Morgann : qui soutiendra le premier hydravion décarboné à hydrogène français ?

L’enthousiasme, une vertu qu’illustre à merveille ce self-made-man breton sans diplôme ni argent qui fait le pari de lancer et d’industrialiser de zéro un nouvel hydravion de 5 places à moteur électrique et alimentation hydrogène. Installé à Sète dans l’Hérault « non loin de l’étang de Berre (13) où en 1910, l’ingénieur français Henri Fabre a fait voler le premier hydravion du monde », le projet est dingue mais Loïc Pochet croit en sa destinée.

Sans relations, ni appuis, il a la volonté et l’acharnement propres aux entrepreneurs visionnaires. Grand sportif, navigateur au long cours formé par Éric Tabarly ou Olivier de Kersauzon (il a réalisé 2 tours du monde et 23 traversées de l’Atlantique), obligé d’arrêter pour cause de maladie, ce champion de haut niveau a les yeux qui brillent quand il parle de son modèle Morgann. Il venait d’être interviewé par notre ami Éric de Riedmatten sur CNews quand je l’ai interrogé pour EntreprendreTV. Les médias sont-ils en train de le découvrir ? Cela serait mérité.

Car le marché de ces hydravions amphibies décarbonés et à capacité réduite, avec une envergure de 5 mètres, paraît immense ; tourisme, gendarmerie, armée ou transports d’urgence… En plus, son business plan repose sur la construction d’une usine avec au moins 100 recrutements dans le Languedoc. Cela devrait intéresser la région Occitanie et Madame Carole Delga, la présidente qui cherche tant à attirer sur son territoire les nouveaux industriels. Sans parler de l’effet d’entraînement…

Nous n’en sommes pas là. Le plus dur est le financement de départ. Pochet Aerospace a déjà consommé 340 K€ depuis le début. Ce qui n’est pas énorme compte tenu de l’ampleur du projet. Au total, il lui faudra achever un tour de table de 30 M€ mais il lui faut mobiliser rapidement déjà 1,5 M€ pour obtenir la certification. Ce n’est pas impossible. Impressionné par son prototype, des investisseurs du Golfe et du Canada lui font déjà les yeux doux. Seulement, Loïc aimerait tellement construire ses hydravions Morgann en France. Sa patrie qui est aussi le berceau mondial de l’hydravion. Contactez-le, si vous voulez participer au décollage de son épopée en devenir. Cela risque d’être grandiose. Un projet fou, un projet qui peut réussir au plan mondial, un projet comme on les aime à Entreprendre.

Robert Lafont