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Un repreneur pour Javel Lacroix ?

Ne laissons pas partir nos pépites les unes après les autres. Il faut bien plus de temps pour bâtir une usine que pour délocaliser.

Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire ne doit pas laisser filer une telle pépite (Raphael Lafargue/ABACAPRESS.COM)

C’est une des marques les plus emblématiques de l’univers domestique français. Cela fait 120 ans que l’usine de 105 collaborateurs installée dans la région lyonnaise à Rillieux-la-Pape (69), près de Lyon, produit cette fameuse eau de javel. Un investissement de 10 millions d’euros y a même été réalisé ces 4 dernières années, via la société Cotelle, société dont la multinationale américaine Colgate-Palmolive est à la fois seul propriétaire et unique client. L’entreprise est même rentable, avec près de 2 millions d’euros de résultats d’exploitation en 2023.

Et voilà que, comme une vieille chaussette, le groupe international, basé à New York, Colgate-Palmolive, (20 milliards de dollars de chiffre d’affaires consolidé), décide de la fermer brutalement et de confier la fabrication des produits d’hygiène et d’entretien Javel Lacroix au sous-traitant, le façonnier britannique McBride, déjà présent sur le territoire via sa filiale Vitherm. C’est de bonne guerre sauf que c’est une aberration économique et que cela ne colle absolument pas avec l’impératif fixé de réindustrialisation du gouvernement. En plus, on l’a vu pendant la période du confinement, ce type de production considérée comme vitale, est du coup menacé de disparition du territoire national.

Le groupe Colgate-Palmolive se doit donc au minimum de trouver un repreneur pour cette usine qui est viable. Les groupes industriels français potentiellement intéressés ne manquent pas, ils ont pour nom : Briochin, Sodeco, Hagral, Léa Nature ou l’Arbre Vert.

Roland Lescure, le ministre de l’industrie, Bruno Le Maire et Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont conscients qu’ils n’ont pas le droit de laisser filer une telle pépite. D’autant que Colgate Palmolive n’est pas opposé à trouver un accord avec un groupe repreneur. Reste à savoir s’il accepterait de céder aussi la prestigieuse marque Javel Lacroix concomitamment. Cela paraît indispensable ! Ce n’est pas La Croix et la bannière !

Robert Lafont


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