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PME ou startup : l’art de réussir dans la durée

La responsabilité de nos chefs d’entreprises n’est-elle pas aussi d’installer leurs affaires sur un temps long ? Un objectif de plus en plus difficile à atteindre face à des marchés plus mouvants que jamais et avec un mouvement de concentration ininterrompu.

Entreprendre - PME ou startup : l’art de réussir dans la durée

Si on a beaucoup parlé ces derniers temps des ratés de jeunes pousses largement financées par les fonds de capital risque, ne négligeons pas les secteurs plus traditionnels de l’économie. Ceux comme le bois, l’agroalimentaire, le bâtiment, l’industrie, le recyclage, les loisirs, la restauration, le textile, ou le nautisme où il y a aussi d’excellents créneaux à occuper. On en parle moins mais en introduisant une part d’innovation technologique ou marketing, on peut arriver à changer la donne dans des secteurs d’activité anciens. Observez l’essor actuel des PME automobiles du rétrofit (GCK, Tolv, Transition-On, Lormauto, Rev Mobilities, Méhari Club Cassis…) qui reconvertissent les automobiles vintage en voitures électriques. Un vrai tabac… Ce n’est qu’un exemple.

Dans le mobilier de jardin, Fermob s’est taillé une part de choix en renouvelant complètement sa gamme et surtout en innovant au plan de l’organisation industrielle et commerciale. Tout a commencé à partir d’un petit atelier de ferronnerie d’à peine 15 salariés dans l’Ain à Thoissey. Lorsque Bertrand Reybier, ancien cadre chez Black & Decker, se décide en 1989 à l’âge de 36 ans à reprendre la petite affaire, peu auraient misé sur lui. Vingt-cinq ans après, Fermob totalise 166 millions de chiffre d’affaires dont la moitié à l’international avec 610 collaborateurs.

Un véritable accomplissement, presque le chef d’œuvre d’une vie que Bernard Reybier, 71 ans aujourd’hui, veut absolument pérenniser. Il est lui-même issu d’une longue lignée d’entrepreneurs puisque c’est son arrière-grand-père qui a fondé la fromagerie Reybier. Au-delà de la signature d’un pacte Dutreil, et de la création d’un holding de tête, l’incroyable dirigeant a déjà transmis 75% du capital de l’entreprise, au travers de donations successives à ses trois enfants. Et cela tombe bien, son fils Baptiste, DG depuis 3 ans, est déjà prêt à reprendre les rênes.
Mais tout cela s’organise dans le temps comme le confie l’industriel de la Bresse au Figaro : « Nous organisons deux fois par an des conseils, une occasion d’affirmer nos valeurs familiales, car c’est bien plus efficace si tout le monde s’entend bien, partage l’information et la vision à long terme. » On le croit sur parole. La transmission, cela se prépare. Et la réussite dans la durée doit rester un objectif fondamental pour tous nos entrepreneurs, dans une ère de transition numérique et de startups champignon à la croissance phénoménale. Tout semble aller désormais très vite.

Gare aux illusions. Me reviennent les propos d’un patron de PME allemand rencontré il y a dix ans : « C’est étrange chez vous, les enfants ne songent que rarement à reprendre l’affaire de leurs parents. Chez nous, la question ne se pose pas, c’est quasi automatique! » Plus que jamais par les temps qui courent, le génie entrepreneurial va consister aussi à durer.

Robert Lafont


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