Souveraineté : Montebourg veut reprendre Segault pour éviter sa cession à un groupe américain !

photo Ait Adjedjou Karim/ABACA

Bruno Le Maire, ministre de la souveraineté industrielle, reste paradoxalement toujours muet pour l’instant sur le sujet

L’ancien ministre du redressement productif de François Hollande reste décidément essentiel au débat politique et économique français. Invité du Figaro TV, l’homme politique héraut du made in France, devenu entrepreneur (Compagnie des Amandes, Bleu Blanc Ruche, ou Ferromobile) a mis en cause notamment la réglementation américaine sur le trafic d’armes au niveau international (ITAR). Un ensemble de règlements laissé à la totale discrétion du gouvernement fédéral américain et qui leur permet, dans les faits, d’exercer un véritable droit de veto sur la libre vente des producteurs d’armes dans le monde.

Un tel dispositif, ITAR, prévoit en effet qu’il suffit que figure un seul composant fabriqué aux USA pour permettre aux États-Unis de s’opposer à une vente qui ne leur conviendrait pas. Selon Arnaud Montebourg : « si les groupes français veulent vendre à l’export et qu’une seule composante est produite par une entreprise américaine, il faut passer par une autorisation de l’administration américaine. Or, la liste ITAR comprend 22 000 composants dont des vernis et des peintures. » (Sic) On comprend que cela puisse inquiéter notre défenseur de l’autonomie française. Et de citer le cas récent du groupe Dassault qui se serait vu interdire ainsi la vente d’avions Rafale à l’Égypte.

Un dispositif particulièrement inique selon Arnaud Montebourg qui met une nouvelle fois à mal la souveraineté de la France. Au point de l’avoir poussé en tant qu’entrepreneur à reprendre récemment l’entreprise Segault, fleuron industriel de la robinetterie industrielle (80 salariés à Mennecy, 91), fournisseur de Naval Group qui équipe nos centrales nucléaires et nos sous-marins. Une PMI stratégique qui risquait justement de passer sous pavillon étranger et d’être repris par l’américain Flowserve. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, serait bien inspiré d’intervenir sur ce dossier. D’autant que l’intitulé de son ministère porte aussi celui de souveraineté industrielle.

Robert Lafont

LAISSER UN COMMENTAIRE

Tapez votre commentaire
Entrez votre nom ici