Réforme des retraites : Alain Minc avertit les Français

Attention : les marchés financiers ne nous pardonneront pas de ne pas la faire !

Il y a décidément de nombreux non-dits dans cette réforme des retraites. Et si nous n’avions plus le choix. Non pas, comme le pense Laurent Berger de la CFDT, parce que le pouvoir en place n’aurait d’autre solution que de faire travailler d’avantage les travailleurs de première ligne. Non pas, mais simplement parce que nous n’avons plus le choix vu notre niveau d’endettement public face aux marchés financiers. Ce n’est guère réjouissant mais si c’était vrai. Celui qui a « craché le morceau », n’est pas n’importe qui puisqu’il s’agit d’Alain Minc himself dans Le Point (9/2/2023).

Écoutons-le : « le but de cette réforme est de sauvegarder le miraculeux écart de taux d’emprunt que nous avons avec l’Allemagne de 0,5 %, ce qui est presque immérité ! Il faut donc envoyer des signes à ceux qui nous financent, les marchés internationaux. Pour eux, 64 ans, cela veut dire quelque chose. La gauche extrême nous dira que c’est une soumission aux marchés. Mais quand on a 3 000 milliards de dette, on est déjà soumis. Le gouvernement ne peut pas reculer, car le message adressé au monde serait désastreux… Le symbole des 64 ans est plus important que les milliards qui seront grignotés. »
Tout est dit. Difficile d’être plus clair qu’Alain Minc, essayiste et fin analyste toujours très écouté des présidents, de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron qui continue à le consulter régulièrement.

Bien sûr, dans les grands médias, personne n’a jugé bon de reprendre un tel avertissement. Mieux vaut continuer sur ce sujet, comme sur tant d’autres, à continuer d’endormir notre bon vieux peuple. A continuer à penser comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Après tout, le « quoiqu’il en coût », est désormais inscrit dans bien des têtes. Le problème est qu’il n’a pas encore pénétré l’esprit de ceux à qui nous devons de l’argent. Cherchez l’erreur.

Robert Lafont