Mondialisation, gigantisme, urbanisation : le monde semble inexorablement précipité dans une course à la taille et à l’uniformisation et sur chaque pan de notre vie quotidienne.
Ce matin, sur l’autoroute, en arrivant sous le tunnel de Saint-Cloud, je songeais à ce flot ininterrompu de voitures. Presque inquiétant quand vous en prenez conscience, surtout quand vous vous apercevez qu’il n’y a pas de voie de dégagement. Vous imaginez un instant si vous tombez en panne. Un vrai problème parce que là vous allez bloquer tout le monde et très vite. Presque angoissant ! Un vrai sujet.
Avant, on était au maximum quelques voitures sur une même route. Celles-ci n’avaient que deux ou trois voies d’ailleurs. Alors, c’était vraiment mieux avant ? Non pas forcément, seulement nos échelles plus réduites collaient mieux aux réflexes de notre nature humaine.
Désormais, on veut faire toujours grand : immeubles, métropoles géantes, centres commerciaux pluriactivités. Rendez-nous des échelles humaines. Un anonymat urbain, des regroupements grégaires, flux permanents qui ne conduisent nulle part. Sauf à nous déshumaniser un peu plus. L’avenir est à la personnalisation, aux contacts et aux micro-quartiers ou petits centre-villes. Là où l’on se reconnaît !
Robert Lafont