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Entreprendre aux Antilles, c’est possible

Les Antilles font rêver, mais ne sont pas uniquement des plages de sable blanc et des eaux turquoises. Il est aussi possible d’y créer son affaire, certains secteurs se portant plutôt bien depuis longtemps, d’autres étant encore embryonnaires. Notre enquête sur les meilleures opportunités.

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Les Antilles font rêver mais elles ne se résument pas uniquement à des plages de sable blanc et à des eaux turquoises. Il est aussi possible d’y développer son entreprise. Certains secteurs affichent une forte croissance, tandis que d’autres sont encore embryonnaires.

Décider de créer son business aux Antilles est un défi, peut-être encore plus important qu’en métropole. Le fait d’être une île des Caraïbes entraîne forcément des contraintes et le marché a ses caractéristiques, dont la première est d’être restreint dans une zone où les économies ne sont pas toutes florissantes. Autre élément important, le taux de chômage est structurellement plus élevé qu’en métropole, aux environs de 20%. Cela ne signifie pas pour autant qu’il soit plus facile d’y recruter, comme cela est également le cas dans les départements français du continent où le chômage est haut. Si l’on n’est pas originaire du territoire, il est doublement essentiel de bien évaluer tous les critères liés à la création ou à la reprise d’une entreprise.

Une économie insulaire typique

Le passé est toujours bien présent dans les Antilles où le secteur agricole reste significatif, en particulier en termes de main d’œuvre, avec quelques produits phares tels que le sucre de canne, la banane et le rhum. Des marchés qui étaient seuls porteurs de l’économie auparavant, mais qui vivent aujourd’hui en parallèle d’autres activités. Celles-ci peuvent s’avérer vraiment porteuses, comme le tourisme bien évidemment, mais aussi la restauration, la distribution alimentaire, les activités liées à l’automobile ainsi que la pêche ou l’aquaculture.

Des entreprises familiales

On retrouve aux Antilles des entreprises anciennes, souvent familiales, qui ont su se développer en grandissant et se diversifiant. Elles ne sont pas si différentes de leurs sœurs du continent, même si elles se spécialisent sur des produits ou des destinations typiques de leur zone d’origine.

Le renouveau de l’hôtellerie

L’hôtellerie a subi une crise il y a une dizaine d’années, avec la fermeture d’hôtels, et une forte baisse de la fréquentation touristique, en parallèle avec la concurrence des Caraïbes au rapport qualité/prix plus intéressant. Le groupe Leader Hôtels – Des hôtels et des îles est l’un de ceux qui ont su traverser la tempête, tout en étant une des rares chaînes totalement indépendantes des Caraïbes françaises. Créé en 1986 par Daniel Arnoux et Patrick Vial-Collet, le groupe est propriétaire et gestionnaire de 5 hôtels en Guadeloupe, et commercialise de nombreux hôtels partenaires des Caraïbes.

Patrick Vial-Collet est une personnalité sur l’île, ancien président du Medef et du Comité de Tourisme des îles de Guadeloupe, et aujourd’hui président de la Chambre de Commerce. Mais il est avant tout un entrepreneur. Ses commentaires en disent long sur la vie des affaires sur place : « les Guadeloupéens n’ont pas forcément une très bonne image des entrepreneurs. Ce n’est pas quelqu’un qui a une grosse voiture, c’est d’abord quelqu’un qui a un projet, est passionné par celui-ci. » L’homme sait de quoi il parle, parti de rien, son groupe emploie aujourd’hui plus de 500 personnes. Son pire souvenir est lié à l’année 2009, du fait des grandes grèves qui ont fortement pénalisé l’économie insulaire. Par ailleurs, l’homme est aussi à la tête de KFC Antilles et de Datex Guadeloupe (restauration collective).

Banane & canne à sucre

Au départ étaient la banane et le sucre. GBH a gardé ces deux activités dans son portefeuille, pour la banane en Martinique et pour le rhum avec deux marques historiques, Clément et JM. Là encore, il pousse ses avantages stratégiques : il a racheté une distillerie il y a 3 ans à Sainte-Lucie, et fait de la banane en Côte d’Ivoire en complément depuis 2014. 

GHB ou l’incontournable groupe Hayot

Autre belle réussite, celle du Groupe Bernard Hayot (GBH) qui va fêter ses soixante ans en 2020 et qui reste l’une des entreprises phares des Antilles. Son fondateur, Bernard Hayot, né en 1934, a investi deux secteurs poids lourds de l’économie : l’automobile et la grande distribution. Ce Béké, comme l’on dit aux Antilles, a créé un petit empire grâce à ses accords avec les marques Carrefour, Mr Bricolage, Décathlon, Michelin, Renault, Danone (pour qui il fabrique et commercialise des produits laitiers à la Réunion), Yves Rocher ou la Brioche Dorée.

Le groupe s’est d’abord concentré sur des activités industrielles, mais il a su prendre le tournant à temps pour investir de nouveaux secteurs, devenant un acteur incontournable de l’Outre-Mer. Il a capitalisé sur ses forces, en créant par exemple une activité de location automobile et en élargissant son portefeuille de marques, sans s’éparpiller sur d’autres activités moins porteuses. GBH a aussi une actualité brûlante : il s’est porté acquéreur en juillet 2019 de la filiale de Casino, Vindémia, dont les magasins franchisés Carrefour sont présents à la Réunion, à Maurice, Mayotte et Madagascar. GBH exploite déjà depuis un certain temps des enseignes Casino en Nouvelle-Calédonie. La boucle est bouclée.


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