Il y a des entreprises qui ne font pas parler d’elles tout en restant essentielles au tissu économique du pays. Sothys fait partie de celles-là et colle en tous points à ce profil de société. Producteur et fabricant de crèmes pour la peau et de produits dans son usine de Brive-la-Gaillarde en Corrèze, l’ETI familiale reste discrète malgré ses quelques 53 millions d’euros de chiffre d’affaires annuels et ses plus de 500 collaborateurs.
Contribuant au rayonnement du made in France et de la beauté française dans le monde, les crèmes pour la peau de la maison Sothys sont présentes partout dans le monde et jusqu’à Singapour. Le prestigieux institut esthétique de la rue Saint-Honoré n’est pas pour rien dans cette montée en gamme non plus et dans ce rayonnement de la marque. Une marque que l’on retrouve aussi dans les espaces bien-être de la chaîne Relais & Châteaux, par exemple.
Même son patron, Christian Mas, accepte tardivement de sortir du bois. « Je ne représente qui, certainement pas les PME. Mais vous avez raison cher Robert Lafont, nous avons un devoir d’explication et de pédagogie vis à vis du pays. Sinon qui va le faire ? Ne laissons pas cela aux seuls anticapitalistes », reconnaît-il du bout des lèvres devant EntreprendreTV. Déjà présent dans plus de 800 instituts de beauté, Sothys envisage d’amplifier son essor à l’international et pourquoi pas d’abord en franchise dans les principales capitales européennes. L’idée est lancée. Christian Mas ne renonce à rien. La belle PME qu’il dirige avec son frère a décidément un bel avenir devant elle.
Et dire que c’est son père qui a eu l’idée, en 1966, de reprendre une simple échoppe parisienne rachetée à un commerçant polonais. Est-ce qu’une telle aventure serait encore possible aujourd’hui ? « Pas dans ces conditions, nous nous sommes faits et construits dans la durée. Aujourd’hui, on trouve de l’argent pour entreprendre. Regardez Caudalie ou Nuxe : les parcours sont remarquables mais il y a beaucoup d’investissement derrière ! » Finalement, ce que redoute le plus le président de Sothys, c’est moins la pression de la concurrence (Carita, Guinot ou Phytomer) que « cet enchevêtrement de normes toujours plus nombreuses à respecter et qui brident au final toujours plus nos services de recherche et de marketing ».
À chacun ses problèmes, ce matin, sous les rayons de soleil de la brasserie du Flandrin, près de la porte de La Muette, les nuages semblaient avoir disparu. Heureusement qu’il y a de tels porte-drapeaux dans notre tissu économique silencieux ! À une table à côté, notre ami Michel Moulin, le patron du 10 Sport, également associé du promoteur immobilier IDEC, Patrice Lafargue, donnait des conseils à sa fille pour se lancer dans la distribution d’huiles d’olives.
Le monde avance. Il y a tant d’opportunités et de défis à relever. Ne croyez pas ceux qui vous disent qu’on a tout essayé !
Robert Lafont.
