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France : une situation plus que préoccupante

Entreprendre - France : une situation plus que préoccupante

Tribune. Des crises à répétition qui n’en finissent plus et contre lesquelles nos pouvoirs, politiques économiques et financiers, ne semblent posséder aucune solution.

Un Monde Occidental en perte de vitesse, les anciens PVD qui prennent le dessus, bouleversement total dont nous n’avons toujours pas mesuré les conséquences.

 La puissance Chine qui reste à l’affût de nos erreurs, et fond sur l’Occident, comme un vautour sur sa proie

Les Etats-Unis arqueboutés sur la défense de leurs privilèges souvent issus des accords de Bretton-Woods en 1944.

Une Union européenne se décomposant dés qu’un problème apparaît. Affaires Russie /Ukraine, entrée de la Croatie dans la zone euro ; l’Ue alors que cela lui est interdit, distribue des chèques en provenance d’un compte dont les fonds proviennent de l’emprunt

France : le premier danger demeure l’atteinte à la démocratie que subissent les Français. Le pouvoir prend seul des décisions, sans demander à qui que ce soit, sauf à des cabinets de conseils américains, qui défendent forcément les intérêts américains

Une affaire grave : un traité signé en catimini, entre notre ministre de la Défense et le secrétaire d’Etat à la guerre américain (novembre 2022) qui range résolument la France sous la bannière étoilée – nous devenons ainsi officiellement le porte-coton du maître américain. Notre industrie d’armement est ainsi condamnée.

Et puis il y a cet endettement monstrueux, issu de la succession de nos déficits budgétaires, mais non seulement, de cette recherche d’une clientèle électorale que l’on tente d’appâter en distribuant des chèques, toujours sur un compte pourtant débiteur.

Absurdité d’une politique de gamin d’école. Pour être bénéfique un endettement doit servir à investir, pas à boucher les trous.

Ensuite, il y a cette sempiternelle promesse de réduire les déficits, comme si cela était possible. 61% du PIB en dépenses On ne peut réduire les déficits en augmentant les règlements et les effectifs publics, ils partent d’un coté et sont multipliés de l’autre ; poids des organisations internationales, des collectivités territoriales et la prolifération des juridictions.

Ce sont les recettes qu’il faut augmenter , c’est à dire, la production. Monsieur Maurice Allais me l’a toujours dit (des fois avec un peu trop de fougue ) DANS TOUS LES DOMAINES OU CELA EST POSSIBLE, UN ETAT, POUR RESTER SOUVERAIN, DOIT PRODUIRE AU MOINS 80% DE CE QU’IL CONSOMME

Malgré ce rappel du Prix Nobel de sciences économiques,  la France s’est laissée déposséder de plus de la moitié de son industrie qui est passée en quelques décennies, de plus de 25% du PIB à moins de 10. Nous perdons ainsi en PIB 350 à 400 milliards chaque année.

Nous avons perdu nos fleurons industriels : Péchiney, Alstom, Alcatel, Technip, Lafarge etc Nous risquons toujours de perdre EdF, nos barrages hydroélectriques, mais nous avons parcs d’éoliennes en mer.

Moins de recettes fiscales, moins de cotisations sociales, pertes d’emplois spécialisés, perte d’un savoir savoir, souvent inégalé.

Ancienne 1ère dans l’automobile, dans l’électricité, dans l’aéro spatiale, nous avons été, dans presque tous les domaines, déclassés. Un ancien conseiller au ministère de l’industrie, C. Sicard, nous dit : qu’un Etat, pour équilibrer son budget, doit posséder une industrie représentant au moins : 16% du PIB. Nous en sommes loin

France d’avant : meilleur service de santé au monde, ex haute administration de qualité que l’on casse en voulant par ex, transférer des diplomates dans d’autres ministères et les remplacer par des gens de ces ministères.

France , ex 2ème puissance diplomatique du monde, a perdu son image sur divers continents. Il suffit de regarder ce qui se passe en Afrique. Nous y perdons la face à cause de mercenaires venus d’ailleurs certes, mais aussi de nos erreurs commises depuis « Papa m’a dit » ce fils d’un Président de la République française, chargé des affaires Africaines et totalement incompétent en la matière.

Désolant aussi, le ralentissement de la productivité au travail, dont le taux a été divisé par deux, à cause d’un manque d’investissement, Corrèze plutôt que Zambèze , nous aurions mieux fait de ne pas rire de cette expression.

L’erreur : la mise hors d’ état du financement de l’action publique par le démantèlement du circuit du trésor mis en place en 47 et sabordé entre 72 et 82.

Nous nous sommes appuyés sur la législation européenne, sur la défense des intérêts de nos amis américains et avons ainsi mis un terme au modèle français de financement du développement économique et nous nous soumis au puissant lobby bancaire composé essentiellement de banques anglo-saxonnes

Cette action a favorisé l’éclatement des fonctions économiques et financières de l’Etat , obligé le producteur souvent par le truchement d’un organisme financier, de se financer sur les marchés financiers

L’endettement nouveau qui s’en est suivi, est désormais et en majorité entre les mains de créanciers étrangers, d’où la fuite de capitaux , le développement des produits dérivés, la titrisation et la baisse drastique de notre souveraineté. Nul ne s’est alors préoccupé de la rentabilité de nos productions.

La spéculation rapportant désormais plus que la production,  tous les secteurs sont touchés. Regardons le monde médical, la clinique financée par les marchés financiers doit d’abord rapporter et ensuite soigner.

Nous sommes loin de ,l’Etat providence installée aprés la guerre Industrie aussi libre que possible, mais n’avons nous pas le devoir de défendre aussi le secteur public ? L’électricité devenue service public aprés sa nationalisation est retournée au rang de marchandise aprés sa privatisation – Pas question de transformer la France en un service public universel, mais ce qui a été choisi comme devant rester au service des Français doit le rester, faute de quoi, nos armées, notre police seront privatisées , comme l’a été par erreur EDF, avec les dangers apportés par une telle situation.

Autre problème : Le Président des ingénieurs de France, évoquait l’absence d’étudiants dans les circuits maths et sciences et nous disait Pas d’élèves aujourd’hui, plus d’ingénieurs demain. Attention danger.

Depuis les années 80, la France est entrée dans une phase de désindustrialisation progressive avec une crise des secteurs à faible valeur ajoutée, situation choisie, sans que l’on prenne compte de l’emploi.

La tertiarisation de l’économie est une des causes de la désindustrialisation de la France.

Bien évidemment les délocalisations aussi et si nous mettons en avant les coûts salariaux, nous oublions souvent le coût du capital et la moindre fraction des résultats accordés à l’investissement.

Autre élément défavorable : l’Union Européenne n’a pas encore assimilé que le mondialisme se mourait et qu’une forme de protectionnisme prenait sa place. Alors bien sûr nous le savions pour la Chine, la Russie et leurs amis, mais dans le monde Occidental, l’extraterritorialité américaine, l’IRA qui vient d’être lancée par Joe Biden: 370 milliards accordés aux entreprises qui voudront fabriquer sur le territoire américain, c’est une aide aux entreprises totalement déguisée et interdite par les traités et nous ?

Le monde devient protectionniste , sans que nous nous en rendions compte, nous continuons à faire notre marché aux médicaments, aux masques et pour des milliers d’autres choses sur des places étrangères – Pourvu que ça dure aurait dit Madame Mère, mais cela ne peut durer. Nous terminons un cycle qui a duré 40 ans, réveillons nous.

Dernier sujet à traiter : l’ubérisation de la société française ; cela a commencé avec les taxis, mais aujourd’hui tout le monde est touché, location, vacances, ET DESORMAIS la santé qui , désormais vit sous la contrainte du comptable, en laissant le médecin en dehors des clous. Dans moins d’une génération, le médecin que nous connaissons aura disparu pour laisser sa place à des gens possédant des diplômes au rabais.

Retrouvons nos valeurs : défendons nos atouts, notre image en Afrique, dans le monde, défense de notre outre mer ; La mer ce n’est pas ce qu’on a dans le dos lorsqu’on sort de la plage, c’est l’avenir de notre pays.

Apprenons à nos amis d’aimer l’entreprise et même au delà, le travail. Formons nos bataillons de soudeurs, de plombiers etc etc. Luttons contre l’ubérisation de la société, ne croyons plus au Père noël ne soyons plus aussi naïfs que l’ont été nombre de nos responsables.

Malgré la taille du verre que l’on nous tend de l’extérieur, buvons dans le notre et trinquons aux alentours

Henri Fouquereau


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