Est-ce dans les attributions d’une chaîne publique de s’adonner à une quelconque propagande organisée ? La question peut se poser quand on voit France Télévision vouloir interdire d‘antenne certains journalistes ou animateurs qui émettent des critiques sur la façon dont fonctionne le service public.
Comment est-ce possible dans une grande démocratie occidentale comme la France ? Voir un grand service public de télévision, en l‘occurrence » France Télévision » vouloir s’opposer à un libre débat sur des sujets d’intérêt général comme celui consistant à évaluer l’intérêt de chaînes publiques, ne semble pas être la bonne direction. Un débat tout à fait légitime dans une démocratie libérale.
Or il s’avère, selon une information diffusée par le magazine Closer, qu‘ une directive récente émanant de la direction du groupe présidé par Delphine Ernotte aurait enjoint et demandé de ne plus inviter « tout journaliste ou intervenant travaillant de près ou de loin pour le groupe Bolloré (CNews, C8, Canal …) considéré désormais persona non grata des émissions du service public. »
Une consigne stricte envoyée selon Closer à tous les rédacteurs en chef de plusieurs émissions politiques du service public, en l’occurrence C à Vous, C Politique, C dans l‘air ou C ce soir.
On se souvient qu’un des animateurs vedettes de C8, Cyril Hanouna, avait récemment vertement mis en cause le rapport qualité prix pour le contribuable du service public télévisuel, n’hésitant pas à déclarer haut et fort le 16 janvier dernier : « 4 milliards d’euros d‘euros par an ! Privatisez-moi cela au plus vite. »
Est- ce ce type de déclaration qui a déclenché la réaction du groupe public ? Si c‘est le cas, ce n’est guère acceptable. Les rédactions de France Télévision ne sont pas payées pour défendre le service public mais d’abord pour fournir une information de qualité, honnête et équilibrée.
Comment un média public censé prôner la liberté des débats au service du pays et des citoyens peut – il faire preuve d’un tel sectarisme. France Télévision n‘est pas là pour faire obstacle aux débats d’intérêt général même ceux qui le mettent à mal. La chasse aux sorcières n’est pas vraiment dans la mission d’un service public. Ou alors, il vaut mieux parler de sévice public !
Robert Lafont
