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Orchestra Prémaman repris par Pierre Mestre, mais certains syndicats auraient préféré un groupe saoudien. Arrêtons de tirer contre notre camp !

Entreprendre - Orchestra Prémaman repris par Pierre Mestre, mais certains syndicats auraient préféré un groupe saoudien. Arrêtons de tirer contre notre camp !

J’entendais hier une représentante syndicale de l’entreprise héraultaise s’indigner sur une radio que le tribunal ait pu accepter de confier la reprise du groupe à celui-là même qui l’avait amené au dépôt de bilan. Pierre Mestre pourra reprendre Orchestra Prémaman pour 71 millions d’euros, (accompagné d’un plan de financement de 176 millions d’euros) avec le soutien de 38 fournisseurs et des principaux cadres en sauvegardant 3769 emplois (dont 2149 en France) et 440 magasins. La représentante syndicale oublie simplement que sans lui il n’y aurait jamais eu d’emplois crées puisque Pierre Mestre a démarré l’affaire de zéro en 1995.Ce vendeur hors pair, pur autodidacte, avant de devenir l’empereur du vêtement enfants, s’est lancé avec son épouse Chantal et la modique somme de 30000 euros. Son idée consistait à ouvrir des petites boutiques de fringues dans les petites villes. Il fallait y penser.

Ne l’oublions pas, à l’origine de toute entreprise, il y a toujours la volonté d’un ou plusieurs hommes; c’est vrai pour Rolls-Royce (avec Charles Rolls et Henry Royce), c’est vrai pour Bouygues (avec Francis Bouygues) ou Alain Afflelou, on a toujours tendance à l’oublier. Les entreprises ne tombent pas du ciel, elles émanent d’individus.

Dans la bouche de notre syndicaliste, une telle naïveté est désarmante. À moins qu’elle ne préfére que, dans sa grande sagesse, le tribunal de commerce de Montpellier opte plutôt pour la proposition du groupe saoudien Al-Othaim, déjà fournisseur et actionnaire à hauteur de 4,03 % du groupe leader de la distribution de vêtements pour enfants.

Dans ces temps de reconquête, n’est-il pas temps de s’interroger sur l’esprit de solidarité dont doivent faire preuve actuellement les différents acteurs économiques; autant les entrepreneurs que les salariés et les syndicats vis à vis de cette nécessité de relance du made in France proclamée partout comme indispensable. C’est sur le terrain, et pas seulement sur les plateaux télé, que cette fibre patriotique doit se manifester. À l’instar de ce qui se passe outre-Rhin, où l’ensemble du système économique dans son ensemble (banques, syndicats, régions…) est mobilisé pour conserver les entreprises en difficulté dans le giron allemand et ne se résout de les vendre à l’étranger, qu’une fois toutes les autres pistes explorées. Chez nous, on voit trop de belles affaires être cédées alors même qu’on aurait pu et du privilégier des solutions tricolores.
Dernier exemple en date avec l’accord de reprise, par le tribunal de Bobigny, de l’enseigne Naf Naf par le groupe turc Sy Corporate (préservant 944 emplois) alors qu’il y avait une proposition de qualité du groupe malouin Beaumanoir (Morgan, Cache Cache…) qu’on aurait pu améliorer.
Prenons en de la graine. Dans cette période de compétition internationale exacerbée, nos entrepreneurs attendent un fort soutien de la part des administrations et des collectivités publiques de leur pays. Comme cela se pratique aussi ailleurs…Arrêtons l’angélisme !

Robert Lafont


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