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Quels équilibres pour le monde de demain ?

Comme je l’indiquais dans une chronique récente, nous devrions avoir une excellente raison de nous inquiéter de l’avenir qui nous attend...

Entreprendre - Quels équilibres pour le monde de demain ?

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La chronique économique hebdomadaire de Bernard CHAUSSEGROS

Les babyboomers sont nés à une époque où le monde abritait beaucoup moins d’êtres humains qu’aujourd’hui. La population mondiale est passée de 2.510 millions en 1950 à près de 3 milliards en 1960, soit une augmentation de 20 % en seulement 10 ans. Si on veut chercher plus loin les causes de notre inquiétude et penser à la meilleure façon d’éviter une guerre presqu’annoncée, il faut se souvenir que la population mondiale n’était pas encore que 2 Mds d’habitants en 1900, qu’elle était de 6 mds en l’an 2000 et qu’elle a dépassé maintenant les 8 Mds (en 2022).

Nous avons de grands intellectuels spécialistes du sujet qui affirment que tout cela sera maitrisé aux alentours de ce chiffre par les lois de la nature. On constate d’ailleurs que le taux annuel de la croissance démographique mondiale, déjà retombé à 2,1 % au début des années 1960 se situerait désormais à moins de 1 %. La surpopulation reste cependant un problème réel pour les nations occidentales, dans la mesure où la délicate question de la pénurie des ressources va désormais concernée d’autres parties du globe que celle dans laquelle nous vivons.

Et ce sont effectivement certaines catégories bien précises de la population mondiale dont le nombre augmente particulièrement, qui auront à subir directement les effets de la famine, comme ils vont subir les effets du réchauffement climatique et de la sécheresse, difficulté à produire l’alimentation basique nécessaire à leur survie, alimentation en eau potable suffisante.

Il est de plus en plus évident que les pays d’Afrique, notamment subsaharienne, les pays du Moyen-Orient et, d’une manière plus générale, les pays d’Asie seront ceux qui vont souffrir le plus, et d’autant plus que le taux de progression de la population est, dans ces contrées, compris entre 20 et 27%. Cette différence notoire avec ce qu’il se passe dans les pays occidentaux pose un grave problème de déséquilibre entre des peuples. Les faits sont têtus, l’actualité du monde aussi, comme en témoignent les si nombreux faits-divers que nous retracent les médias au quotidien. Voilà effectivement des années que l’Europe est témoin (ou subit) des vagues d’immigration impossibles à contrôler et humainement incontrôlables.

Certes, il est dans nos gênes, à nous, populations de pays privilégiés et évolués (par la géographie physique, par le climat, par l’histoire ou par la force de nos systèmes juridiques) d’être, depuis des siècles, une terre d’accueil pour les déshérités du monde. Et durant ces siècles, notre Europe a accueilli et intégré des générations de migrants. Mais aujourd’hui, il semble que cela soit devenu trop insurmontable. Nos pays ont été longtemps en besoin de main d’œuvre utile pour contribuer au développement de nos croissances.

Mais il semble que l’on en arrive à une sorte de saturation.

On peut difficilement absorber le surcroit de main d’œuvre né de trop d’immigration ! D’abord parce que le taux de chômage ne se résorbe pas réellement chez nous ! Quoi qu’on en dise, en haut lieu, en matière d’emploi, l’état de la France n’est pas bon. Notre pays connaît un fort taux de chômage depuis les années 1970, et si le phénomène existait déjà bien avant, son faible niveau n’en faisait pas un élément important des débats de société et de la vie économique du pays. On en revient toujours à l’explication alibi, celle des chocs pétroliers des années 1970, pour dire que « ce n’est pas notre faute », c’est celle des producteurs d’énergie fossile !

Le taux de chômage est longtemps resté à un niveau supérieur ou égal à 10 % jusqu’au milieu des années 2010. Aujourd’hui, en acceptant les statistiques tronquées de l’INSEE, il s’établirait à 7,5 % de la population active de métropole. Et il s’est globalement stabilisé depuis le début des années 2020. Pour de nombreux commentateurs, on doit se réjouir d’avoir là le taux le plus bas depuis 1982. La question est plutôt de savoir pourquoi la croissance française est en berne, et la principale explication réside dans le fait que l’entreprise privée, véritable vecteur de la croissance, demeure trop taxée et que les pouvoirs publics privilégient les sociétés multinationales au détriment des TPE-PME.

Or c’est bien dans ce vivier inutilisé et sacrifié que résident les meilleures possibilités de plein emploi et de croissance. Pour des raisons corporatistes et pour la recherche des bénéfices immédiats les plus profitables, les pouvoirs publics ont délibérément combattu l’esprit d’entreprise français de base. La recherche des profits détourne les agents économiques de la valeur « travail » au profit de la valeur « financière », les placements en capital rapportant plus que les placements en « création d’emplois ».

On peut également difficilement absorber le surcroit de main d’œuvre né de l’immigration, perce que la France, comme d’ailleurs de nombreux autres pays occidentaux, en dehors peut-être de l’Allemagne, sont en état de faillite. Rappelons, une nouvelle fois, à ce sujet, que la dette de la France s’élève aujourd’hui à 3.100 Mds d’euros et que le ratio de la dette sur le PIB est désormais de 111 %. Ces chiffres sont d’ores et déjà les signes annoncés d’une inéluctable banqueroute. Que faut-il donc dire d’un pays dont le gouvernement poursuit une logique de dépenses publiques outrancières, alors que le pays n’en a absolument pas les moyens.

On imagine que la France, patrie des droits de l’Homme, avait vocation, autrefois, à accueillir tous les déshérités de la Terre, en tous cas tous ceux qui vivaient dans des pays francophones, qui étaient issus de DOM-TOM ou d’anciennes colonies, ou qui souffraient d’atteintes à leurs droits fondamentaux. Elle en avait la vocation, mais surtout elle en avait le devoir à l’époque où elle avait les moyens, juste retour des choses de la part d’un pays qui était la cinquième puissance mondiale.

Mais aujourd’hui, pour un pays endetté comme l’est la France, pour un pays qui ne peut procurer du travail à l’ensemble de ses citoyens, c’est là mission impossible, sauf à se diriger dans une fuite éperdue vers l’autodestruction. Il faut une logique en toutes choses ! On ne peut donner que ce que l’on possède et la France d’aujourd’hui, sous ses dehors prétentieux, possède essentiellement des dettes !

La France doit assainir son économie

Elle doit donc réduire sa dette publique et faire baisser son taux de chômage. Le chômage est à résorber autrement qu’en acceptant une immigration accrue, d’où que soient originaires les migrants. Il y a effectivement 3 millions de chômeurs officiellement enregistrés en France, mais, en réalité, c’est beaucoup plus, il est si facile de modifier les « compteurs » ! Car on sait que plus d’un million d’emplois ne sont pas pourvus. La première des solutions est de donc de mettre les Français au travail ! Mais on va nous dire que les emplois sont sous-qualifiés au regard de la formation des chômeurs de longue durée !

Tout le monde sait qu’au siècle dernier, voire avant la première guerre mondiale, ceux qui avaient besoin d’un travail pour vivre ou pour nourrir leur famille ne faisaient pas « la fine bouche » quand il s’agissait de sortir de la précarité. Mais aujourd’hui, les aides sociales sont telles que nombreux sont ceux qui, même parmi les migrants, préfèrent toucher des allocations, parfois aléatoires, que de supporter les contraintes d’un emploi.

La suppression et le contrôle des indemnisations et allocations de toute nature devra à termes être évoquée ! Sans que cela soit l’occasion pour des groupes politiques d’en faire un débat sur l’exclusion.

Le retour dans leur pays de ceux qui n’ont pas vocation à travailler devra aussi être évoqué, étudié, débattu. Les aides financières que nous accordons à certains pays ne doivent pas servir à l’enrichissement personnels de leurs dirigeants, mais bien à contribuer à leur développement et à l’épanouissement de leurs ressortissants. Il n’y a aucune raison que certains de ces individus viennent en France pour vivre d’allocations, alors qu’ils devraient en bénéficier dans leur pays de naissance. Et j’évite ici de parler ce ceux qui n’émigrent en Europe que pour vivre d’expédients et des fruits de la délinquance.

Cela implique donc de la part de nos pouvoirs publics une politique redynamisée de la lutte contre la criminalité organisée. Les statistiques ethniques sont interdites dans notre pays, mais les échos des faits divers, la fréquentation des tribunaux et des prisons permettent clairement de se faire une opinion sur l’état de la délinquance en France.

Il y a de toute évidence une opposition de philosophie démocratique entre les pays éduqués et évolués, dont les citoyens sont fondamentalement favorables à la paix sociale, et les pays ou les régions dont les peuples sont plutôt rétrogrades, fanatiquement religieux et se complaisent dans des guerres de civilisation et dans des conflits interethniques. Dans les démocraties qui sont des États de droit, les lois et les devoirs doivent non seulement être respectés, ils doivent également être appliqués et donc imposés !

Il convient donc d’évoquer cette question avec rigueur, car il faut, de toute évidence, empêcher le retour à des guerres de religions dépassées. En France, les combats fratricides entre chrétiens ont fait le quotidien du pays jusqu’au XVIIIe siècles. L’Espagne a connu huit siècles d’occupation musulmane et les actes d’intolérance ont été extrêmes vis à vis des communautés chrétiennes ou juives. Ce sont de tels actes qui, aujourd’hui, ont tendance à se multiplier, attentats terroristes, incidents fondés sur l’intolérance religieuse ou rejet des valeurs judéo-chrétiennes. Et pourtant nous sommes à l’ère de l’intelligence artificielle !

Parallèlement, on a pu noter l’implication de nations étrangères, particulièrement la Russie, dans des manipulations et des attaques de la cybercriminalité en direction de citoyens vulnérables ou contre des entreprises et des administrations d’État insuffisamment protégées. On sait aussi que les attaques peuvent viser la bonne tenue des événements démocratiques comme les élections nationales et les campagnes politiques qui ont cours dans nos démocraties.

De nombreux événements, survenus récemment, ici où là dans le monde, ont été orchestrés, facilités et réalisés par des agences de terrorisme technologiquement évoluées. À titre d’exemple, la France, jusque-là présente en Afrique dans ses anciennes colonies, a été expulsée par des putschistes soutenus par l’étranger et des groupes souvent ethniques, dans des guerres entre tribus des temps anciens. Tout le monde applaudit au départ des anciens colons sans se rendre compte que les populations locales que l’on incite à manifester leur joie sont maintenant victimes de nouveaux et vrais prédateurs intéressés par la captation de leurs ressources naturelles.

Les risques et les enjeux d’une surpopulation mondiale

Même si les statisticiens du monde libre pensent que la population mondiale ne continuera pas de progresser, il y a malgré tout de gros risque à laisser se poursuivre le phénomène, risques significatifs pour l’humanité et pour l’environnement, pour la santé publique et pour la stabilité socio-économique.

Avec une population mondiale croissante, la demande en nourriture augmente, mettant une pression énorme sur les systèmes agricoles. L’épuisement des terres arables, la surpêche et la dépendance aux monocultures sont des problèmes majeurs. Par ailleurs, l’eau douce est une ressource limitée et la surpopulation intensifie l’utilisation de cette ressource pour l’agriculture, l’industrie et la consommation personnelle, ce qui devrait provoquer des pénuries dans certaines régions.

La demande énergétique explose déjà, on en est les témoins. Elle conduira à termes, malgré toutes les campagnes engagées, à une utilisation accrue des combustibles fossiles et aggravera la crise climatique. C’est ainsi que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre aura un effet accélérateur sur le changement climatique. En conséquence, l’augmentation des déchets, des émissions industrielles et des polluants posera des problèmes de contamination globale de l’air, des eaux et des sols. La biodiversité qui en dépend sera contestée, brutalisée, détruite, déforestation, destruction des habitats naturels et mise en danger de nombreuses espèces animales et végétales.

La préservation de la santé publique est un enjeu vital. Une population dense favorise la propagation rapide des maladies infectieuses. Les infrastructures sanitaires peuvent être débordées, comme cela a été observé avec la pandémie de COVID-19. Par ailleurs, l’insécurité alimentaire qui en découlera pourra mener à des problèmes de malnutrition, particulièrement dans les régions les plus pauvres, ce qui sera de nature à provoquer une instabilité socio-économique. Le surplus de main-d’œuvre que j’évoquais en introduction débouchera sur des niveaux élevés déjà constés de chômage et de pauvreté. La compétition pour les ressources rares entraîne généralement des tensions et des conflits, tant à l’intérieur des pays qu’entre eux. De ce fait, les pressions démographiques poussent de nombreuses personnes à migrer, ce qui cause invariablement des crises humanitaires et des tensions dans les régions d’accueil.

Les migrations Sud-Nord, c’est-à-dire les mouvements de population des pays en développement (principalement situés dans l’hémisphère Sud) vers les pays développés (principalement situés dans l’hémisphère Nord), sont un phénomène complexe avec des implications variées. Face aux risques associés à la surpopulation, plusieurs enjeux cruciaux peuvent être évoqués, et peuvent être espérés, pour assurer un avenir durable et équilibré. À titre d’exemple, on peut envisager de promouvoir des techniques agricoles qui augmentent la productivité tout en préservant les ressources naturelles. On peut également encourager l’utilisation de sources d’énergie renouvelable pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles. De même faudrait-il mettre en œuvre des politiques de gestion de l’eau efficaces pour éviter les pénuries et garantir l’accès à l’eau potable.

Il convient d’alerter et d’informer mieux, en tous cas mieux qu’on ne le fait aujourd’hui, pour engager les États pollueurs à protéger réellement notre environnement par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, par la promotion des transports publics et des véhicules électriques, ainsi qu’en luttant efficacement contre la pollution par l’obligation de respecter des réglementations strictes en matière de polluants industriels et domestiques. Il est nécessaire de préserver les écosystèmes.

Dans cet objectif, on imagine la création de zones protégées et la restauration des habitats naturels qui permettraient de sauvegarder la biodiversité.

D’une manière plus globale que ce qui est fait aujourd’hui, il est vital d’améliorer le niveau de la santé publique au niveau mondial, par exemple en renforçant les systèmes nationaux et indépendants de santé. Il est urgent d’investir dans des infrastructures sanitaires qui répondent réellement aux besoins croissants des populations et de préparer les États aux pandémies qui ne manqueront pas de nous frapper dans la suite logique du COVID-19.

De manière combinatoire, l’effort doit être fait sur la nutrition et sur la sécurité alimentaire. Il s’agit de développer des programmes permettant d’améliorer au niveau mondial, la qualité de la nutrition, particulièrement dans les régions les plus vulnérables et les plus touchées par la sécheresse et la famine.

Mais ce qui contribuera le plus à la paix dans le monde, c’est la stabilité socio-économique, d’abord par l’amélioration des conditions d’éducation et d’accès à l’emploi. Il faut offrir au plus grand nombre des opportunités éducatives et professionnelles répondant aux besoins d’une population croissante. Il faut également mettre en place des politiques migratoires justes et humanitaires, car il est indispensable de gérer les flux migratoires de manière ordonnée et respectueuse des droits humains, l’Europe ne peut supporter seule ce fardeau. Cela passe, bien évidemment, par la réduction des inégalités !

Oui c’est en travaillant à diminuer les inégalités économiques et sociales que l’on pourra prévenir les tensions et les conflits.

Enfin, parmi les politiques indispensables, il faut ériger en principe fondamental la volonté de promouvoir la planification familiale et l’éducation, par exemple, en commençant par améliorer l’accès à la contraception et aux services de planification familiale. Car il faut aider les couples à décider du nombre d’enfants qu’ils souhaitent avoir.

Conclusion

Les risques sociétaux que font peser les migrations Sud-Nord et la surpopulation mondiale mettent-ils en danger le monde occidental ? C’est ce que beaucoup craignent, notamment en France où, depuis des décennies s’affrontent deux conceptions de société, la laïcité et le religieux.

Durant des siècles, et jusqu’à la loi du 9 décembre 1905 instituant la séparation des églises et de l’État, les oppositions internes entre les branches différentes du christianisme et les sociétés athées ont parfois pu être violentes. La mainmise des églises, des associations et des congrégations religieuses étaient telles que la démocratie, mais aussi la liberté d’entreprendre et d’évoluer ne pouvait pas totalement s’épanouir dans notre pays, et encore moins évoluer.

L’Église a, depuis, perdu pied dans l’hexagone, largement remplacée par un islam « traditionnaliste », qui promeut une natalité forte sans se préoccuper des conséquences sur l’écosystème sociétal et environnemental. Dans cette vision du monde dont on favorise le développement et qu’on nous impose, seule compte la prise de position « religieuse », une sorte de prise de « possession » de notre monde comme un « trophée de guerre » !

En conclusion, bien que les migrations Sud-Nord et la surpopulation mondiale présentent des défis pour le monde occidental, ces phénomènes peuvent être gérés de manière constructive grâce à des politiques inclusives et à une coopération internationale renforcée. Les bénéfices potentiels de la migration et les solutions technologiques pour la surpopulation offrent des opportunités pour un développement global équilibré et durable.

Mais personne ne tient à s’en saisir pour en faire une réelle chance !

Bernard Chaussegros


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