des USA 25 000 milliards. J’aime l’UE qui, après avoir transféré l’industrie française vers l’Allemagne et les Pays-Bas, transfère l’industrie européenne vers les USA. La France possède encore, sur le papier, quelques atouts. Un siège de membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU, qu’elle va perdre si nous ne formons pas, pour le protéger, le cordon sanitaire dont elle a un besoin impérieux. Sa puissance maritime, liée à ses territoires d’outre-mer.
Nous nous sommes battus pour acquérir et conserver cette place. Malheureusement viennent de l’étranger des actions menées pour, là aussi, appauvrir la France – Nouvelle-Calédonie, l’affaire des sous-marins n’est pas innocente, Mayotte qui freine les entrées massives reproduites chinoises en Afrique, rien n’est innocent – Guyane, Polynésie, nos îles Éparses, sa force de dissuasion nucléaire – attention beaucoup, dont des Français, aimeraient que la France partage cet atout avec l’UE. Sa diplomatie, elle était encore, il y a peu, seconde puissance mondiale. La volonté de détruire est bien au rendez-vous, nos dirigeants actuels veulent jeter nos diplomates dans les poubelles de l’histoire. La France a perdu sa monnaie, c’est-à-dire sa souveraineté : le pouvoir de décider de la route à prendre et à suivre. La France a perdu sa marque : le colbertisme, qui se situait entre protectionnisme outrancier et laissé-fairisme débridé.
Gaullistes de conviction, nous nous sommes toujours opposés au mondialisme. Parce qu’une économie de marché ne peut fonctionner sans un cadre institutionnel, seul
élément lui permettant d’atteindre le meilleur état possible de l’économie et de la société, or, le mondialisme prône au contraire la disparition de tout cadre institutionnel. Notre descente aux enfers date du milieu des années 70, avec une accélération dès les années 90 – années 71, 73 on supprime la référence aux monnaies, sans décider d’en appliquer une autre, on supprime le système des taux de change fixes, pour imposer le flottement généralisé des monnaies et leur pouvoir de circuler librement, accordant ainsi, sans révolution, le pouvoir pris aux États pour le remettre aux marchés financiers. Marchés triés sur le volet – Wall Street, la City, etc., qui a remarqué que la place de Paris avait été effacée de la carte, tout comme sa monnaie ?
Une chose est certaine ; le régime Dollar, qui prévaut depuis 1944, est en phase terminale. Si, à l’époque, il a correspondu à un besoin, il sert aujourd’hui d’allumeur de mèche pour la prochaine bombe qui doit exploser. Le monde change, le NON système monétaire va changer, déjà naissent de ci, de là, des tentatives d’imposer une monnaie nouvelle : les cryptos, les monnaies écolos, monnaie volontaire. En réalité, ses inventeurs changent les noms, pas le rôle de la monnaie, or c’est le système qui doit être modifié. Le rôle de la monnaie : moyen de paiement – réserve de valeur et unité de compte – oui, mais la société se transforme sans cesse et trop souvent la monnaie ne suit pas- c’est aux banques centrales de diriger la manœuvre, d’offrir de l’argent lorsque la nation en a besoin, le détruire lorsque nécessaire – seulement voilà, il faut un étalon, une mesure concrète, ce que nous n’avons plus depuis des décennies ;
Nous avons proposé un étalon composé de 50 produits les plus utilisés, d’imprimer des bons pour alimenter cet étalon, faire accepter les bons par les banques qui fourniront contre eux la monnaie qu’ils représentent. Attention, la société se transforme, la monnaie va se transformer. Pas question de nous laisser dominer par telle ou telle puissance, la France doit s’inscrire dans le débat, offrir le fruit de ses analyses. Elle a beaucoup travaillé le sujet, est pratiquement à la tête de bonnes solutions, à nous de défendre nos idées.
Henri Fouquereau
