Son plaidoyer sur EntreprendreTV est éloquent: « Les grandes plateformes numériques tiennent tout: elles conservent les datas, les banques de données, et elles se gavent financièrement. Nous voulons redonner la main aux entreprises avec leurs sites internet, pour garder la maîtrise de leurs communautés avec des fonctions démultipliées comprenant espaces virtuels, avatars, et IA. Aujourd’hui, beaucoup de sites ne sont que des espaces inertes, consultés qu’en cas de nécessité, et il faut en faire des maisons digitales interactives, vivantes et multidimensionnelles. »
La mutation est profonde. Pour Christopher Quet: « Avec les visios en 3D que nous proposons, on ne va plus avoir besoin de se déplacer sauf pour se rencontrer quand on en a vraiment envie. »
Passionné de Tech, ce BTS de commerce de 48 ans, a beaucoup bourlingué à l’international avant de lancer Vverse. Il s’est associé à Éric Favre, l’homme d’affaires champion des salles de gym et des boissons énergisantes. 5 millions d’euros ont déjà été investis. Juste de quoi démontrer la viabilité du modèle avec 1,2 M€ de CA prévu fin 2024. Installée à Dubai (9% d’IS, pas de charges sociales…), la jeune pousse tricolore s’appuie sur 60 petits génies développeurs, indiens, israéliens, algériens, français et même gazaouis: « Ces derniers ont été formés en Israël ou à Gaza, et ils sont excellents et surtout 4 fois moins chers qu’à Dubai – 5000 dollars au lieu de 10 000! » C’était avant le drame terroriste du 7 octobre: « On ne le sait pas, mais il y a aussi une diaspora en Palestine prospère et entreprenante dans les concessions auto, la distribution, la restauration, ou la Tech… » (sic) Le monde est plus complexe qu’on ne le dit.
Vverse Technology n’a pas de temps à perdre. La bataille du métavers est planétaire entre groupes chinois, américains ou indiens déjà lancés. Et il est heureux de voir une potentielle licorne française venir se mêler à ces enjeux mondiaux. BpiFrance s’y intéresse de près et vient de lancer un grand Appel à projets sur le sujet. Il y a urgence d’autant que les leaders américains Decentraland ou Spatial ont déjà pris quelques longueurs d’avance avec quelques 100 millions de dollars de levées de fonds.
Le match est rude. Ce n’est pas pour déplaire à Éric Favre, un entrepreneur mythique qui a montré qu’il savait rebondir. Il est déjà en train de se relancer en Afrique noire (Sénégal, Togo, Guinée…) avec des salles Éric Favre Gym ou avec ses produits de nutrition sport: « L’Afrique est un continent incroyable avec une population majoritairement de moins de 25 ans. Il est temps de faire vivre l’African Dream. »
On change de monde, et il faut vouloir y prendre toute sa place. Car personne ne nous y attend vraiment!
Robert Lafont
