Je m'abonne

Vallourec investit 7,5 millions sur son site du Nord

Philippe Guillemot, PDG de Vallourec

Qu’attend-on pour lancer un fonds souverain industriel français ? L’industrie n’existe pas sans finance. Car les groupes se doivent non seulement d’investir des sommes considérables pour s’équiper mais aussi ensuite pour se moderniser et rester compétitifs.

Un peu à l’image de Vallourec, le spécialiste français des tubes pour l’industrie pétrolière et gazière  (1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires), qui vient d’annoncer un plan d’investissement de 7,5 millions d’euros, rajoutés aux 2,5 millions apportés  par le fonds public  France Relance. Une manne qui vient renforcer son site métallurgique d’Aulnoye-Aymeries dans les Hauts-de-France, spécialisé sur la production additive avec de nombreux débouchés pour les secteurs de l’hydrogène ou l’impression 3D.
Un investissement d’autant plus symbolique pour l’industriel tricolore présidé par Philippe Guillemot, qu’il s’effectue au moment même où Vallourec annonce son départ de son unité de production en Allemagne.
Comme quoi, la nationalité de l’actionnaire n’est pas neutre au final, et influe aussi sans conteste sur le choix final des sites de production à privilégier ou  à préserver.

Un investissement porteur pour le « fabriquer en France  » car, outre les robots pour la fabrication additive, le centre de R&D de Vallourec pourra aussi disposer sur son site  d’un nouveau démonstrateur pour le stockage d’hydrogène.
Vallourec se positionne ainsi sur de nombreux débouchés d’avenir relatifs aux marchés du ferroviaire, de l’aéronautique ou l’hydroélectricité sans oublier le militaire. Un protocole avec Naval Group vient d’être conclu pour la conception et la fabrication additive de pièces à géométrie complexe.

Sans finance pas d’industrie, au moment où la jeune pousse de Limoges AirMems, présidée par Romain Stefanini (voir sur EntreprendreTV) est toujours à la recherche du bouclage final de son tour de table de 42 millions d’euros pour son projet d’usine de commutateurs électroniques. Un marché mondial où AirMems dispose d’un coup d’avance avec son procédé technologique de pointe  élaboré en partenariat avec le CNRS. Il serait à tout le moins incompréhensible qu’AirMems n’arrive pas à ses fins simplement parce qu’elle se serait lancée il y a plus de cinq ans, et ne rentrerait plus à ce titre dans les critères de financement des start up innovantes des différents fonds.

Répétons-le, il n’y a pas d’industrie sans finance comme le clame, depuis longtemps, le plus grand pourvoyeur de PMI en bourse, l’infatigable VRP d’Euronext Paris,  Louis Thannberger, président d’IPO 1.

Il est heureux que l’idée d’un nouveau grand fonds géant souverain français destiné à financer notre réindustrialisation, et faisant appel à l’épargne des Français, soit aujourd’hui adoubée, à l’exception de l’extrême gauche et des Insoumis, par l’ensemble de l’échiquier politique de Bruno Le Maire à Éric Ciotti, de Bernard Cazeneuve à Arnaud Montebourg. Récemment c’est le député RN, président délégué du groupe Rassemblement National, Jean-Philippe Tanguy qui s’est rallié  officiellement à ce beau projet. Que Bruno Le Maire et Roland Lescure lui donnent  corps  et au plus vite ! Il y va de l’avenir de notre industrie …

Robert Lafont


Vous aimez ? Partagez !


Entreprendre est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire

Offre spéciale Entreprendre

15% de réduction sur votre abonnement

Découvrez nos formules d'abonnement en version Papier & Digital pour retrouver le meilleur d'Entreprendre :

Le premier magazine des entrepreneurs depuis 1984

Une rédaction indépendante

Les secrets de réussite des meilleurs entrepreneurs

Profitez de cette offre exclusive

Je m'abonne