Je m'abonne

Reprise d’Atos : pourquoi David Layani devrait l’emporter

David Layani, fondateur de Onepoint, est sur le point de reprendre le groupe informatique Atos.

Ce plan est également soutenu et rejoint récemment par une autre pointure du secteur, Jean-Louis Bouchard, le rigoureux président-fondateur d’Econocom (2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires) qu’il détient à 40%.

L’avantage de cette solution est triple. D’abord, elle émane de chefs d’entreprises français, plus à même de maintenir l’ancrage du géant de l’informatique dans l’hexagone avec ses 10,7 milliards d’euros de revenus en 2023 (5,6 pour Tech Foundations et 5,1 pour Éviden), un intérêt non négligeable.

Ensuite, le trio Layani-Butler-Bouchard représente ce qui se fait de mieux en matière de chefs d’entreprises aguerris, ayant déjà réussi dans la plupart de leurs entreprises. C’est un gage important car Atos a besoin autant d’apport financier que d’esprit d’entreprendre. Qui plus est, ces trois-là connaissent déjà le domaine des services informatiques proches des métiers d’Atos (infogérance, digital, Big Data ou cybersécurité).

De nombreuses synergies sont à mettre en œuvre et des savoir-faire à croiser, sans parler du plan commercial et marketing, où il y a forcément des clients à fidéliser sur une offre élargie.

Dernier point, si David Layani et ses deux associés étaient choisis comme repreneurs d’Atos, ce serait aussi un signal fort adressé à la communauté des affaires toute entière, y compris au plan international. Juste après le succès de la réunion au sommet « Choose France » organisée au Château de Versailles et présidée par le président Emmanuel Macron, cette reprise, si confirmée, démontrerait que la France est désormais en train de se réveiller au plan industriel. Et que certains de ses entrepreneurs à succès sont capables de se mobiliser pour sauvegarder un fleuron tricolore stratégique. Ce n’est pas anodin !

Quel changement ce serait par rapport à un passé récent avec les affaires Alstom, Alcatel, Pechiney, ou Lafarge. David Layani s’est engagé à maintenir l’intégrité du groupe dans tous ses métiers, rejoignant ainsi le plan d’ensemble présenté en exclusivité dans nos colonnes par le redresseur d’entreprises Axel Rückert.

Au plan financier, le président dynamique de Onepoint propose d’effacer environ 3,2 milliards d’euros de dettes (sur 4,9 milliards au total), en convertissant 1,9 milliard d’euros en actions (30% du nominal) et en injectant 1,8 milliard d’euros d’argent frais (500 millions en cash et 1,3 milliard en nouvelle dette). Si son offre était acceptée, David Layani deviendrait à 45 ans PDG d’Atos et détiendrait avec ses deux associés (Walter Butler et Jean-Louis Bouchard) au moins 35% du capital.

La solution préconisée par le milliardaire Daniel Kretinsky (allié au fonds spéculatif britannique Attestor, celui qui l’a aidé à racheter Casino) semble avoir du plomb dans l’aile. Semblant un temps favorisé par l’Élysée, ce magnat franco-tchèque a fini par inquiéter en multipliant récemment les offensives sur de nombreux groupes, apparaissant dans le dossier Atos plus comme un opportuniste apte à tous les dépeçages que comme un industriel tourné vers le redressement.

Gageons que le gouvernement, avec Bruno Le Maire ou Roland Lescure en tête, reste sensible à tous ces arguments. Au plan de la souveraineté économique, Bercy a prévu de sanctuariser certaines activités sensibles, comme les super-calculateurs (Advanced Computing), les systèmes de commandes pour l’armée (MCS), ou certains services de crypto-analyse utiles à la cybersécurité. Le groupe Thales pourrait être le candidat idéal.

Ne laissons pas passer l’opportunité de consolider un nouveau géant français de l’informatique globale. Ce serait historique !

Robert Lafont


Vous aimez ? Partagez !


Entreprendre est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

1 commentaires sur « Reprise d’Atos : pourquoi David Layani devrait l’emporter »

  1. David Layany et consorts, sont des entrepreneurs dans la tech ( de bons soldats ) Et si ils obtiennent la majorité des parts de la société. Sous 3 exercices il pourront dégager un belle marge
    Et l’ entreprise remontera en haut du classement des esn
    Si et seulement si
    Wait and see

    Répondre

Publiez un commentaire

Offre spéciale Entreprendre

15% de réduction sur votre abonnement

Découvrez nos formules d'abonnement en version Papier & Digital pour retrouver le meilleur d'Entreprendre :

Le premier magazine des entrepreneurs depuis 1984

Une rédaction indépendante

Les secrets de réussite des meilleurs entrepreneurs

Profitez de cette offre exclusive

Je m'abonne