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[Exclusif] Axel Ruckert : « Mon plan au gouvernement pour éviter le démantèlement d’Atos »

Axel Ruckert est l’un de nos plus brillants restructurateurs d’entreprises. Aujourd'hui, il se bat pour éviter le démantèlement d'Atos.

Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique (Photo par Tomas Stevens/ABACAPRESS.COM)

Axel Ruckert, vous avez mené le redressement de nombreuses entreprises. Comment êtes-vous venu à vous intéresser à Atos ?

Effectivement, ayant été en charge du redressement de plusieurs entreprises avec des activités très proches d’Atos, dont la partie internationale de Bull, et la société Getronics, côtée en bourse et partenaire de Microsoft, Dell et CISCO, je connais bien le secteur et j’étais révolté par le fait que dans le cas d’Atos, la discussion ne touchait jamais la stratégie industrielle mais restait enfermée dans les seuls besoins financiers pour satisfaire les créanciers.

Pour vous, l’urgence absolue semble d’éviter le démantèlement ?

Non seulement, il faut éviter un découpage grossier en seulement deux entités, dont une représentant la partie « sans avenir » et donc vouée à une restructuration lourde par un investisseur, dont le seul but serait de profiter d’un coup financier après une restructuration massive. Atos regroupe bien plus d’activités et de pays de présence, qui méritent une approche détaillée pour analyser leur stratégie d’avenir, y compris la recherche de partenariats ou autres JV variées.

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Votre plan s’appuie beaucoup sur le personnel et son engagement, pouvez-vous détailler ?

Dans tous mes redressements, la remotivation à bloc d’un personnel fidèle, mais forcément anxieux et déboussolé, faisait partie de mes clés de succès. On ne condamne pas 110 000 collaborateurs à subir simplement une logique financière, mais on en fait, y compris au niveau de l’actionnariat, la clé du succès.

Un démantèlement d’Atos, serait-il, selon vous, une perte de valeur inestimable et surtout de souveraineté pour la France ?

Atos et son savoir-faire se situent dans des secteurs d’avenir et dans lesquels la France et l’Europe ont déjà du mal à rester dans la course. Y conserver une part de souveraineté oblige à développer des entreprises comme Alcatel, déjà disparue, Bull, fortement amputée et Atos, parfaitement redressable, à la manière, heureusement plus réussie des Airbus, Thalys, Schneider et des nombreuses jeunes pousses dont la France favorise l’émergence.

Est-ce que Bruno Le Maire et le gouvernement ont tenté de vous contacter ?

La réponse est non, mais ils ont au moins commencé à se saisir du dossier et demandé au CIRI d’intervenir. Ce qui réduit le risque initial d’un démantèlement pur et simple. Bien sûr, je reste très motivé pour apporter mon savoir-faire au sauvetage et à la pérennité d’Atos !

Propos recueillis par Robert Lafont

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