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Michel Moulin, l’homme pressé

Entreprendre - Michel Moulin, l’homme pressé

Le football, l’éclairage LED, la presse, la promotion immobilière : cet homme sait tout faire. Il ne ressemble pas au profil de ces énarques qui attendent tout cuit qu’on leur prépare une carrière. Lui, c’est tout l’inverse. Ce fils de garçon vacher, né à Alès, Porte des Cévennes, semble avoir toujours réussi par lui-même.

Aujourd’hui, s’il reçoit avec joie le tout Paris des affaires et de la politique dans le fameux restaurant gastronomique de Guy Savoy avec vue plongeante sur le Louvre, Michel Moulin est rarement là où on l’attend. À 62 ans, l’heureux Directeur du 10 Sport, que tout le monde veut lui racheter, a pris la bonne habitude de virevolter d’une activité à l’autre. Ce qui pourrait être pris dans le microcosme français des affaires pour du dilettantisme, peut aussi être interprété comme un savoir-faire polyvalent apte à s’adapter à bien des contextes. Vous le prenez pour le roi de la vente et vous vous apercevez, qu’homme de chiffres, il peut vous fournir, rubis sur l’ongle, le niveau exact de trésorerie de toutes ses sociétés.

Chez Guy Savoy, le meilleur restaurant de Paris où il invite à déjeuner, cet Alésien au grand cœur prend un malin plaisir à être au centre de toutes les combinaisons. Maxim’s relancé par l’inévitable Laurent de Gourcuff, la cession possible de l’OM à des intérêts saoudiens avec cerise sur le gâteau, l’arrivée d’un Zidane comme entraîneur. « Ce serait logique Robert et donnerait un sacré coup de fouet à la rivalité avec le PSG. Dès qu’on parle foot, Michel est sur son 31. Les présidents actuels de L1 me craignent, car ils savent ce que je connais de l’intérieur. J’ai joué à Aix-en-Provence avec le frère de Zidane. On ne peut pas me la faire à l’envers. C’est moi qui ai découvert Ben Yedder. Il jouait dans le futsal. »

Michel aime trop le ballon rond pour ne pas reprendre un jour un club. Il avait failli le faire au Mans ou à l’ACBB à Boulogne avec son ami Cyril Hanouna. En attendant, celui qui a attaqué en justice L’Equipe pour concurrence déloyale mène son petit bonhomme de chemin. Après avoir propulsé Paru Vendu au plus haut niveau des journaux gratuits, il a conseillé et aidé son ami, le promoteur Patrice Lafargue, patron du groupe IDEC. Un dingue de voitures de course. Il vient d’aider Laurent Tapie à relancer Delage aux 24 Heures du Mans. Et je me souviens d’un déjeuner à l’Arc.

À la fin du repas, Patrice me regarde un peu pressé : « Désolé, mais je dois partir pour me rendre sur le circuit de Magny-Cours dans la Nièvre pour courir en prototype. » Cela ne s’invente pas… On ne se rend pas compte du nombre incroyable d’entrepreneurs qui aiment la vitesse ou qui font des collections, de timbres ou de statuettes. C’est à analyser. Je laisse cela aux psys. Le patron de l’IDEC, lui, qui vient juste de transformer profondément la presqu’île de Deauville, rêve désormais d’aménager le parking du port de Saint-Tropez sur la côte. Pourquoi pas, le défi est à sa mesure. Son groupe dépasse les 515 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 700 collaborateurs. Qui dit mieux !

Michel Moulin lui a présenté au fil du temps nombre de maires et d’élus en mal de projets. Patron de la firme Studio Led, Moulin a développé une machine de guerre. Proche et ami de Derichebourg, il avait tenté un moment de se rapprocher du Led made in France de Lucibel de mon ami Frédéric Granotier. Mais dans notre pays, on met trop de temps à se décider ou à donner des réponses. Michel Moulin est un homme pressé.

Il reçoit chez son ami Guy Savoy tout ce que Paris compte d’ambitieux et d’entreprenants, comme prochainement le dynamique Karl Olive, un proche du président. Au fait Macron, tu le connais ? Réponse du cévenol : « Oh, c’est un peu comme toi ; le chef d’Etat sait parfaitement qu’il ne nous fera guère changer d’avis et sur beaucoup de sujets. Ce qui, au demeurant, reste un vrai signe de loyauté. » En sortant du somptueux Hôtel de la Monnaie de Paris, quai Conti. Michel me présente à Guy Savoy qui a cette phrase : « Depuis que j’ai perdu mon troisième macaron Michelin, tu ne peux pas savoir le monde que cela m’apporte…, on a presque l’impression qu’ils l’ont fait exprès ! » (rires) On ne juge pas le produit qu’à son flacon. Goûtez à la soupe à l’artichaut et aux truffes ! Michel lui ne pense plus qu’à sa fille et à son beau projet d’entreprise dans l’huile d’olive. On ne l’arrêtera décidément jamais…

Robert Lafont


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