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Qui est vraiment Frank McCourt, le repreneur américain de l’OM ?

Si la vente du club phocéen n'est pas une surprise, la personnalité de l'acquéreur, ancien propriétaire de l'équipe de base-ball de Los Angeles, soulève pas mal de questions.

Entreprendre - Qui est vraiment Frank McCourt, le repreneur américain de l’OM ?

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Si la vente du club phocéen n’est pas une surprise, la personnalité de l’acquéreur, ancien propriétaire de l’équipe de base-ball de Los Angeles, soulève pas mal de questions.

Fortune dans l’immobilier

Héritier d’une riche famille d’immigrés irlandais qui a fait fortune dans la construction de routes, Frank McCourt a bâti un véritable empire immobilier dans sa ville natale, Boston, en rachetant des terrains à bas prix pour construire des immeubles et surtout des parkings.

Atavisme familial (son grand-père était l’un des propriétaires de l’équipe de base-ball des Boston Braves), l’homme d’affaires tente, au début des années 2000, de racheter les Boston Red Sox, promettant de construire un nouveau stade. Son offre est rejetée.

Un Américain à Marseille

À 63 ans, que diable va-t-il faire dans cette galère ? C’est peu de dire que personne n’avait vu venir le repreneur de l’OM. Pour 45 M€, le richissime américain espère bien redorer son image de ce côté-ci de l’Atlantique, en s’offrant «une des marques les plus iconiques du monde du sport».

Si le plan «OM Champions Project» dévoilé fin août reste pour l’instant très général, gageons que de profonds bouleversements interviendront dans les prochains mois.

Mettre des sous

Le maire de Marseille n’a pas mâché ses mots. S’il a déclaré que le repreneur américain serait «accueilli les bras ouverts dans cette ville», Jean-Claude Gaudin n’a pas manqué d’ajouter : «Maintenant, il va falloir gagner, il va falloir mettre des sous. Puisque vous en avez, c’est ce que vous ferez». Même avec l’accent, une mise en garde à ne pas prendre à la légère. Car à Marseille, plus qu’ailleurs, le foot est affaire politique.

Un président de transition

Le rachat tout juste officialisé, Frank McCourt a déjà nommé son nouveau président, chargé de «mener l’équipe dirigeante de transition et d’assumer les fonctions de président dès la finalisation de la transaction d’ici la fin de l’année».

Présenté comme un «entrepreneur spécialisé dans le sport et les médias», Jacques-Henri Eyraud, 48 ans, passé par Euro Disney et le Club Med, est le cofondateur avec le journaliste Patrick Chêne et l’ancien directeur général du groupe de médias sportifs Sporever et actuel président du Conseil d’administration de Paris Turf.

 

Home run gagnant

Dire que le passage de Frank McCourt aux Dodgers n’a pas laissé que des souvenirs est une litote. En 2011, au bord de la faillite, la franchise de base-ball a été placée sous la tutelle de la ligue professionnelle, la MLB, une procédure rarissime.

Pourtant, quelques mois plus tard, un accord est trouvé et l’équipe revendue pour 2 Mds$ (1,8 Md€) à un consortium mené par le fonds Guggenheim Partners et l’ancienne star du basket Magic Johnson. Non seulement McCourt empoche un pactole et efface toutes ses dettes, mais il conserve la moitié des revenus de l’exploitation du parking du stade. En 2012, sa fortune personnelle était estimée à 1,2 Mds$ (1 Md€).

Tous au stade

En tant que propriétaire des Dodgers, Frank McCourt a investi 150 M$ afin de moderniser le Dodger Stadium, remplaçant tous les sièges du stade et installant une nouvelle surface de jeu. L’Orange Vélodrome ayant été récemment rénové, nul besoin d’un tel investissement, du moins à court terme. Mais l’expérience de l’homme d’affaires américain devrait rassurer les amateurs de sport en live.

 

Affaires privées

L’homme d’affaires a une tendance certaine à la générosité… avec les siens. À la tête des Dodgers, non seulement il se versait 5 M$ (4,5 M€) par an, mais il salariait également son épouse Jamie pour 2 M$ (1,8 M€) et ses deux fils pour 600.000 $ (540 K€), sans oublier de financer un jet privé et quatre maisons avec l’argent du club.

En 2011, pour renoncer à ses droits sur l’équipe dont elle était copropriétaire via l’entreprise familiale, Jamie McCourt a reçu 130 M$ (116 M€). Une séparation qui coûte cher.

 

Montage acrobatique

Pour financer l’acquisition de l’équipe des Dodgers en 2004 pour un montant de 430 M$ (385 M€), alors propriété de Rupert Murdoch, l’entrepreneur américain a réussi un montage pour le moins étonnant. Le financement bancaire, par la Bank of America, n’a représenté que 150 M$, la puissante fédération professionnelle de base-ball apportant 75 M$, le reste provenant de la Fox, la compagnie de Rupert Murdoch… Bien joué !

Sous contrôle

La gestion discutable des Dodgers par Frank McCourt suscite pas mal de craintes. Avant de parvenir à un accord, les avocats de la MLB accusaient le propriétaire d’avoir détourné 180 M$ (160 M€) à des fins personnelles. Mais en France, la surveillance financière des clubs de football, assurée par la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion), est un garde-fou contre toutes les dérives de ce type.

 

5% de consolation

Il y a 20 ans, Robert Louis-Dreyfus s’engageait dans l’OM. Si sa veuve, Margarita, n’a jamais caché que son intérêt pour le football était assez limité, son fils Kirill était nettement plus présent. Margarita a donc conservé une petite participation (5%) dans le club «Pour maintenir actif le lien affectif qui existe entre ma famille et l’OM». Pas franchement de quoi jouer un rôle majeur.

En selle

En 2014, McCourt a racheté 50% des parts du Global Champions Tour, une compétition de saut d’obstacles fondée par le médaillé d’or olympique Jan Tops, actuel président, et réunissant les 30 meilleurs cavaliers mondiaux. Frank McCourt est également propriétaire du marathon de Los Angeles. Une expérience qui lui sera probablement utile pour négocier les droits de retransmission télé de l’OM.


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