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Voici pourquoi Bernard Arnault est une bénédiction pour le France

A l'image de Bernard Arnault, d'autres grands capitaines d’industrie comme Vincent Bolloré, Xavier Niel ou encore Mohed Altrad sont le meilleur des antidotes à la crise ou au renoncement. Une véritable aubaine pour le pays.

Photo Alain Apaydin/ABACAPRESS.COM

Rendons d’abord hommage à notre confrère du Figaro Magazine d’avoir osé mettre en avant en couverture du numéro d’été Bernard Arnault, l’un de nos capitaines d’industrie les plus émérites, celui que le monde entier nous envie, gratifié, quand les cours de bourse lui sont favorables, d’homme le plus riche de la planète aux côtés d’Elon Musk. Un titre prestigieux dont notre pays ne devrait que s’enorgueillir. Ce qui n’est pas toujours le cas, on le sait.

Comme le dit Arnault lui-même sans détour dans son entrevue avec Anne-Sophie von Claer et Guillaume Roquette : « Nous constituons sans doute un contre-exemple trop flagrant pour l’idéologie anti-entreprise de l’extrême gauche, d’où leurs critiques permanentes. » Bien envoyé, même si malgré quelques avancées dans la lignée de celle du pionnier en la matière, le magazine Entreprendre depuis 1984, nombre de médias cherchent plutôt à pourfendre ces bâtisseurs d’empire, ceux-là mêmes dont notre pays a pourtant le plus grand besoin.

Le capitaine au long cours, breton de son état, Vincent Bolloré en fait régulièrement les frais, lui qui livré, à son corps défendant, à la vindicte d’une certaine presse gauchisante simplement pour avoir voulu, comme c’est son droit, rééquilibrer un tant soit peu la tonalité d’une presse hexagonale parfois anti-capitaliste. En 2012, une étude Harris France avait renseigné sur cette pente avec 92 % des journalistes interrogés reconnaissant voter à gauche. C’était certes il y a dix ans! Devenu bouc émissaire d’une certaine presse qui ne lui pardonne pas de ne pas avoir cédé à ses injonctions de supprimer en son temps l’émission quotidienne sur CNews accordée à Éric Zemmour. Vincent Bolloré, qualifié récemment « d’ogre » par « L’Obs » (groupe Le Monde), est train de bâtir, ne l’oublions pas, avec Canal, Lagardère, ou Vivendi la première galaxie francophone des médias dans le monde (une chance au passage pour la culture et la langue française face à l’emprise des groupes anglo-saxons), initiative salutaire s’il en est… Étrange cette capacité que nous avons à nous auto-mutiler. « La France a tout pour réussir » comme le clame la radio BFM Business. Encore faut-il qu’elle mette en œuvre tous ses atouts.

Le magnat mondial du luxe n’échappe pas lui non plus à ce type de traitement sans partage. Quand la presse parle de lui, c’est toujours pour mettre en exergue sa fortune et son patrimoine et rarement ses mérites et tout ce qu’il a contribué à bâtir et les richesses apportées au pays dans son entier. Faut-il mentionner que le groupe LVMH fabrique en France sur plus d’une centaine de sites, qu’il exporte plus de 90 % de sa production, qu’il est devenu aussi le premier contributeur à l’impôt sur les sociétés, avec une contribution fiscale globale de plus de 5 milliards d’euros par an, sans parler des 10 000 emplois nouveaux générés dans notre pays chaque année. Difficile de faire mieux !

Le fils du promoteur Férinel qui a bâti son épopée sur les décombres de l’empire textile Boussac avec sa pépite Dior. Une pépite découverte presque par hasard ! Anecdote au passage racontée par Arnault lui-même : « Quand je suis allé à New York la première fois en tant qu’étudiant, j’ai demandé au chauffeur de taxi de l’aéroport s’il connaissait le président français de l’époque, Georges Pompidou. Il m’a répondu : pas du tout, mais je connais Christian Dior. » C’est comme cela que naissent les légendes. Bienvenue au royaume du luxe. Le petit Polytechnicien avait trouvé son égérie.

Reste la patience et la capacité de travail ; valeurs qu’il tente d’inculquer aussi sans relâche à ses propres enfants. Dans le « Figaro magazine », Arnault raconte à l’écrivain académicien Jean-Marie Rouart que lorsque son fils Antoine passait son bac, il rentrait tous les jours à 6 heures et demie pour lui donner des leçons. Cela ne s’invente pas non plus. Et de conseiller un peu plus loin à un jeune qui se lance dans la vie : « D’avoir un but, de se connaître. De voir en quoi il est différent. D’avoir ou d’acquérir des qualités de patience et de ténacité. Enfin d’être au bon endroit au bon moment, autrement dit d’avoir de la chance. » On dirait Napoléon.

Au lieu de jalouser la richesse, certains seraient mieux avisés de s’inspirer d’un tel parcours d’exception, celui d’un authentique héraut mondial du luxe à la française. Un secteur qui dans sa dynamique fait travailler dans notre pays plus d’un million de nos compatriotes. Ce qui n’est pas négligeable !

Arnault n’est pas un Français comme les autres. Pas seulement pour l’étendue de son patrimoine. Ce qui le caractérise en premier, c’est cette passion intacte de toujours avancer et bâtir. Des valeurs qu’il entend continuer de prodiguer encore aujourd’hui à ses 196 000 employés dans le monde. « L’objectif principal des collaborateurs du groupe n’est ni la croissance (plus 23 % en 2022), ni le profit, mais le développement de la désirabilité de nos marques dans le monde. La rentabilité et la croissance n’en sont qu’une conséquence. »

Face aux critiques, le patron du groupe dont il a fait le 8e groupe mondial, le premier employeur et premier contributeur de France, ne désarme pas. Pas question de se laisser abuser par les attaques continuelles de l’extrême gauche, avec un François Ruffin qui a jugé utile de faire un film à charge contre lui : « leur seule obsession : augmenter encore les impôts, alors qu’ils sont déjà plus élevés que partout en Europe. Ils oublient que l’entreprise est la principale source de richesse pour le pays. On a parfois l’impression que leur modèle est le Venezuela où règne pourtant l’extrême pauvreté. » Que n’y vont-ils pas ! Au moins pour voir.

Un traitement médiatique à charge sans commune mesure qui pourrait inciter l’homme le plus riche du monde à étendre encore davantage son empire dans le secteur des médias. Déjà propriétaire des Échos, du Parisien, de Challenges ou de Radio Classique, Citizen Arnault pourrait être tenté de jeter son dévolu aussi sur « Gala », magazine people récemment mis en vente par Prisma (Vivendi) ou un jour sur « Le Figaro » par exemple, dès lors bien sûr où son propriétaire, le groupe Dassault, serait décidé à le céder. Le décès accidentel d’Olivier Dassault, grand photographe et passionné de presse, alimente quelque peu la chronique, même si ce n’est qu’une rumeur. D’autant que les résultats du Groupe Figaro, la filiale média du groupe Dassault, dirigée de main de maître par l’excellent Marc Feuillée, restent assez exceptionnels, avec un Ebitda de 47 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 570 millions d’euros en 2022.

Pour notre confrère et ami Cyril Viguier, journaliste à TV5 Monde et auteur d’un documentaire remarqué sur le patron de l’empire Dior : « Bernard Arnault ne peut pas continuer à vendre l’art de vivre et le luxe français sur toute la planète avec un pays qui continuerait de se dégrader ou de se déclasser. Par conséquent, outre son patriotisme intrinsèque, il sera forcément tenté à un moment ou à un autre de pousser, via le secteur des médias, à une relance industrielle et culturelle de la France. C’est du reste déjà ce qu’il fait dans ses activités et de quelle manière avec tous ses beaux projets. »

De son côté, Bernard Arnault se contente d’affirmer laconique dans un style qui n’appartient qu’à lui : « Dans certains médias, les personnes hostiles au libéralisme sont très présentes. Bien que les Français dans leur grande majorité comprennent que si nous sommes un pays de liberté, c’est aussi grâce à la liberté d’entreprendre. »

Des nerfs trempés d’acier avec une sensibilité à fleur de peau, sans doute exacerbée par une passion sans pareille pour l’art et une pratique quotidienne du piano ; c’est peut-être l’alchimie de ce grand personnage à tous les sens du terme, cartésien et créatif, élégant et hyperactif, et qui finalement nous renvoie l’image d’un pays où tout est possible, mais à condition de le vouloir vraiment. Jouer aux paris sportifs ou attendre tout de l’État est sûrement une spécialité nationale. Mais c’est une erreur grossière de croire que c’est ainsi qu’on peut progresser le plus vite dans l’existence. Une propension à la facilité entretenue par des politiciens dont le fonds de commerce premier reste la politique de redistribution : celle de l’argent produit par d’autres, les Arnault et tous leurs collaborateurs, par exemple.

En matière d’entrepreneur, la force du patron de LVMH est de toujours remettre sur le tapis ses formidables réussites. « Je m’efforce d’être entouré pour ne pas être enfermé dans cette solitude et de rester accessible aux conseils et même aux critiques. C’est un grand danger de se soustraire aux critiques de ses collaborateurs. » Pour lui, rien ne semble jamais acquis. À l’image du monde de l’art, il s’agit sans arrêt de viser à consolider et à se renouveler. Pour le président de la Fondation Vuitton : « Il y a une proximité naturelle des talents et des créateurs avec les objets que nous produisons, qui sont aujourd’hui conservés par les collectionneurs. » Et de prendre l’exemple de la résurrection de la marque Céline : « Le temps long fait partie de notre culture. Il faut savoir être patient. Quand nous avons racheté Céline à la fin des années 80, cela a pris plus de 10 ans avant de trouver la formule d’avenir, la bonne créatrice. Lorsqu’elle nous a quittés, j’ai proposé la direction artistique à Hedi Slimane qui, en se plongeant dans l’histoire de la maison, a réussi à en faire l’une des marques les plus attractives. Celine est aujourd’hui un succès planétaire. »

Facile quand on a les moyens de LVMH. Sauf que la plupart des grands groupes finissent généralement, passé un certain seuil de succès, par s’enliser eux-mêmes dans leurs propres certitudes. Les exemples regorgent en la matière d’empires industriels déchus, de Kodak à Philips, ou Polaroïd, des géants dont le succès a fait ensuite l’échec. Est-ce l’art, cet état d’esprit qui imprègne tant les maisons du groupe, qui régénère et pousse dans un élan vital à imaginer en permanence des choses nouvelles ? Ou est-ce le fait d’être précisément dans ce monde de la mode et de la créativité ? Peu importe les raisons, le cocktail reste explosif. Sur tous les métiers, LVMH continue d’être en pointe. Fondation Vuitton, investissement massif sur le rosé de Provence avec Château Minuty (un nouveau Champagne), création du bar Moët-Hennessy au Quartier Latin, Hôtels Cheval Blanc, restaurant Dior, Hublot, Tiffany… Tout contribue à cette effervescence créatrice alliée à des moyens financiers sans pareil, ceux du 8e groupe mondial, devenu la première capitalisation boursière d’Europe. C’est comme à la Samaritaine : « Il se passe toujours quelque chose chez LVMH… » Pas étonnant que le groupe ait fini par mettre la main sur le grand magasin parisien transformé en sublime palace hôtelier « Cheval Blanc ». Du grand art…

Bernard Arnault entreprend en permanence. Et c’est à cela qu’on le reconnaît ! On a parfois l’impression que ce Monopoly géant auquel il s’adonne grandeur nature est peut-être chez lui la meilleure manière de se rapprocher au plus près de ces personnages qu’il admire au plus profond de lui-même. Des créateurs de génie qui ont pour nom : Dior, Basquiat, voire Debussy…

Il aurait pu être un grand pianiste. Il y a renoncé quand il a saisi qu’il n’avait pas les qualités de Samson François ! Être premier ou rien pourrait être sa devise secrète. Encore ce désir intime d’exigence…

Finalement, ce « Saint-Bernard » est une vraie bénédiction. Pour le pays, il ouvre la voie au grand large et à l’ambition. Des qualités que nous avons bien dans nos gènes (Citroën, Dassault, Lagardère, etc.) mais que nous avons eu que trop tendance à laisser de côté. Des qualités partagées par nombre de nos entrepreneurs et qu’il faut pousser encore plus à fond. À l’image du jeune Jean-Charles Decaux qui, en nous remerciant de l’avoir placé dans le top 4 des patrons du mois d' »Entreprendre », prend soin de rajouter que « nos groupes doivent tout faire pour résister et avancer face à la montée des groupes chinois ou américains… » Un message qui n’est pas fortuit non plus.

Merci à Monsieur Arnault de nous le rappeler de manière à la fois modeste et si exceptionnelle. Si beaucoup de pays dans le monde aimeraient disposer d’un tel aiguillon industriel, merci aussi à nos confrères du « Figaro magazine » de nous le rappeler avec cette couverture. Cela pourrait donner des idées à beaucoup de nos compatriotes. Oui, c’est possible!

Robert Lafont


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